Pétange, « comme une famille »

Après un début de saison poussif, Pétange, 4e de BGL Ligue, semble avoir trouvé son rythme de croisière. Sous l’impulsion de son jeune entraîneur Yannick Kakoko, le Titus pense avant tout au maintien avant de rêver plus grand.

Dimanche soir à 18 heures, tous les yeux étaient rivés du côté du stade Jos Nosbaum – ou sur notre live sur Mental.lu – pour suivre le choc des cadors de BGL Ligue entre le F91 Dudelange et le Swift Hesperange. Score final : un cinglant 4-0 pour les visiteurs, emmenés par un Rayan Philippe toujours aussi insatiable. Les joueurs de Pascal Carzaniga mettent surtout fin à l’hégémonie du F91, qui restait sur une série exceptionnelle de 10 victoires en 10 matchs. Et le Titus Pétange dans tout ça ? Tout simplement la seule équipe, ou presque, à avoir regardé dans les yeux les deux meilleures équipes du championnat cette saison. Un match nul 3-3 sur la pelouse du Swift après avoir mené 3-1 – la seule équipe a avoir pris un point face à Hesperange cette saison – et une courte défaite à la maison face à Dudelange (2-1). « On aurait pu l’emporter contre le Swift. Contre Dudelange, on fait deux cadeaux, on peut prendre un point », regrette Artur Abreu. « On a montré qu’on peut rivaliser avec tout le monde si on respecte les consignes du coach et que l’on se respecte entre nous. Je pense que c’est le secret de cette bonne ambiance en ce moment », analyse André Barrela, le gardien du Titus.

« On n’avait pas de cohésion de groupe »

Rien ne laissait présager, en début de saison, de telles performances face aux écuries programmées pour le titre. Il y avait pourtant l’ivresse d’une demi-finale de Coupe du Luxembourg en mai dernier. À la reprise, Pétange a la gueule de bois à l’entame du championnat, avec deux défaites face à Ettelbruck et le Fola Esch. « C’était vraiment pas facile. Contre Etzella et le Fola, et même Differdange ensuite, on a été la meilleure équipe sur le terrain, mais on a commis des fautes bêtes et inutiles qui ont mené à des buts », concède Barrela. Le bilan est maigre pour le dernier 11e de BGL Ligue. Après six journées, l’équipe compte seulement cinq points dans sa besace sur dix-huit possibles. « C’était compliqué, on avait six ou sept nouveaux joueurs. On ne se connaissait pas, il a fallu trouver nos repères », justifie le jeune Balsa Perkovic, arrivé cet été en provenance du Racing. « On a également eu beaucoup de blessés, de transferts de dernière minute, arrivés deux semaines avant le premier match. Ça a joué. On n’était pas dedans, on n’avait pas de cohésion de groupe », complète Artur Abreu. Après son match nul face à Differdange, le Titus s’est remis la tête à l’endroit, avec un succès face à Mondorf. Mieux encore, depuis les confrontations face au Swift et Dudelange, les partenaires de Kai Merk ont enclenché une série de quatre victoires et un match nul. « Après ces deux matchs contre le Swift et Dudelange, on s’est dit que si on peut rivaliser avec les plus grands, si on a la bonne mentalité et qu’on fait les efforts les uns pour les autres, on peut faire de grandes choses cette saison. On est assez jeune, je crois que je suis le plus vieux, du haut de mes 28 ans (rires). On a quand même un peu d’expérience, avec des joueurs qui ont joué au haut niveau », poursuit le joueur formé au club. « Maintenant, on se connait mieux, on a davantage de repères. On passe de plus en plus nos journées ensemble, le groupe vit même en dehors du terrain. On est comme une famille et c’est pour ça qu’on enchaîne », conclut Perkovic, du haut de ses 17 ans.

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« On est comme une famille et c’est pour ça qu’on enchaîne »

Balsa Perkovic

Si Pétange va mieux, son entraîneur y est pour beaucoup. Le travail effectué par le staff commence à porter ses fruits, avec à sa tête le jeune Yannick Kakoko, 32 ans, nommé entraîneur intérimaire du Titus en cours de saison dernière et confirmé cet été. « Yannick est assez jeune. Il connait bien le club, les joueurs, l’environnement. C’est ce qui l’a aidé. On est une équipe jeune, donc on arrive à bien se comprendre et ça nous a aidé à construire l’équipe. On partage les mêmes idées, il y a un bon esprit d’équipe », confie Abreu, le capitaine pétangeois. « Je ne regarde pas son âge. Je trouve qu’il est très proche des joueurs. Il sait analyser nos adversaires et nous motiver tous les jours. Tous ceux qui jouent au foot savent qu’avoir un coach qui est proche de ses joueurs et s’intéressent à eux est très important », ajoute Barrela. « Au-delà du coach, c’est le travail de tout le staff. Ils nous comprennent ». Yannick Kakoko peut en effet s’appuyer sur Landry Bonnefoi et Jérôme Challe pour l’épauler dans sa première aventure en tant qu’entraîneur. « Il faut donner du mérite au staff, qui a su corriger nos erreurs. »

Et maintenant ?

Invaincu depuis cinq matchs – sept en comptant les deux victoires en Coupe du Luxembourg – Pétange est à la croisée des chemins. Passé devant le Progrès au classement après sa victoire à Niederkorn le week-end passé, le Titus est monté dans le bon wagon, à un point du Racing Luxembourg, 3e. Suffisant pour rêver d’Europe ? « Quand j’ai signé cet été, ils m’ont dit qu’on devrait, normalement, jouer le milieu de tableau. Comme on est sur une bonne lancée, on vise quand même l’Europe je pense », lâche Perkovic. La fougue de la jeunesse qui parle ? Certainement. Le discours du joueur prêté par le Racing tranche avec celui de ses aînés, le milieu offensif Abreu en tête. « Sincèrement, je ne pense pas qu’on peut penser à l’Europe tout de suite. D’abord, il faut s’assurer de finir au-dessus des barragistes. Ensuite, avec les résultats qu’on a actuellement, on peut espérer finir 5e ou 6e. Si on pense à la course à l’Europe, on va se mettre une pression inutile, et il ne faut pas faire ça. Ça nous a déjà joué des tours dans le passé. On a tous de l’ambition, mais il faut avant tout rester en BGL. Si on peut titiller le haut du tableau, on le fera, mais l’objectif numéro 1 reste le maintien. » Même son de cloche pour le gardien Barrela. « On ne parle pas d’Europe. On a 18 points, il en faut le double pour garantir le premier objectif : le maintien. Tout le monde a des ambitions, mais le maintien est le plus important. » En cas de victoire sur la pelouse du Racing à la fin du mois (le 27 novembre prochain), les joueurs de Yannick Kakoko pourront cette fois regarder le Swift et Dudelange dans les yeux depuis la troisième marche du podium. Avec une bonne longueur de retard, certes, mais avec l’espoir de jouer l’Europe la saison prochaine. Mais il faudra d’abord valider le maintien et maintenir la cadence, à commencer par la réception d’Hostert ce dimanche.

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