Strassen : la difficulté de confirmer

Après une superbe saison l’an dernier, l’UNA Strassen avait à coeur de confirmer, et de viser encore un peu plus haut, avec pourquoi pas une qualification européenne en ligne de mire. Six matchs plus tard, et voilà l’UNA en position de barragistes, avec seulement deux victoires pour quatre défaites. Etat des lieux, avant trois rencontres vitales face à des équipes du bas de classement.

C’était l’équipe surprise de la saison passée. Celle qui avait tenu tête à tous les gros, et réussi à déjouer les pronostics, au point d’accrocher une belle sixième place, et le record du plus grand nombre de points de l’histoire du club. Une solide consécration, qui n’avait pas pour but de se limiter à un simple beau fait d’armes. L’UNA avait ainsi pour but de confirmer sur sa lancée, à l’image d’un recrutement ambitieux, dans le but de faire encore mieux qu’en 2021/22, et qui sait, aller tutoyer les sphères européennes.

« On était onze sur la feuille de match, mais j’ai eu la sensation qu’on était trois. Il n’y avait pas de combattivité, ce n’était pas un match d’hommes »

Koray Ozcan

Après six journées, force est de constater que le bilan est terne, pour ne pas dire inquiétant. Avec seulement six points en autant de rencontres, Strassen végète en fond de classement, à une bien triste treizième place. Un calendrier difficile peut évidemment expliquer ces faibles résultats. Avec la réception de Differdange et le Swift, ainsi qu’un déplacement sur la pelouse du F91, l’UNA n’a pas été gâté en ce début de saison. Des matchs compliqués, qui ne peuvent néanmoins expliquer  le non-match disputé contre Kaerjeng ce dernier week-end. « Ce weekend contre Kaerjeng, ça a été un choc. Cela a remis en question tout ce qu’on a fait depuis le début de saison. On n’a pas joué. On était onze sur la feuille de match, mais j’ai eu la sensation qu’on était trois. Il n’y avait pas de combattivité, ce n’était pas un match d’hommes. Je pense que certains se sont dit « c’est Kaerjeng, ça va passer tranquille » mais cela n’est pas comme ça le foot. Tu as beau avoir les qualités, si tu ne cours pas, si tu ne t’arraches pas, ça sert à rien » assène, cash, le portier de l’UNA Koray Ozcan. Excellent depuis le début de saison, le gardien, troisième au Dribble d’Or l’an passé, multiplie les arrêts, mais ne réussit pas néanmoins à garder ses cages inviolées, la faute à de nombreuses vagues adverses. Une difficulté défensive pour un club qui a déjà encaissé 14 pions en 6 rencontres, là où la défense était une des forces du groupe l’an passé. Une porosité de l’arrière-garde qui amène au constat d’une entame de championnat raté, ce que confirme Nicolas Perez. « Notre début de saison n’est pas bon par rapport à nos attentes. On ne peut pas dire que c’est catastrophique, dans le sens où on a eu un calendrier difficile mais sur le plan comptable, c’est très moyen. »

L’UNA serait-il en train de payer son excellente saison de l’an passé ? Selon le buteur, toujours muet depuis l’entame, oui. « Les adversaires jouent dorénavant différemment contre nous. C’est à nous de trouver d’autres solutions pour mettre en jeu notre place et nous créer des opportunités. La qualité est là, et personne ne doute de l’équipe. On a un très bon groupe. Il faut reprendre de la confiance, retrouver la victoire, et ça peut aller tout seul ». Avant de rappeler l’importance des valeurs humaines, si déterminantes l’an passé, et qui sautent moins aux yeux cette saison. « Il faut aussi remettre un gros coup de gaz sur la mentalité et l’envie de gagner les matchs. Il n’y a plus de match facile. La qualité, l’intelligence de jeu, on l’a. Mais il faut se mettre un coup de pied. On a fait une très belle saison l’année dernière, mais le passé est le passé. Chaque saison est différente, et c’est toujours difficile d’enchaîner, mais on peut et on veut faire mieux que l’année dernière ».

« Cela va être la guerre, et pour l’emporter, il va falloir une mentalité en adéquation. Si on n’est pas irréprochable dans nos intentions, cela va être très compliquée »

Nicolas Perez

Pour cela, Strassen a procédé à un recrutement ambitieux, avec des recrues sur toutes les lignes. Des transferts intéressants, à l’image de Moding ou Schnell, qui n’ont pas empêché l’effectif remanié de connaitre la défaite par quatre fois en six matchs. Des mauvais résultats qui, selon le groupe, ne s’expliquent par un manque d’automatismes, ou des difficultés d’adaptation. « Bien sûr que quand on repart avec un nouveau groupe, il y a des changements et il faut s’y habituer. Mais on ne peut pas dire que cela a influé sur nos résultats. On a une belle équipe » confirme Perez. Un avis qu’Ozcan partage, persuadé que le contingent de joueurs à la disposition de l’entraîneur colle parfaitement aux intentions du club : « Avec les nouveaux dans le vestiaire, cela colle vraiment bien. L’équipe est meilleure que l’année dernière en termes de qualités individuelles. Il n’y a aucun débat ».

Pour le gardien, qui estime que les trois premières rencontres de la saison n’ont pas été mauvais, un rebond est attendu, en particulier après une sérieuse remise en question au sortir de la dernière défaite à domicile. « Si on joue sans mettre les ingrédients nécessaires, ça ne va pas. On s‘est dit les choses dans le vestiaire, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça . On a parlé entre hommes, c’était nécessaire et bénéfique »

Ainsi, Strassen espère faire de cette rencontre face à Kaerjeng un simple accident de parcours. Après avoir vécu six premières journées costaudes, l’UNA aura, lors des trois prochaines journées, des rencontres face à des adversaires plus modestes. Avec Rosport, Wiltz et la Jeunesse lors des prochains affrontements, l’occasion est belle de rebondir dans un classement serré, où le troisième n’est qu’à cinq points. « C’est vrai qu’on joue des équipes qui sont plus proches du milieu et bas de classement » confirme Perez, avant de tempérer : « Mais ce sont souvent les rencontres les plus compliqués à jouer. Cela va être la guerre, et pour l’emporter, il va falloir une mentalité en adéquation. Si on n’est pas irréprochable dans nos intentions, cela va être très compliquée ».

Une opinion largement partagée par Ozcan qui, malgré les courants troubles du moment, est persuadé que son groupe va retrouver une identité plus proche de celle de l’an passé. « On a fait une très belle saison l’an dernier, mais on reste Strassen. Avant d’espérer quoi que ce soit, on ne pourra pas s’en sortir sans nos valeurs humaines, et notre dépassement de soi. Je pense qu’on a du caractère, et qu’on va relever la tête. Il faut arrêter de se projet, et s’arracher à chaque match. Si on met tous les ingrédients nécessaires, je n’ai pas le moindre doute sur notre capacité à prendre le maximum de points. »

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