Malgré une conduite de plus en plus impressionnante parmi les stars mondiales du rallye, Grégoire Munster semble confronté chez Ford à un plafond de verre. En Grèce, la voiture de M-Sport n’a pas pu repartir de sa service area samedi.
Une P5 à l’issue de la journée de vendredi après un fol enchaînement de spéciales où Munster avait montré toute l’étendue de son talent. Comme à Monaco et au Kenya où il a signé ses deux premiers temps scratch en carrière, le Belgo-Luxembourgeois a montré qu’il était de la trempe des plus grands, bataillant dans la cour des Ogier, Rovenpera ou Tänak, le vainqueur du rallye. À l’orée d’un week-end alléchant, il reléguait son coéquipier McErlean à 2 minutes 30 et pouvait se payer le luxe de mettre quasiment 1 minute dans le pare-brise de Thierry Neuville, champion en titre.
Mais samedi, tout allait de mal en pis. De la première étape au petit matin et jusqu’au soir c’est sans frein à main que Grégoire Munster a dû sillonner les 6 spéciales. Il perdait beaucoup de temps et concédait la P5 à Neuville, tout en s’accrochant avant un super Sunday long de 99km, le plus éprouvant de la saison et qui pouvait lui donner un surplus de motivation en power stage. De courte durée puisqu’à 21h30, le team annonçait le retrait de la voiture pour des problèmes techniques détectés durant le service après course. « C’est dur à avaler, mais nous rebondirons plus forts dans trois semaines », tempérait Munster, plus philosophe que jamais.
Car cette situation n’est pas inédite. Les pannes mécaniques avaient gâché la première P1 en spéciale de Greg au Monte-Carl’. Quand un pilote prometteur est confronté au manque de moyens techniques (et humains) comparables à ceux des grandes écuries, la brouille peut vite arriver. Les ambitions d’Adrien Fourmaux n’étaient pas en adéquation avec ce qu’avait à offrir M-Sport sur la Puma1. Il est alors parti chez Hyundai, comme Thierry Neuville dix ans avant lui. Or, Grégoire Munster ne semblait pas le plus désiré auprès du team de Malcolm Wilson. Son officialisation en baquet arrivait tardivement et sans grand tapage avant les fêtes. Alors que la participation de Martin Sesks était annoncée en grandes pompes dans le dernier épisode de la série More Than Machine... Son avenir se dessinera-t-il ailleurs ?
La question peut se poser quand les soucis mécaniques s’enchaînent, alors même que Munster emmène Ford aux premiers rangs. Bien sûr, le coéquipier de Louis Louka n’en est qu’à sa deuxième saison pleine en WRC1, et il a passé bien des rallyes à apprendre et malmener sa Puma1. Mais alors qu’il a résolument franchi un cap en termes de pilotage, il serait en droit d’attendre de sa voiture et son team de meilleures performances. Et de sa bonne étoile qu’elle brille davantage pour l’emmener au bout de la power stage en Estonie du 17 au 20 juillet.
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