Après une année de reconstruction à l’échelon inférieur, le Volley Junglinster retrouve la Mixvoip League, animé par un esprit combatif. Emmenés par leur capitaine emblématique Sam Wolles, les « Rouge et Noir » s’apprêtent à livrer une bataille qui dépasse le sport ; celle de l’authenticité et de la passion face aux géants mieux armés.
« Nous n’avons rien à perdre, seulement tout à donner » martèle Sam Wolles, du haut de ses 30 ans, comme un général qui galvanise ses troupes avant d’entrer sur la zone de front. Ses mots résonnent dans le Hall Omnisports, l’antre modeste où Junglinster prépare actuellement son retour dans l’élite du volley luxembourgeois.
Créé en 1987, le Volley Club Junglinster s’apprête à souffler ses quarante bougies. Quatre décennies où les tricots rouge et noir sont devenus symbole de persévérance et de fidélité. De la présidente Stéphanie Aust aux encadrants, en passant par les joueurs eux-mêmes, au sein du club tout repose sur le bénévolat. Dans une ligue où la professionnalisation progresse, le « Volley Lënster » détonne de manière singulière.
Son retour au plus haut niveau acquis au printemps dernier, s’est joué dans un contexte particulier. Premier de la saison régulière, l’équipe réserve de Bertrange aurait dû monter mais n’en a pas eu le droit en raison du fait que son équipe première évolue déjà dans la première division.
Junglinster en a donc profité, et avec le plus petit budget de la Mixvoip League, l’objectif reste simple : se maintenir et arracher chaque point comme une victoire comme l’explique le capitaine depuis plus d’une décennie : « On ne veut pas se fixer d’objectifs irréalistes. L’idée, c’est de donner le meilleur de nous-mêmes et de prendre le maximum de points possibles. Il y a deux ans, nous avions peur. C’était une découverte. Aujourd’hui, nous sommes plus courageux. Nous savons ce que nous valons et à quoi nous attendre.»
Contrairement à la plupart des puissances de la ligue, Junglinster a dû composer avec les contraintes professionnelles et familiales de ses joueurs. Le programme tient en deux entraînements par semaine et quelques coupures estivales. Le premier test aura lieu à Diekirch lors de la première journée. « On a travaillé pour trouver notre six de base. On sait que ce sera difficile mais on est prêts à gratter des points contre n’importe qui » promet celui qui évolue à la réception.
La garde rouge s’est, en effet, renforcée cet été. Tom Engendilger et Yann Weirig, deux centraux venus de Lorentzweiler, ont rejoint les rangs et promettent d’apporter une dimension physique supplémentaire. Le club poursuit également sa politique portée sur la jeunesse avec l’intégration de Joseph Hong, jeune passeur prometteur et Aziz Dzinic, libéro plein de sang-froid. Deux noms formés au club qui incarnent l’avenir et la volonté de bâtir sur les forces locales.
Mais au-delà des renforts, c’est le ciment humain qui reste la clé. « Notre force, c’est l’amitié. On est une bande de potes où chacun se bat l’un pour l’autre » confie Wolles. Outsiders assumés, ils savent que les adversaires pourraient les sous-estimer. Et c’est là que l’armée rouge compte frapper, afin de placer une embuscade inattendue dans un combat qui semble inégal.
Certains rendez-vous, comme le derby face à Lorentzweiler, revêtent déjà une saveur particulière. « Jouer contre des amis, c’est toujours spécial. Mais une fois sur le terrain, on oublie tout ça » sourit Sam Wolles.
En attendant, le Hall Omnisports de Junglinster s’apprête à vibrer. Chaque ballon fera office de cartouche tirée et chaque victoire vécue comme un territoire arraché.
Jocelin Maire
Mental Médias SARL
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