
Au Grand-Duché, une Estonienne de 37 ans incarne, par son physique, son vécu et son sens du jeu, un mélange rare d’expérience et de puissance. De ses débuts à Narva, ville du Virumaa oriental située à la frontière russe, jusqu’à son arrivée au Luxembourg en 2022, Polina Bratuhhina-Pitou a forgé sa carrière avec sérieux. Avec son mètre 80, l’actuelle joueuse du RSR Walferdange se montre aussi bien capable d’attaques autoritaires que de réceptions précises et de services incisifs. Depuis qu’elle a rejoint l’entité walferdangeoise, la réceptionneuse-attaquante figure comme la pièce maîtresse d’un collectif qui truste les premières places du classement.
Les statistiques parlent bien souvent plus que les mots. Et pour Polina Bratuhhina-Pitou, elles confirment sa domination. Pour preuve, lors de sa récente opposition face au CS GYM Volley, elle a été la meilleure attaquante en inscrivant 21 points sur 54 attaques et en affichant près de 45 % de taux de réussite. Sa troisième place au classement des meilleures scoreuses de l’élite du volley féminin, avec en moyenne 21 points inscrits depuis l’entame de la saison, vient confirmer sa régularité dans le volume et l’efficacité.
Ses performances sont loin d’être anecdotiques et se répètent chaque week-end. À chaque set et chaque smash à placer, elle s’impose comme la référence offensive du groupe de Laurent Van Eslande. La numéro 13 du RSR ne brille pas uniquement en attaque et sa polyvalence la distingue. En soignant aussi bien sa réception que sa capacité à stabiliser le jeu quand la pression monte, l’attaquante combine les rôles avec brio jusqu’aux derniers gestes de la finition.
Avant de rejoindre le Luxembourg, l’Estonienne a fait ses armes en D1 de son pays natal puis dans le championnat de France avec notamment trois titres de championne dans l’Hexagone. Cet itinéraire européen ne l’a pas changée, il l’a forgée. Femme de caractère, elle conjugue, depuis, sa vie de maman et l’exigence de résultats. Au-delà du simple palmarès, son expérience, son vécu et ses qualités sportives en font un modèle auprès des jeunes pousses qu’elle côtoie au quotidien.
Cette année, le Mental! d’Or 2025 met à l’honneur les figures marquantes du volley au Luxembourg. Et Polina Bratuhhina-Pitou l’a emporté sans contestation dans la catégorie féminine, de par ses qualités affichées au quotidien et par un plébiscite de ses pairs qui vient récompenser celle qui incarne la stabilité, l’efficacité et le leadership. À 37 ans, l’Estonienne prouve qu’on peut conjuguer longévité et excellence. Son trophée n’est pas un épilogue, il ne représente qu’une étape dans un club, qui, monté à pleine puissance, pourrait aller titiller l’ogre mamerois dans le sprint final au printemps prochain.

Il y a des joueuses qui façonnent et modèlent une saison par leur présence. À 29 ans, Lindsay Dowd fait partie de ce cercle fermé. À Mamer, où la native de Los Gatos (Californie) excelle, on ne parle pas seulement de son bras gauche comme d’un métronome fiable, ni de son sens du jeu comme d’une garantie en fin de set. On parle d’une présence. D’une joueuse qui fait basculer des matches et qui, semaine après semaine, a déplacé les lignes jusqu’à se hisser sur la deuxième marche du Mental! d’Or 2025.
Car cette distinction, dans un championnat où les échanges sont rudes, ne relève pas du hasard. Elle dit quelque chose. Elle dit la constance. Elle dit l’impact. Elle dit cette manière qu’a l’Américaine de tenir son équipe lorsque la tension monte dans le money time. Elle dit aussi la trajectoire d’une fin de saison passée où le VC Mamer a tout emporté sur son passage : le championnat, la Coupe du Luxembourg et la Supercup.
Cette année 2025, Lindsay Dowd ne l’a pas seulement jouée. Elle l’a habitée. L’Américaine a rappelé qu’au Luxembourg, le volley féminin peut aussi raconter des histoires de leaders, de femmes qui portent une équipe sans chercher la lumière mais que la lumière finit toujours par trouver.
Parfois, des destins parallèles ne se croisent qu’au moment du verdict. Nadja Schaus et Alyssa Ballenger portent des tricots différents et rivaux mais les suffrages les ont réunies sur la même marche du podium. Comme une manière de rappeler que le volley ne récompense pas seulement un style mais des rôles, des caractères et des façons différentes de tenir une équipe.
Schaus, au CS GYM Volley, c’est la science du métier. L’expérience dont découle le geste sûr et la précision dans les moments qui pèsent. L’Allemande a trimballé cette saison son sens du jeu comme un outil de précision. À la réception comme au smash, la quadragénaire offre aux siennes une lecture parfaite des angles adverses.
Face à cette maîtrise, Ballenger offre le contrechamp idéal, à savoir la jeunesse et son élan qui claque. À Mamer, elle n’a pas attendu longtemps pour devenir une option offensive majeure. Ses coéquipières la sollicitent quand le set s’étire et quand il faut faire mal. Elle demeure l’une des étincelles d’un VCM qui squatte les sommets de la ligue.
Quand on ne juge ni l’âge ni la flamboyance mais l’importance réelle dans une saison : Schaus et l’assurance de son expérience et Ballenger et l’audace de sa jeunesse sont deux façons de tenir une équipe. Parce qu’au fond, le volley se nourrit autant de leaders silencieux que de talents qui claquent. Et cette année, il avait besoin des deux.
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