En tête du championnat alors que le choc contre Differdange se profile ce dimanche, Mehdi Kirch espère que son F91, au grand complet, parviendra à faire un coup sur la pelouse du double tenant du titre dimanche.
Premier du classement avec cinq victoires et un nul, une victoire au forceps en coupe, tout va bien ! Pourtant, on avait peur pour vous à la vue des départs…
Il faut le souligner, le club a fait un mercato super intelligent. Tu perds Samir (Hadji) où tu sais que tu perds 20 buts par saison, mais qui a été remplacé par deux attaquants. Pareil pour Vincent (Decker) que tu remplaces par Gavioli et Pianelli donc sincèrement, le recrutement pour pallier les gros départs a été bon.
Justement, ces deux attaquants que sont Dinho et Agostinho, tu en penses quoi ?
Concernant Agostinho, en ayant joué avec un joueur comme Samir qui était un point d’appui incroyable, tu te dis que ça va être plus compliqué avec un joueur qui n’a pas ces caractéristiques là. Mais Agostinho saute à une hauteur… C’est franchement impressionnant ! Et Dinho, je pense qu’on va en entendre parler cette saison car il est rempli de qualités également. Et ce qu’on ne peut pas leur enlever, c’est que ce sont des bosseurs. C’est vraiment top.
Il y a beaucoup de rotation, notamment devant, d’un match à l’autre, comment tu l’expliques ?
C’est la manière de manager du coach. Après le match de Kaerjeng par exemple, il dit à Evan Rotundo qu’il le sort de l’équipe alors qu’il reste sur deux buts en deux matchs et Evan ne bronche pas. L’atmosphère est bonne, tout le monde tire dans le même sens et la concurrence est saine au sein du groupe, on verra où cela nous mène mais pour le moment ça nous réussit.
Est-ce que tu t’attendais à un tel début de saison avec tous ces départs et l’élimination en Coupe d’Europe ?
Pour être honnête, peut-être pas autant, mais j’étais sûr qu’on allait faire une bonne saison. Après, tout le monde a été dur parce qu’on s’est fait sortir par Escaldes en Coupe d’Europe mais l’année dernière, on avait déjà eu chaud contre eux. Il y a beaucoup d’Espagnols, ça joue tiki-taka, ce ne sont pas des peintres. J’ai joué contre beaucoup d’équipes européennes et ce n’est pas l’équipe si mauvaise comme tout le monde pouvait décrire.
Malgré cette élimination précoce en Coupe d’Europe, l’ambiance doit être au beau fixe vu les résultats en championnat : comment le groupe se sent à l’approche du choc contre Differdange dimanche ?
On continue à travailler, il n’y a rien qui change d’un point de vue du travail. On analyse l’adversaire et on fait en sorte d’avoir le plus de clés pour les battre. On sait que Differdange reste le favori, tout le monde les voit champions une fois de plus. On va se battre avec nos armes et notre mentalité, et on va essayer de faire tout notre possible pour faire un résultat là-bas, à Differdange. Ça ne sera pas facile mais ça reste du football, il faut prendre du plaisir. Avec le plaisir et l’union de groupe, on peut faire quelque chose.
Tu as connu les grandes heures du club, vous réalisez un bon début de saison… de quoi revoir les ambitions à la hausse, et pourquoi pas jouer le titre ?
On ne va pas se parler de titre. On a un groupe très homogène, avec des anciens et des jeunes de qualité, mais ce n’est pas un groupe qui peut assumer trop de suspensions ou blessures. Pour le moment tout se passe bien mais il faudra voir comment le groupe réagira dans les moments plus difficiles.
Je ne doute pas qu’on saura rebondir, car comme je le dis : un groupe sera toujours plus fort que des individualités. Mais Differdange a une belle équipe, des Portugais et Brésiliens performants, des anciens comme Samir toujours performants… Je ne peux pas dire qu’on va jouer le titre, mais ce que je peux dire, c’est qu’on va garder notre ligne de conduite toute la saison. Pour le reste, on verra.
Malgré le collectif qui performe, un joueur comme Bilal Benkhedim ressort un peu en ce début de saison : dirais-tu que c’est le joueur « supérieur » chez vous ?
Ce n’est un secret pour personne selon moi, mais Bilal avec la belle, c’est un génie. Mais je pourrai en citer d’autres, que ce soit Rotundo, Agostinho, le petit Diogo Monteiro dont on ne parle pas assez. Avec un gars comme Charles Morren qui guide tout le monde derrière…
Notre force, c’est que tout le monde accepte son rôle. Bilal a le bon rôle, car il doit marquer, faire briller les attaquants, mais il ne faut pas oublier ce que les autres font derrière aussi. Mais c’est un très bon technicien, et je suis fan de ce genre de joueur capable de dribbler dans une cabine téléphonique. Il est conscient du fait que les autres sont aussi là pour le pousser.
Vous avez souvent joué à vous faire peur sur les premières rencontres : tu vois plutôt le verre à moitié plein en te disant que l’équipe a un gros mental pour revenir au score, ou plutôt à moitié vide en te disant que ce genre d’erreurs se paiera peut-être plus cher à l’avenir ?
En tant que défenseur, c’est sûr que d’entendre les gens dire « ils encaissent beaucoup de buts chaque week-end » ce n’est pas très plaisant. Mais ça s’explique par notre style de jeu plus à risque que les autres.
Nos adversaires s’adaptent et nous attendent de plus en plus en tentant de jouer des transitions rapides pour nous faire mal. Il n’y a pas que des boulangers en face ! On prend pas mal de buts, on a pas mal de choses à améliorer, on en est conscient et on travaille chaque jour pour tenter de gommer toutes ces petites erreurs match après match.
Une grande saison passe par la conservation de ce style « offensif » qui consiste à dire que vous allez toujours marquer un but de plus que l’adversaire, ou bien par un style peut-être plus « raisonnable » qui vous offrira une plus grosse solidité derrière ?
Il faut savoir qu’un mec comme Gavioli quand il arrive dans l’avion pour le match en Andorre, on ne connaît même pas son prénom. Un peu la même chose pour Dinho et Agostinho, mais malgré ça le coach a toujours été très positif en expliquant qu’on allait mettre en place nos principes de jeu. Bien sûr, on travaille pour s’améliorer derrière, et on sait qu’on peut le rectifier.
D’après mon expérience, les équipes qui jouent les premiers rôles ont très souvent les meilleures défenses. Pour le moment, ce n’est pas le cas nous concernant, et ça ne peut pas durer comme ça, car le jour où on est moins en réussite devant un peu comme contre le Racing (ndlr : le F91 fait 1-1 en ayant dominé la rencontre), ça va être plus dur.
Après, si vous marquez trois buts à chaque match…
C’est sûr que tant qu’on marque, tout va bien. Il y a aussi un point évoqué précédemment qui compte : le mental. C’est la première équipe, et pourtant j’ai connu de belles équipes, où dès qu’on encaisse un but, personne ne baisse la tête. C’est la mentalité « on va le faire », et on revient à chaque fois pour l’instant.
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