Pascal Carzaniga : « On est sur les rails pour notre objectif »

Le coach du Swift Hesperange n’est pas inquiet au moment de faire le bilan de la première partie de saison, malgré le petit point de retard sur le F91 Dudelange. Pour lui, le titre se jouera sur la régularité et le mental. Il en profite pour évoquer les incohérences du calendrier et la pression mise par Flavio Becca. Interview sans filtre.

A la trêve, vous êtes deuxièmes à un point de Dudelange. Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?

Positif, évidemment. Faire quinze match sans défaites, avec treize victoires, c’est top. C’est un parcours fabuleux. Le fait d’être à un point de Dudelange, ça ne change absolument pas la donne. Un point d’avance ou un point de retard, quand il en reste 45 à prendre… On est sur les rails pour notre objectif. On assume notre rôle d’outsider de Dudelange dans la course au titre. On se prépare déjà à se qualifier au moins pour l’Europa ligue, ce qui n’a a pas été le cas la saison passée. Ce sera déjà une amélioration pour le club, de pouvoir jouer l’Europe. Si on la deuxième phase est aussi bonne que la première, je signe des deux mains.

Ce nul à Rosport lors de la 13e journée est-il un peu venu gâcher la victoire nette et sans bavure à Dudelange ?

Oui, c’est sûr. En ayant battu Dudelange, on se retrouve avec un point de retard par rapport à eux, c’est un petit peu dommage d’avoir perdu ces deux points-là. Mais c’est le football. Ce jour-là il y a eu beaucoup de faits de jeu bizarres qui nous ont empêchés de gagner à Rosport alors qu’on le méritait.

Vous pensez que le titre va se jouer quand et sur quoi ?

Tout le monde dit que cela va se jouer sur la confrontation directe. Moi je ne pense pas, je mise plutôt sur la régularité. Les matchs contre le Progrès, Differdange et le Racing, Pétange également, vont peser. C’est là que vont se faire les différences.

« Si on ne regarde pas le classement, on pouvait difficilement faire mieux »

On voit souvent votre équipe comme un rouleau compresseur, a-t-elle malgré tout quelques faiblesses ?

Non, il n’y a pas de faiblesse pour le moment. On a la meilleure attaque, la meilleure défense, on a gagné le match à Dudelange. Vue le bilan de cette première partie de saison, si on ne regarde pas le classement, on pouvait difficilement faire mieux, même si on a un point de retard. On a dépassé les cinquante buts, c’est quand même assez exceptionnel. Sur cette première partie, on a également encaissé que deux buts à l’extérieur, il s’agit d’une sacrée performance.

Que est le programme pour les semaines à venir ? Comment le Swift va gérer cette trêve ?

Pour nous, par rapport à Dudelange ou au Racing, ça va ressemblait à cet été vue qu’on n’était pas qualifiés pour l’Europe. On repart exactement sur le même profil que la prépa du mois de juin. Les joueurs ont trois semaines de congés et après on redémarre, début janvier, avec peut-être un stage. On sera sur cinq semaines de préparation.

Est-ce qu’il y aura du mouvement du côté de l’effectif ?

Moi, personnellement, je n’en souhaite pas. Mais connaissant le boss, je sais qu’il y en aura.

Hormis l’objectif du titre, qu’attendez-vous de vos joueurs sur le terrain pour la deuxième partie de saison ?

Je leur demande de garder la même mentalité. Il y a pas mal de matchs où l’on s’est retrouvés menés, ou alors nos adversaires égalisaient, et on a toujours réussi à réenclencher la deuxième, sauf à Rosport où on a manqué d’efficacité. Mais mentalement on est costaud et si on garde ça, on peut largement atteindre l’objectif.

« Dès le moment où je signe un contrat avec Monsieur Becca, je sais que je signe mon arrêt de mort en même temps »

Vous déclariez récemment que si l’équipe n’avait pas gagné à Dudelange, vous ne seriez sûrement plus sur le banc aujourd’hui. Comment gérez-vous cette énorme pression permanente ?

Dès le moment où je signe un contrat avec Monsieur Becca, je sais que je signe mon arrêt de mort en même temps. Cette pression là, d’expérience maintenant, j’essaye de la dégager, d’avoir la plus grosse carapace possible. Mais c’est pas évident… J’ai notamment toujours peur que cela déteigne sur mon groupe. Si moi je montre ou transmets cette pression à mes joueurs, ce n’est pas bon. Je la gère assez bien finalement. Le secret est que je connais les musiciens par coeur.

Dudelange joue très souvent le même adversaire que vous la journée suivante, pensez-vous que cela représente un désavantage pour vous ?

Clairement. Les équipes jouent à fond contre nous, du coup elles sont évidemment peut-être plus émoussées le week-end d’après. Sans parler des cartons qui peuvent tomber comme dans tout match engagé. Donc entre les joueurs suspendus, les blessés ou les joueurs diminués… Et puis souvent, comme on les bat, ils prennent quand même un petit coup mentalement et sont forcément dans de moins bonnes dispositions pour affronter Dudelange. Ils sont refroidis. Donc je trouve que ce n’est pas très bien géré cette situation du calendrier, cela avantage le F91.

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Les adversaires ne s’embêtent souvent plus trop lorsqu’ils vous affrontent et présentent automatiquement un bloc bas, posent le bus devant le but. Comment vous adaptez-vous à ce paramètre ?

Déjà à domicile, je dois remercier nos jardiniers. Ils font un boulot de malade. Je leur explique souvent qu’il faut que le terrain soit nickel, la tonte à ras pour mettre du rythme dans le jeu. Là, je profite de cette interview pour remercier la mairie. Ils sont à trois en permanence dessus, je sais que grâce à eux on a le plus beau terrain du Luxembourg. Et c’est important car au moins chez nous, on est sûr de pouvoir mettre de la vitesse et du rythme. On a en plus un grand terrain, ce qui nous permet d’avoir plus de solution que lorsque l’on se déplace à Rosport ou à Hostert. Et sinon, à ‘entraînement, on s’attarde davantage sur les reconversions offensives pour multiplier les solutions le week-end.

Pour finir, un mot sur votre principal adversaire, Dudelange ?

C’est un club que je connais depuis 1999 et l’aventure avec Monsieur Becca. C’est un club très important pour moi émotionnellement. Je les avais taquinés avec Differdange en terminant avec le même nombre de points (on s’était fait coiffer au goal-average), cette fois-ci j’espère bien faire mieux et finir devant !

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