Geordan Dupire : « Le travail paye »

Il était le meilleur joueur de son équipe lors de la première partie de saison. Une belle reconnaissance, mais qui n’est pas forcément bon signe, quand on est portier. Geordan Dupire, gardien d’un Swift qui revient à grande allure se confie à Mental!, après quatre victoires consécutives, et trois clean-sheets d’affilée.

Vous êtes sur votre quatrième victoire consécutive, et au-delà des résultats, la victoire hier ne souffre d’aucune contestation. Qu’est-ce qui a changé pour arriver à ce niveau ?

Pas grand chose. On s’est dit les choses avant les vacances, on a résolu certains problèmes. On avait quelques revendications, qui ont été écoutées et acceptées. Et le travail paye, tout simplement. On vient d’enchaîner quatre victoires consécutives, ce qui fait énormément de bien au moral, et on espère que cela va continuer. Mais il ne faut pas jeter de plan sur la comète. On va continuer à bosser, ne pas se sentir pousser des ailes, et travailler, travailler, travailler. Mais il ne faut pas commencer à dire « oui, on va être champion », cela serait la meilleure manière de se planter. On est bien parti, avec une troisième clean-sheet d’affilée, c’est encourageant.

Vous semblez développer un profil de plus en plus « à l’italienne ». Est-ce qu’on peut dire que c’est la patte de l’entraîneur ?

Oui, assurément. Le coach a réussi à mettre un système tactique très solide. On travaille ça toute la semaine. On essaye d’apporter le maximum offensivement, et ça paye depuis quelques matchs. On met beaucoup plus de buts que lors de la première partie de saison, ce qui fait une énorme différence. On voit à quel point son boulot paye.

Cédric Sacras s’est confié à nous dans notre dernier Dribble!, parlant d’un esprit d’équipe et une solidarité qui sont aujourd’hui présents, et qui ne l’étaient pas en début de saison. Tu partages ce point de vue ?

Absolument ! C’est sûr et certain. Et ça se ressent à l’entraînement. Toutes les quelques semaines, on essaye aussi de faire des activités tous ensemble en dehors du foot : paintball, restaurant, karting, etc… Ce sont des choses très importantes dans une équipe,  pour créer un état d’esprit de guerrier, une solidarité. On voit maintenant que cela se ressent vraiment sur le terrain. Il faut continuer comme ça.

Pour un gardien, des rencontres comme hier, c’est ce que t’adores, ou tu préfères les matchs où tu vas avoir énormément à faire ?

C’est vrai que les rencontres où tu as le moins de ballon peuvent être les plus compliquées. Il faut rester concentré et être prêt à agir à tout moment. Tu vas avoir un seul ballon de tout le match et il va falloir le sortir. Cela a été le cas hier, puisqu’au bout de quelques minutes j’ai réussi une belle parade qui a empêché l’ouverture du score de Differdange. Ce n’était pas un arrêt facile, et encaisser si tôt aurait clairement changé la rencontre. Mais oui, c’est un challenge de n’avoir qu’un ou deux ballons et les sortir, mais c’est signe d’une équipe solide.

Précisément, si on reprend le match d’hier… Si vous aviez encaissé ce but, est-ce que tu penses que vous auriez réussi à retourner la rencontre ? Comprendre par là qu’en début de saison, il ne suffisait que d’un but pour vous plonger dans le doute… Est-ce que tu penses que vous êtes dorénavant plus fort mentalement pour surpasser des mauvaise surprises ?

C’est certain qu’en début de saison cela aurait été plus compliqué. Mais les choses vont mieux maintenant. On l’a vu contre Mondorf, où on était mené 1-0, et où on a su renverser la situation. Cela prouve que l’équipe va mieux, que la détermination de tout le monde, y compris des titulaires, des remplaçants, du staff, est présente. On a maintenant les capacités mentales pour inverser les situations.

Tu parles des remplaçants, de la détermination de tout le monde… Mais dans la situation actuelle du club, avec énormément de joueurs au sein du club, est-ce possible de maintenir concerné tout le monde, y compris ceux qui ont un temps de jeu quasi inexistant ?

C’est là le problème. C’est justement dans des situations comme ça, avec un groupe de plus de trente joueurs, que réussir à conserver tout le monde concerné est compliqué. Cela dépend aussi des mentalités de chacun. Certains vont continuer à travailler comme des fous et éviter de lâcher ou de mettre une mauvaise ambiance dans l’équipe. Mais d’autres ont plus de mal avec ça, et cela se ressent à l’entraînement. C’est compliqué. Mais il faut être exemplaire, penser à l’équipe, et comme j’ai dit, le travail paye. Les personnes en question auront leur chance, et ça sera à eux de la saisir.

Vous accusez toujours six points de retard sur la première place, mais retrouvez le podium. Le titre demeure t-il l’objectif ?

Au début de saison, l’objectif, c’était clairement le titre, on ne va pas se mentir ou le nier. Après, on a connu quelques difficultés… Quand je voyais le classement en milieu de première partie de saison, il ne fallait absolument pas parler de titre. Il fallait se concentrer sur le top 4, et revenir sur des bases saines de travail. On a su remonter à la troisième place, mais le titre… je l’ai dans un coin de ma tête, évidemment, mais six points de retard, ça n’est pas fait. Il faut prendre match par match et on verra par la suite. Etre dans le top 4, c’est déjà vital, et obligatoire pour un club comme le Swift. Mais si on a une opportunité d’aller plus haut, on ne s’en privera pas. Le classement est très serré, on va avoir des gros matchs à jouer dans les prochaines semaines, on verra…

Le titre va t-il se jouer dans les confrontations directes ?

Je ne pense pas nécessairement. Si on prend notre prochain match à Rosport par exemple, les trois points vont être extrêmement importants. Trouver la motivation dans les grosses rencontres, ça n’est pas difficile. Mais c’est ceux sur le papier plus abordables qu’il ne faut pas prendre à la légère. Certes, ils sont en dessous de nous, mais cela sera forcément compliqué, qui plus est sur une pelouse difficile. Pour aller chercher le titre, il va falloir rester constant et ne pas perdre de points bêtement. C’est comme ça qu’on peut peut-être finir premier.

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