Avec un club de Differdange raflant tous les trophées dans l’élite (championnat, coupe, meilleur joueur, meilleur entraîneur, meilleur gardien) et des affluences en baisse, on craignait un manque de compétitivité et de performance sur les terrains. Bien au contraire, il y a eu du suspense à tous les étages et des scénarios à rebondissements jusqu’au bout du bout ! Rétrospective d’une saison haletante sur le plan sportif.
Après des parcours européens timides (UNA, F91), voire franchement décevants (FCD03, Progrès), nombreux s’interrogeaient sur le réel niveau sportif de notre football national. Le terrain a parlé, et les résultats des différents mercatos aussi : Kenny Nagera à la Louvière en deuxième division belge, Clément Couturier (juillet 2024) et Kenny Mixtur (janvier 2025) à Villefranche en 3e division française, Jorginho en pro au Kairat Almaty en première division kazakhstanaise et à présent Guillaume Trani au Red Star en Ligue 2, nos stars attisent les convoitises après nous avoir régalé sur les pelouses du Grand-Duché.
La lutte pour les places européennes nous aura aussi tenus en haleine jusqu’à la dernière journée. Hormis Differdange et Strassen qualifiés depuis plusieurs semaines, Dudelange et le Racing ont validé leur billet dans les dernières minutes de la saison au détriment du Progrès, le grand perdant de la course. En bas de tableau également, Hostert maintenu bien en amont grâce à une magnifique deuxième partie de saison voyait Rosport et surtout Rodange le rejoindre dans le wagon de la BGL Ligue avec un finish au mental.
Sans revenir dans le détail, le bilan est sombre. On ne peut toutefois faire l’économie d’évoquer la violence des affrontements lors du match Wiltz-Progrès, la grève des joueurs du Swift à Mondorf, ou encore la révocation de la licence UEFA de Niederkorn pour l’année passée.
Sur le plan sportif, pour Wiltz et Bettembourg, éviter la relégation passait par des barrages face aux écuries en feu de l’échelon inférieur. Et pour la première fois dans l’histoire de la division nationale à 16, quatre clubs se sont retrouvés dans la charrette de la descente, précipitant la chute des coachs respectifs. Seul Marc Depienne à Mondercange conserve la confiance de son comité pour la saison prochaine.
On a bien assisté à un championnat de deuxième division de haute volée. Avec un FC Mamer hégémonique, une équipe de Kaerjeng qui avaient les crocs pour remonter immédiatement en BGL Ligue et un Atert Bissen au projet ultra ambitieux qui a pris le dessus sur Bettembourg devant plus de 2500 personnes. La 4e place synonyme de match d’appui a été disputée jusqu’à la dernière journée : la Jeunesse Canach s’en est sorti et s’offrait un nouveau barrage qu’elle allait négocier dans la douleur, jusqu’aux tirs au but là aussi devant un public en masse.
Tous les clubs de Promotion d’Honneur ont d’ailleurs remporté leur match de barrage en cette fin d’exercice, y compris pour le maintien face aux meilleurs de Division 1 : le FC Koeppchen Wormeldange et le FC Schifflange 95 sont venus à bout respectivement de Mertzig et de Mensdorf dans des rencontres à couteaux tirés face à près de 1500 spectateurs sur chaque terrain.
La PH n’est pas exempte de mauvaise publicité, et deux couacs resteront encore dans les mémoires. Le match perdu sur tapis vert par Bissen pour avoir aligné un joueur non sélectionnable (sous le coup d’une suspension) était déjà difficile à avaler, d’autant que le club jouait la montée (et évoluera la saison prochaine en BGL Ligue). Et la rencontre Canach-Kaerjeng rejouée en intégralité alors que la Jeunesse menait 2-0 à la mi-temps pour une blessure de l’arbitre central et une polémique sur la compétence de ses assesseurs pour reprendre le sifflet. On retiendra des deux séquences une refonte nécessaire des statuts et une vigilance redoublée sur les règlements.
S’il y a bien un championnat pour lequel on n’a pas l’habitude de croire à une véritable concurrence ces derniers temps, c’est bien la ligue 1 féminine. Mais le mercato agressif du Swift et la reconstruction de Mamer et du Racing relançait la donne. Si bien que jusqu’à la dernière journée, le club de la capitale pouvait tout perdre ! Mais Élodie Martins avait plus d’un tour dans son sac et non seulement a fait remporter à ses filles un nouveau titre de championnes mais a une nouvelle fois soulevé la coupe aux dépends de Mamer : un doublé et un titre individuel de meilleure coach qui vont l’accompagner pour une nouvelle saison à la tête des Racingwomen. Le SC Ell, la Jeunesse Junglinster et le FC Differdange suivaient le duo de tête avec une véritable concurrence et une progression dans le niveau de jeu et le dispositif tactique appréciables.
Des équipes exsangues en fin de saison, aux effectifs réduits, qui comptaient sur les cadettes ont été contraintes obligés de déclarer forfait pour des matchs sans enjeu lors des playoffs, ce n’est pas la meilleure publicité qu’on puisse rêver pour le football féminin.
Le bas de tableau était également moins disputé que la saison dernière. Wormeldange, Diekirch et Mamer se sont maintenus assez facilement. L’Entente Hosingen-Norden a été reléguée avec 4 points seulement sur l’ensemble de la saison et 161 buts encaissés. Quant à l’Union Mertert-Wasserbillig, si elle a gagné le droit de disputer un barrage, elle a pris l’eau face à équipe de Kaerjeng bien décidée à jouer les premiers rôles en première division. Deux montées pour les deux équipes premières (seniors hommes et seniors dames) de l’UNK !
La formation de l’UNA Strassen consacrée par sa première victoire en Coupe du Prince, le Racing qui soulève sa 5e coupe des dames, Feulen qui l’emporte en Seniors réserves, et Differdange pour un doublé Futsal et le Graal de la Coupe de Luxembourg : l’album souvenir des coupes nationales organisées par la FLF restera longtemps dans les annales. Avec en point d’orgue l’égalisation sur pénalty au stade national du FCD03 face au F91 par Guillaume Trani à la dernière minute des prolongations, après un CSC intervenu 9 minutes avant, la finale n’était pas pour les cardiaques !
Retrouvez toutes les autres parties du bilan : la saison en 7 chiffres clés, l’analyse financière, le désaveu des affluences, la sirène des diffuseurs, le racisme ordinaire et le silence sur la violence.
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