En manque de reconnaissance au Grand-Duché, l’indiaca brille pourtant sur la scène internationale. Avec des règles similaires au volley-ball, la discipline est développée au Luxembourg, et rivalise même avec les nations du monde entier.
C’est un sport que vous ou vos enfants avez peut-être pratiqué à l’école. L’indiaca est une discipline assez simple à comprendre, accessible à tous, et qui compte beaucoup de similitudes avec le volley-ball. On compte 5 joueurs de chaque côté du terrain, un filet qui les séparent, et un objectif : faire en sorte que l’indiaca touche le sol adverse. La principale différence avec le volley, c’est l’objet qui est utilisé. Ce n’est plus un ballon, mais un volant à plumes que l’on vient taper avec la paume de la main. Les joueurs n’utilisent qu’une seule main, sont autorisés à faire 3 passes, et la première équipe à 25 points remporte le set.
Le sport trouve ses origines en Amérique du Sud, et plus particulièrement au Brésil où on le retrouve sous le nom de pétéca. Marco Aardoom, président de la Fédération Luxembourgeoise d’Indiaca (IFL), revient sur le lien entre le volley et l’indiaca : “Pendant les périodes de pause au volley-ball, certains jouent à l’indiaca car ça leur permet de renforcer leur coordination […] Il y avait aussi l’entraîneur masculin d’indiaca, qui était entraîneur de l’équipe de volley avant.”
Au Grand-Duché, l’indiaca trouve ses racines dans le village de Bettendorf à la fin des années 90. Quelques pratiquants vont se regrouper pour participer au développement de ce sport, qui au départ était intégré à l’intérieur de la Fédération Luxembourgeoise de Gymnastique. Aujourd’hui, on retrouve un championnat luxembourgeois d’indiaca, qui se déroule d’octobre à avril en étant nettement dominé par Bettendorf. “Oui, Bettendorf c’est le coeur de l’indiaca au Luxembourg. Sur les environ 200 licenciés qu’on a, une bonne moitié vient de là-bas. C’est de famille l’indiaca dans le village”, raconte le président.
Notre équipe nationale a été championne du monde en 2008, à Ettelbruck. Le pays rivalise avec les meilleures nations de ce sport, c’est à dire l’Allemagne, l’Estonie, ou encore le Japon. “On a le potentiel pour remporter des titres, mais il y a toujours cette contrainte de la taille du pays. On n’a pas forcément le même nombre de joueurs… Le Luxembourg est très petit, et l’offre en termes de sports est très grande. Tous les sports que l’on peut s’imaginer se jouent ici, et les moins connus restent des petits sports, qui peuvent être très forts à l’international comme l’indiaca”, explique Marco Aardoom.
L’Estonie accueillera les 7e Championnats du monde en août. Nous étions les derniers à les avoir accueilli, en 2022. Nos joueurs avaient glané trois médailles, dont une en or en senior mixte. Le président de l’IFL précise qu’en vue de la compétition qui arrive, les athlètes s’entraînent environ une fois par semaine, et que le rythme s’intensifie par la suite. Pour le voyage, ce sont les athlètes qui financeront leur tournoi. “Les voyages sont assez chers, mais ça n’a jamais été un argument pour que les joueurs ne viennent pas. On a un peu d’argent avec les liquidités des tournois, et ce qu’on reçoit du ministère après le tournoi. En fonction de ça, on finance une petite partie”, explique-t-il.
Malgré ce rayonnement à l’international, la Fédération Luxembourgeoise d’Indiaca tente tant bien que mal de populariser la discipline au pays. En organisant des entraînements dans les petits villages, ou bien dans les écoles directement. Mais pour Marco Aardoom, ce n’est pas ce qui fait augmenter le nombre de licenciés, condamné selon lui à stagner ces prochaines années. Désormais, tous les regards sont tournés vers Tartu, où les Luxembourgeois vont tenter de briller du 4 au 10 août.
Après le Cricket, troisième volet de notre dossier « Sports à part » : ces sports méconnus, de niche, ou mal considérés. Peu médiatisés, ils représentent pourtant réunis plus de 14.000 licenciés sur notre sol. Ensemble ils formeraient la troisième grande richesse sportive du pays ! Entre communautés qui ont importé leur passion avec leurs valises et disciplines confidentielles, retrouvez ces sports à part qui font aussi partie intégrante du paysage sportif luxembourgeois.
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