
Au Escher Volleyball Club depuis trois décennies et président depuis cinq ans, Steve Faltz veille sur une entité où la passion, la formation et la solidarité constituent son socle. Entre ambitions sportives, développement des jeunes et organisation du célèbre Luxembourg Beach Open, il évoque sans détour les forces et les défis d’un club qui respire le volley à tous les niveaux.
Président, votre équipe senior féminine occupe actuellement la troisième place après quatre journées. Comment analysez-vous ce bon départ ?
C’est clair que nous avons de grandes ambitions cette année. Nous avons réalisé de beaux transferts, avec notamment les arrivées de Camille Esselin et Gabriela Angelova. Les deux joueuses ont été séduites par la dynamique du club et l’ambiance du groupe. L’an passé, nous avons terminé cinquièmes, à deux doigts des playoffs. Aujourd’hui, nous voulons franchir un cap et nous donner les moyens de viser plus haut.
Viser plus haut signifie pour vous accrocher le podium, le titre?
Nous visons avant tout les playoffs. Le groupe progresse bien et nous intégrons déjà plusieurs jeunes prometteuses. En effet, trois joueuses de moins de 18 ans parviennent à enchaîner les sets avec l’équipe première. C’est un signe très positif pour l’avenir.
La formation des jeunes est souvent la colonne vertébrale d’un club durable. Comment s’organise-t-elle à Esch ?
C’est notre priorité absolue. Environ 70 % de nos joueurs ont moins de 20 ans. Nous ne voulons pas former uniquement des élites mais proposer un parcours adapté à chaque niveau, à chaque catégorie et à chaque genre. L’idée, c’est que chacun trouve sa place et reste actif au sein du club.
Depuis plusieurs années, le club organise le Luxembourg Beach Open, un événement devenu incontournable. Quel impact a-t-il sur l’identité du club ?
C’est l’âme du club. Ce tournoi, c’est le moment où tout le monde se mobilise. Il réunit plus de 50 bénévoles et attire environ 5 000 visiteurs sur deux jours de compétition, auxquels s’ajoutent autant de participants pour les animations culturelles et les concerts du soir. C’est aussi notre principale source de financement pour la saison. La Ville d’Esch considère d’ailleurs le Beach Open comme l’un des événements phares de l’été.
Votre club d’Esch bénéficie donc d’une histoire et d’une visibilité locales fortes. En quoi cette identité influence-t-elle votre stratégie sportive et vos recrutements ?
À Esch, il existe une vraie culture du sport local. Les supporters suivent leurs clubs avec passion, et le volley a désormais sa place sur leur radar. Nous voulons offrir un volley spectaculaire qui donne de l’émotion. Cette philosophie attire naturellement les joueuses. Elles viennent parce qu’elles sentent une équipe soudée et ambitieuse.
L’équipe masculine traverse une période plus compliquée. Quelles en sont les causes principales et quelles mesures mettez-vous en place pour redresser la barre ?
L’objectif est clair : se maintenir. Le bas du classement reste abordable donc nous ne sommes pas menacés directement de relégation. Beaucoup de joueurs sont partis alors nous faisons évoluer nos jeunes formés au club. C’est un pari courageux mais nécessaire. Avoir deux équipes en Division Nationale, c’est un vrai défi et nous ne voulons pas faire d’investissements déraisonnables.
Sur le plan logistique et humain, quels sont les défis majeurs de cette saison ?
Grâce aux nouvelles salles mises à disposition par la commune, nous avons désormais de bonnes conditions d’entraînement. Le véritable défi reste financier. Les coûts d’entraînement et d’encadrement sont élevés. Notre priorité est donc de maintenir un équilibre budgétaire solide pour continuer à progresser sereinement.
Existe-t-il une coordination entre les staffs techniques féminins et masculins pour mutualiser les compétences ?
Oui, nous organisons des entraînements mixtes axés sur des postes spécifiques (passeurs, réceptionneurs…). Comme le volley n’est pas un sport de contact, ces séances communes permettent des échanges techniques très riches et des progrès partagés.
Enfin, si vous deviez imaginer le club dans cinq ans, à quoi ressemblerait-il ?
Mon rêve serait d’avoir deux équipes compétitives, masculine et féminine, au plus haut niveau national. Mais au-delà des résultats, je souhaite qu’Esch reste un club de cœur, un lieu où les jeunes grandissent, s’épanouissent et découvrent le volley et le beach volley dans un esprit de partage.
Jocelin Maire
Mental Médias SARL
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