
Avant le match de gala ce samedi face au prestigieux club de Cannes, le coach du VC Lorentzweiler dresse le bilan de la première moitié de saison de l’équipe seniors masculine qu’il dirige. Entre évolution du projet sportif, exigences du haut niveau et ambitions clairement affichées, Serge Karier se projette avec détermination vers une seconde partie de saison qu’il veut historique pour le club.
Coach, après la première moitié de saison en Mixvoip League, vous occupez une solide quatrième place. Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois de compétition ?
Serge KARIER : Il est très positif. Il ne faut pas oublier que nous avons profondément remanié l’effectif et le staff avec neuf changements par rapport à la saison dernière, joueurs et encadrement compris. C’est un tournant important. À partir de là, il a fallu travailler sur l’intégration, ce qui demande forcément du temps. Depuis environ un mois et demi, la dynamique est clairement en place. La « sauce » commence à prendre et nous parvenons à proposer sur le terrain le jeu que nous souhaitons développer.
Le VCL semble évoluer sur des standards similaires à ceux des saisons précédentes. Dans quels domaines espérez-vous encore progresser avant la reprise en janvier ?
Nous avons apporté des changements majeurs dans la préparation et l’entraînement. Les années précédentes, l’équipe atteignait peut-être un pic de forme trop rapidement, avec la sensation de s’essouffler légèrement en fin de saison. Les participations aux compétitions européennes consommaient également beaucoup d’énergie. Cette saison, nous sommes passés à quatre séances hebdomadaires, avec un travail physique renforcé, notamment en fitness, dont les bénéfices devraient se faire pleinement sentir à partir de février.
Quelles leçons tirez-vous des confrontations face aux équipes qui vous devancent actuellement, à savoir Strassen, Bertrange et Diekirch ?
Nous avons affronté Diekirch et Bertrange très tôt dans la saison, à un moment où nous étions encore en phase de recherche, notamment concernant certains postes clés, comme celui du passeur, qu’il fallait intégrer. Nous sommes passés complètement à côté de ces rencontres, pourtant disputées à domicile. Ces trois matches doivent être analysés différemment. En effet, face à Strassen, par exemple, la prestation a été bien plus aboutie, car nous étions déjà mieux rodés et proches de notre équipe type.
Le club va disputer un match de gala exceptionnel contre le prestigieux club de Cannes (élite française) le samedi 27 décembre à 19h30. Quel est le sens de cette initiative pour votre groupe qui se trouve en pleine trêve du championnat ?
En terminant troisièmes la saison passée, nous avions le droit de participer à la Challenge Cup. Toutefois, nous avons fait le choix de concentrer toute notre énergie sur le championnat national. L’organisation d’une coupe d’Europe est extrêmement lourde, nous l’avons donc mise entre parenthèses. Néanmoins, les matches internationaux restent essentiels pour la visibilité du club. Avec Cannes, nous dépassons largement le niveau de la Challenge Cup. Traditionnellement, la période de Noël était marquée par la Novotel Cup avec l’équipe nationale, un moment convivial autour du volley. Cette année, il y avait un vide à combler, et ce match s’inscrit parfaitement dans cette logique.
Face à un adversaire de très haut niveau comme Cannes, comment se prépare-t-on psychologiquement et tactiquement ?
J’ai toujours accordé une grande importance au scouting. La saison dernière déjà, nous travaillions avec des statistiques, et désormais nous disposons de données en direct. De leur côté, les joueurs de Cannes enchaînent avec un match de championnat le 30 décembre, ils ne prendront donc pas cette rencontre à la légère. Par ailleurs, je connais bien leur entraîneur car nous avons passé ensemble, en Tunisie il y a deux ans, le dernier degré du diplôme de coach professionnel. Nous avons gardé le contact depuis.
Sur le plan collectif, quels enseignements espérez-vous tirer de ce match ?
Cannes dispose de joueurs qui évoluent dans les plus grandes sélections nationales. Nous nous attendons donc à un volley très propre et extrêmement physique. Sans manquer de respect à certaines équipes luxembourgeoises, il n’est pas toujours évident d’analyser précisément le jeu lorsque les imprécisions sont trop nombreuses en face. Ce match représente une formidable opportunité pour nos joueurs et c’est aussi une manière de montrer que l’on joue au volley au Luxembourg. Au-delà de l’aspect sportif, c’est un excellent moment de cohésion pour le groupe.
Le public luxembourgeois sera encore au rendez-vous. Quelle importance accordez-vous à l’ambiance et au soutien des supporters pour un événement de cette ampleur ?
L’événement a été pensé comme un véritable spectacle. Un des spectateurs pourra d’ailleurs remporter une installation photovoltaïque Electrocenter d’une valeur de 25 000 euros. Il sera tiré au sort, viendra sur le terrain et devra toucher une cible en deux services. Un DJ sera présent, de nombreuses animations sont prévues, et la salle devrait être pleine. Nous attendons entre 450 et 600 spectateurs. C’est une première. L’affiche est très attractive. Cannes, c’est un nom, une image, le glamour de la Croisette et du Festival. L’objectif est aussi d’inscrire ce rendez-vous durablement dans le calendrier et d’offrir de l’émotion à travers un match d’exhibition.
Après la trêve et ce match de gala, quelles sont vos ambitions pour la suite de la saison ?
Nous avançons à visage découvert. Notre objectif est le titre. Nous sommes également toujours en course en Coupe et voulons offrir au club une première participation à une finale. Découvrir l’intensité des matches à élimination directe est une expérience qui s’acquiert uniquement sur le terrain. Le club a été champion national en 2005, cela fait désormais vingt ans. A nous d’écrire une nouvelle page de son histoire !
Propos recueillis par Jocelin Maire
Mental Médias SARL
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