Footballeurs professionnels, marathoniens du dimanche ou adolescents férus de sport, ils sont nombreux à dépasser les préjugés de fragilité pour surmonter leurs blocages. Une préparatrice mentale nous a ouvert les portes du dépassement de soi.
Après un bilan de santé sur la sortie du silence par les athlètes eux-mêmes, l’interview exclusive de la ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale, ainsi que l’avis d’une psychologue, dernier épisode de notre enquête sur la santé mentale dans le sport, avec l’avis d’une coach qui connaît bien le paysage sportif luxembourgeois.
Claire Quercia Doretto est préparatrice mentale. Dans son cabinet à Thionville, près d’un tiers de sa clientèle est constituée de sportifs venus la solliciter pour une séance individuelle. Une demande en forte croissance et des athlètes qui se déplacent depuis toute la Grande Région, parfois même au-delà en visio, pour une aide dans la gestion de la pression, de la concentration et des émotions, trois concepts inhérents à la performance physique.
Une thérapie pour et parfois par le sport, cet « outil régulateur de guérison », que la coach de vie conseille systématiquement lors de ses séances, y compris chez les personnes âgées ou qui n’ont aucun lien avec le monde sportif. « La mise en mouvement est essentielle pour le bien-être, qu’il soit d’ordre physique, mental et émotionnel. » Un art de vivre somme toute logique, nourri par des années passées au plus près du sport de haut niveau et par des enfants qui le pratiquent eux-mêmes. Mais aussi un enjeu de santé publique et une philosophie.
Contrairement à la psychologie, que Claire Quercia Doretto qualifie de « thérapie verbale sur le pourquoi », la préparation mentale est davantage conçue comme le « comment », un accompagnement plus bref, entre 1 à 10 séances, pour obtenir des solutions à ramener chez soi comme autant de routines. Les sportifs viennent y chercher un accompagnement dans la gestion d’une blessure souvent, mais aussi se préparer pour une compétition ou tout simplement affermir sa confiance en soi.
Pour y parvenir, cette spécialiste en développement personnel explore d’abord l’histoire personnelle individuelle, forgée de nos expériences passées, notre éducation et notre personnalité propres. Des facteurs qui vont forcément jouer sur la manière d’appréhender la performance sportive. Et parce que le rôle de préparateur mental se donne pour objectif de surmonter les obstacles, elle recourt ensuite à trois outils. La visualisation positive prépare les sportifs à un état de conscience les projetant en situation de succès, motivation essentielle. L’hypnose thérapeutique légère va venir déverrouiller les croyances limitantes, ces contre-vérités inconscientes que l’on s’est auto-infligées, selon les principes de la programmation neuro-linguistique. Enfin, des exercices de respiration tels que la cohérence cardiaque aident à réguler le stress et à apaiser les émotions.
Car la particularité des sportifs et qu’ils sont par essence des compétiteurs, et cette pression engendre des émotions pouvant parfois… déborder. Le travail individuel fonctionne si bien que le bouche à oreille ramène des coéquipiers, voir des équipes entières. « Il m’est arrivé d’accompagner toute une équipe de jeunes lors d’un tournoi de foot : cela permettait de créer une dynamique, de les mobiliser tout au long de la compétition. »
Chez les jeunes amateurs mais aussi les plus expérimentés et aguerris au monde professionnel : « La peur, la colère, la frustration sont des émotions normales, que tout le monde éprouve. Mon rôle n’est pas de les supprimer mais que les sportives et sportifs les reconnaissent pour mieux les réguler, et s’en servir de manière positive. » Un travail graduel qui fonctionne sur le même rythme qu’un entraînement physique : comme le corps, le système nerveux va s’assouplir à force de s’exercer jusqu’à ce que l’athlète soit prêt à gérer ses émotions en situation. Et découvrir toute l’étendue du pouvoir de sa force mentale.
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