Revenu à la tête du club de basket bertrangeois depuis plus de deux, Romain Hoffmann s’est livré, au fil de nos questions, sur son engagement indéfectible envers son club de toujours. Le Président en a profité également pour présenter la stratégie de redressement de l’entité qu’il dirige afin qu’elle tienne face aux défis financiers et […]
Revenu à la tête du club de basket bertrangeois depuis plus de deux, Romain Hoffmann s’est livré, au fil de nos questions, sur son engagement indéfectible envers son club de toujours. Le Président en a profité également pour présenter la stratégie de redressement de l’entité qu’il dirige afin qu’elle tienne face aux défis financiers et organisationnels qui se présente. Entretien avec un homme déterminé dont le quotidien est pleinement dédié au succès et à la pérennité de son club.
Cela fait maintenant deux ans et demi que vous êtes de retour à la tête du club. Pourquoi être revenu ?
En effet, j’ai été président du Sparta pendant 15 ans, de 1998 à 2013. J’ai arrêté puis j’étais à la Fédération Luxembourgeoise de Basket-Ball en tant que vice-président et trésorier, le tout bénévolement. Puis, Bertrange, mon club de toujours, m’a demandé de reprendre les rênes. A 60 ans je voulais me mettre au repos bien mérité en tant que retraité d’un poste d’agent général d’assurance, mais bon du coup, il y a deux ans et demi, les responsables et membres du comité m’ont convoqué pour demander de revenir et aider le club à redémarrer et se structurer. Finalement, cela fait plus de 55 ans que mon histoire d’amour dure avec ce club. Que ce soit en tant que joueur, arbitre, manager, trésorier, entraineur, j’y ai tout fait. En ce qui me concerne, j’ai surtout l’expérience des finances, et aujourd’hui, c’est le point crucial d’un fonctionnement d’un club. Durant mes 7 ans et demi d’absence, il y a eu des problèmes en ce sens. Du côté du sponsoring, je connais beaucoup de gens, le club avait besoin d’un remake. On effectue actuellement une reconstruction nécessaire. Les différentes crises actuelles nous ont remis dans des difficultés.
Quels projets ont été mis en place depuis ?
J’ai tout remis à plat lors de mon retour pour mener d’abord une enquête sur l’état du club. Les structures avaient été mises de côté. Il a fallu tout revoir, que ce soit sur l’aspect financier mais aussi du sponsoring. En revanche, au niveau purement sportif, on marchait déjà bien. On a dû remettre beaucoup de chose sur les bons rails. Cela nous a pris plus qu’une bonne année. Nous avons pour projet de consolider les offres de sponsors afin de garantir le bon fonctionnement du club.
Ont-ils rencontré le succès escompté ?
Cela avait a bien repris mais les différentes crises sont ensuite passées par là… Actuellement, c’est compliqué. Un club amateur comme nous au Luxembourg a nécessairement besoin de fonds pour payer les joueurs étrangers, les entraineurs mais aussi bien mener à bien le travail de formation des jeunes. Nous sommes toujours en première ligue que ce soit pour les filles ou garçons et c’est un fait important. Le budget d’un club comme le nôtre varie entre 500 000 et 600 000 euros. Nous ne sommes plus sur les mêmes bases que les clubs les plus riches. A l’heure où je vous parle, le Sparta n’est pas dans de très bons draps mais on fait notre possible. Il s’agit de ne pas dépenser trop mais d’abord épargner. C’est notre schéma actuel, notre challenge que nous nous sommes donnés.
Quelle est votre vision future pour le club de Sparta Bertrange ?
Je suis en place jusqu’à 2025. A moyen terme, nous devons obligatoirement consolider les frais. Nous sommes déjà train de discuter du budget de la saison prochaine. On tente de stabiliser la situation financière tous ensemble, que ce soit avec les membres du conseil d’administration mais aussi avec les joueurs, les entraineurs, et même les parents de jeunes joueurs. On ne peut pas se lancer des choses qu’on ne pourra pas réaliser. Nous devons tous travailler ensemble pour pérenniser le club. C’est seulement ensemble qu’on réussira. En tant que président, mon rôle est de convaincre tout le monde que la situation n’est pas toute rose mais qu’on peut s’en sortir. Nous souffrons de la situation économique actuelle. Des erreurs ont été faites par manque d’expérience en mon absence selon moi. Nous ne sommes pas encore là où je veux. Le but, c’est que je puisse dormir sur mes deux oreilles chaque nuit sans problème. Je tire la sonnette d’alarme. On doit changer nos habitudes passées, on ne peut plus tout se permettre.
Quels sont les plus grands défis auxquels le club fait face actuellement ?
D’un point de vue sportif, je ne me fais pas de souci. Tout le monde fait de son mieux, j’ai confiance en mes équipes mais également en mes entraineurs. Tout le monde sait qu’on ne peut pas tout changer du jour au lendemain d’Américains. Il faut dorénavant savoir fonctionner avec les moyens financiers qu’on a. Beaucoup de gens doivent aider. Le manque de bénévoles devient un sérieux problème, mais ce casse-tête c’est pour tous les clubs. C’est inquiétant pour le futur. Heureusement des anciens joueurs du club sont revenus aider dans notre équipe administrative. J’aime cette idée de transmission.
Quelles sont, selon vous, les plus grandes réussites du club sous votre présidence ?
Sous ma « première » présidence on a été vainqueurs des championnats et de la coupe. Ce sont des moments inoubliables. Maintenant, cela fait plus qu’une dizaine d’années qu’on n’a pas eu de titre et il faut faire tout notre possible pour en jouer un à nouveau. Mon plus grand désir c’est de revoir le Sparta sacré. Pour que cela se réalise, beaucoup de choses entrent en compte. Il faut par exemple qu’il n’y ait pas de blessés ou encore choisir les bons américains. On a de très grands talents chez les jeunes mais bon on sait qu’un jour ou l’autre ils vont aller à l’étranger pour suivre leurs cursus universités.
Comment le club contribue-t-il au développement des jeunes talents dans le basket ?
On essaie d’avoir des entraineurs diplômés qui ont pris des cours pour bien les former. On met en place une commission des jeunes qui s’occupent de la philosophie et de l’apprentissage des différents cadres à leur donner. Tout doit faire une unité. On n’est pas encore sur le top, c’est un travail de tous les jours. Les entraineurs deviennent de plus en plus rares car cela demande un énorme investissement.
Pouvez-vous parler de l’importance des partenariats et des sponsors pour le club ? Comment ces relations sont-elles développées et maintenues ?
Les relations au Luxembourg se résume à « tout le monde connait tout le monde ». Par exemple, un jeune qui joue au club peut avoir son père qui vient en tant que sponsor. C’est beaucoup de bouches à oreilles. Je connais beaucoup de gens avec mon expérience et c’est à moi de savoir bien vendre notre entité. Il faut garder le contact avec les sponsors, les appeler, les visiter. La crise a fait énorment de mal car les petites entreprises ont souffert. C’est travail de longue haleine que de démarcher et de convaincre pour soutenir notre club. Les recettes du sponsoring représentent 35% de notre budget total.
Quels sont les objectifs principaux pour vos équipes fanions féminines et masculines cette saison ?
Ce sont tout d’abord les Playoffs du championnat. Avec un peu de chance, de viser les finales de la coupe du Luxembourg. Nous sommes bien partis pour atteindre nos objectifs mais on prend les matchs après les matchs car on a beaucoup de blessés actuellement. Les jeunes espoirs aident bien aussi. On y arrive car on a coach qui les connait bien
A l’instar de formations comme le Grengewald Hostert ou le T71 Dudelange, le club a-t-il des ambitions ou des projets pour se faire connaître au niveau international ?
Malheureusement, je dois répondre non car le coût d’une telle entreprise est tellement élevé que le Sparta ne peut pas se le permettre actuellement. Dans notre sport, c’est tout à fait différent du foot où les clubs reçoivent de l’argent lorsqu’ils disputent une compétition européenne. Dans notre cas, de gros frais sont engagés. Par ailleurs, c’est trop contraignant au niveau de l’organisation avec les voyages. Il y a trop à perdre actuellement dans cette manœuvre. Pour donner une bonne image dans ce genre de rendez-vous, il faut avoir au moins 3 ou 4 joueurs étrangers et nous ne les avons pas. De mon temps, il y a 30 ans c’était un plaisir de participer aux différentes coupes Europe en affrontant notamment des écuries italiennes, grecques ou encore espagnoles.
Quels investissements le club a-t-il réalisés récemment en termes d’infrastructures et d’équipements ?
Les infrastructures sont garanties par la commune donc cela n’est pas de notre ressort. En revanche, je peux vous faire une grosse annonce : Nous allons rejouer au début du mois de janvier au Centre Attert deux ans et demi après l’avoir quitté à cause des inondations.
Vous allez donc retrouver une de vos plus grandes forces : les supporters. Quel message souhaitez-vous leur adresser ?
Tout d’abord de croire au Sparta, et de revenir nous voir nombreux. Nous comptons sur leur ambiance et qu’ils fassent autant de bruit comme avant la pandémie. Mais je ne doute en aucun cas que nos supporters vont venir nombreux donner de la voix pour encourager nos équipes fanions.
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