Pour sa cinquième participation au Rally Clásico Isla de Mallorca-Puerto Portals, réservé aux voitures fabriquées avant 1981, le Luxembourgeois Aly Kridel a placé sa Porsche 911 au 8e rang. Après une frayeur en début de rallye, il a su hausser le ton sous une météo changeante pour réaliser son meilleur résultat sur l’île phare des […]
Pour sa cinquième participation au Rally Clásico Isla de Mallorca-Puerto Portals, réservé aux voitures fabriquées avant 1981, le Luxembourgeois Aly Kridel a placé sa Porsche 911 au 8e rang. Après une frayeur en début de rallye, il a su hausser le ton sous une météo changeante pour réaliser son meilleur résultat sur l’île phare des Baléares. Il clôture ainsi en beauté la carrière d’Alf Gaspar, son copilote pour l’occasion.
Comment le voyage jusque Majorque s’est-il passé ?
Aly : Il s’est très bien passé. On n’a eu aucun problème. On a pris la route pour Barcelone et ensuite le ferry jusque Majorque. On était à 4 mécaniciens, plus moi et Alf, mon copilote, qui disputait son dernier rallye. Mais il y avait aussi une vingtaine de Luxembourgeois qui ont pris l’avion pour venir nous voir.
Le rallye démarre le jeudi en nocturne. Ce n’était pas trop difficile de se mettre tout de suite dans le rythme ?
Non, j’ai fait plus tôt dans l’année les Legend Boucles de Bastogne avec la BMW 2002 et là, on a des conditions fraîches, humides et grasses et on roule aussi en nocturne. Ce n’était donc pas un problème, même si rouler de nuit est toujours un challenge. Il faut être évidemment bien préparé, avoir les bonnes notes et s’adapter au terrain. À Majorque, c’est un rallye 100% asphalte avec des routes extrêmement propres et rapides. Il y a beaucoup de virages en S et d’épingles. Il faut avoir de bons phares et bien les régler pour qu’ils éclairent aussi sur les côtés. On doit être immédiatement dans le rythme, aussi bien le pilote pour les coups de volant que le copilote pour la lecture des notes. Mais de ce côté-là, je n’avais aucun souci à me faire. Alf a plus de 40 ans d’expérience. On ne peut pas se permettre la moindre sortie de piste, parce que dès qu’on quitte l’asphalte, on arrive dans des pierres et on peut rapidement faire des dégâts. Et justement, on a eu un accroc après 5km dans la première spéciale. C’était une spéciale très rapide et j’ai brièvement perdu la voiture. On est partis en tête-à-queue et j’ai touché une glissière de sécurité à l’avant. Ça a déréglé mes phares, mais heureusement, la première spéciale était dans la pénombre et avant la deuxième, mon équipe a su tout remettre en place. La deuxième spéciale passait par des forêts et il y avait d’innombrables virages. Mais tout a très bien fonctionné et on était content de notre première journée de rallye. On a pu aller dormir l’esprit tranquille avant d’aborder la longue journée du vendredi.
Plus longue, seulement sur papier, parce qu’entre la première spéciale neutralisée et la troisième spéciale annulée, la journée a été bien raccourcie…
Oui… Il pleuvait au matin et à Majorque, à cette période, il y a beaucoup de pollen. Avec la pluie, ce pollen se dépose sur la route et on obtient un phénomène de verglas à certains endroits. On a déjà démarré la première spéciale du jour en retard en raison de sorties de routes et quand nous étions en spéciale, la Lotus Élan qui s’était élancée devant nous a terminé sa course dans un mur. La voiture a été complètement détruite, envoyant des débris sur toute la route. Les organisateurs ont été forcés de neutraliser la spéciale. C’était dommage pour nous parce qu’on avait un bon rythme et on avait chaussé les bons pneus. Le deuxième passage sur cette spéciale a été directement annulé, parce que les conditions étaient trop dangereuses. Ce n’est pas non plus dans l’intérêt du rallye de voir les sorties de piste s’accumuler.
Il a donc fallu ronger son frein avant la spéciale marathon du vendredi soir.
La fameuse étape de Sa Calobra. C’est une magnifique baie au nord-ouest de l’île. Il n’existe qu’un seul chemin pour y aller. Nous nous y rendons tous, il y a un petit lunch qui est prévu et ensuite, de là, nous prenons le départ de la spéciale. Nous sommes donc partis de la mer, et nous avons emprunté les serpentines bien connues pour monter dans les montagnes. Sur la crète, il y avait des passages où on pouvait rouler au rupteur. C’était impressionnant. Mais il fallait rester vigilant, parce qu’à certains endroits, comme à la sortie des tunnels, la route était encore humide du matin. C’étaient 24 km de rallye dans sa version la plus pure. C’étaient 16 minutes de pur bonheur.
À l’issue du vendredi, vous êtes 12e. Et puis vint la journée du samedi et là, d’un coup, vous haussez le ton avec un 6e temps sur l’ES9.
La route était détrempée. Les mécaniciens ont réglé la voiture au millimètre et on a chaussé les bons pneus. Il pleuvait, puis il ne pleuvait plus et il pleuvait à nouveau. On a décidé de mettre les pneus intermédiaires. C’était une bonne idée parce que sur la première spéciale du jour, le premier tiers était sec, mais après, il a recommencé à bruiner et à pleuvoir. Dans ces conditions, le déficit d’une centaine de chevaux que j’ai sur les meilleurs de la catégorie ne se fait plus trop ressentir. De mon côté, je connais très bien les spéciales et les notes étaient bonnes. J’en ai profité pour signer des 6e et des 7e temps tout au long de la journée. C’est dans ces conditions qu’on remarque que faire les Legend Boucles de Bastogne était une bonne préparation.
Au final, vous terminez 8e au général et 3e de catégorie. Quel bilan tirez-vous de ce rallye ?
Le plus important était de le terminer. Ensuite, on est très satisfaits, mais il faut avoir l’humilité de reconnaître qu’un tel résultat n’aurait pas été possible sans la pluie. C’est la Lancia Stratos de Seb Perez qui gagne devant la Porsche de Florian Feustel et la Ferrari 308 de Simon Staub. C’est dire le niveau de la concurrence. De notre côté, mise à part la touchette en début de rallye, on n’a pas eu de véritable souci. Le rallye de Majorque est pour moi l’un des plus beaux moments de mes saisons. Il est toujours super bien organisé. C’est un rallye à l’ancienne où on peut prévoir un service après chaque spéciale et ça me plaît beaucoup. Je commence à bien m’y connaître là-bas. Avec les réseaux sociaux, on peut plus facilement communiquer avec les amis qui sont restés au Luxembourg et on reçoit très vite des messages de félicitations. Ça fait toujours chaud au cœur. Ce n’est pas le dernier Rallye de Majorque que je fais, mais c’était malheureusement le dernier avec Alf.
Quels sont les prochains rallyes à votre programme ?
On va préparer à nouveau les voitures et puis on verra. Je ne peux pas encore confirmer ma présence, mais j’aimerais bien participer au nouveau rallye historique en Belgique, le Condroz Legend Rally. Après, je serais intéressé de faire le Rallye de Luxembourg. Par contre, ce qui est certain, c’est qu’en novembre, je ferai le Rallye d’Épernay sur Porsche avec Luc Kalmes comme copilote. L’ambition y sera de terminer dans le Top 3!
Andy Foyen
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