
Le CHEV Diekirch réalise un début de saison canon avec quatre victoires en cinq journées et une troisième place solide avant d’affronter ce samedi le leader, Strassen. Patrick Wagner, entraîneur d’un groupe rajeuni mais ambitieux, revient sur ce démarrage prometteur, la dynamique interne et les défis à venir.
Coach, votre équipe pointe aujourd’hui à une solide troisième place après cinq journées, avec une victoire convaincante 3–0 face à Lorentzweiler, un concurrent direct au podium. Qu’est-ce que cette performance dit du niveau réel de votre groupe ?
Quand nous avons entamé la saison, j’ai dit au groupe que nous étions, selon moi, plus forts que l’année passée. Nous disposons, en effet, d’un effectif plus large avec trois nouvelles recrues même si nous avons perdu notre passeur. Les garçons ont envie de travailler.
Nous avions terminé la saison dernière à une décevante cinquième place, en manquant les play-offs à cause d’un peu de malchance. La préparation nous a montré que nous étions solides et capables de battre n’importe qui.
Vous affichez quatre victoires en cinq matchs, dont trois succès 3–0. Quels sont, selon vous, les leviers qui expliquent ce début de saison aussi stable que spectaculaire ?
C’est clairement le fruit de la préparation dans laquelle nous avons mis beaucoup de sérieux. Il y a une vraie concurrence et personne n’a sa place assurée, tout le monde doit prouver à l’entraînement. Le groupe est un bon mélange entre joueurs expérimentés et jeunes talents. Cela crée une belle alchimie.
Le CHEV se rend ce week-end à Strassen, leader et quadruple champion en titre. Comment prépare-t-on un tel choc face à une équipe qui domine la Mixvoip League depuis 2021 ?
Avec mon assistant Andy Koenig, nous préparons ce match comme nous l’avions fait pour la Coupe, où nous avions réussi à les battre en huitièmes de finale. Nous nous attendons au retour de Mattea Gajin. Pour le reste, rien ne change fondamentalement. Nous voulons construire notre jeu sur un service de qualité afin de pouvoir déployer nos forces en défense et au bloc.
Vous avez remporté le dernier titre avant l’hégémonie de Strassen, en 2019. Cette référence historique joue-t-elle encore un rôle dans l’identité compétitive du CHEV actuel ?
Nous avions déjà été champions en 2013 puis en 2019 et presque toujours présents en play-offs. Mais de l’équipe championne de 2019, il ne reste plus aucun joueur aujourd’hui. Ce qui demeure, en revanche, c’est l’esprit compétitif du club à savoir l’ambition de jouer vers le haut.
Les dernières années ont été compliquées avec de nombreux départs mais nous restons une équipe construite pour viser les play-offs, même si cela ne signifie pas forcément aller en finale ou décrocher le titre.
La Mixvoip League 2025–2026 semble particulièrement dense, avec Bertrange et Lorentzweiler très compétitifs derrière Strassen. Où se situe votre véritable bataille : le podium, la finale, ou plus haut encore ?
Je pense que nous avons une équipe capable de viser haut donc nous ne nous en priverons pas. Mais nous voulons avancer match après match. Cette saison, je suis convaincu que nous pouvons battre tout le monde. L’important sera de voir si nous pouvons évoluer de manière régulière au plus haut niveau tout en évitant les blessures qui peuvent tout changer.
Et en Coupe, même si affronter Bertrange est un défi, si nous les battons, personne ne pourra dire que nous ne méritons pas notre heureux parcours (sourire).
Votre seule défaite de la saison figure justement contre les Bertrangeois (1-3). Quelle a été la réaction du groupe ? Qu’avez-vous ajusté pour éviter les mêmes écueils ?
Il faut préciser que Pedro Garcia, notre opposite, revenait juste d’une blessure au tendon d’Achille. La relation passeur–attaquant n’était pas encore fluide. Nous avons beaucoup travaillé cet aspect et les progrès se sont vus rapidement, avec un jeu plus complet et plus dangereux. Contre Bertrange, nous avons manqué de constance, notamment au troisième set, où je me suis retrouvé un peu sans solution au coaching.
Sur le plan tactique justement, où situez-vous la plus grande marge de progression ?
En volley, les statistiques sont essentielles. Nous les analysons et elles nous permettent de donner aux joueurs un feedback très objectif. Les chiffres ne mentent pas. Il n’y a pas un secteur isolé où nous manquons particulièrement mais plutôt un besoin de progresser globalement en continuant à travailler sérieusement. Je suis satisfait du service et du bloc-défense que nous maîtrisons bien mieux que l’année passée.
Diekirch a toujours été reconnu pour la qualité de sa formation et la fidélité de ses joueurs. Comment maintenez-vous cette identité tout en restant compétitif au plus haut niveau ?
C’est l’ambiance générale du club. Comme nous n’avons pas les moyens d’acheter des joueurs, ils doivent avoir envie de venir jouer ici et y prendre du plaisir. Cela nous tient à cœur. Nous ne visons pas le succès à tout prix. Notre philosophie est d’entourer nos jeunes de joueurs expérimentés, parfois ex-professionnels, afin qu’ils puissent évoluer dans un environnement compétitif et progresser.
Strassen (1er) – CHEV Diekirch (3ème) (samedi 22 novembre à 20h)
Jocelin Maire
Mental Médias SARL
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