Niederkorn, héroïque, sort par une immense porte (2-1)

Confronté à un immense défi, Niederkorn a offert un match tout simplement formidable contre Midtjylland. Les hommes de Jeff Strasser, passés à un cheveu de la qualification, sont éliminés durant la prolongation…

(De Almeida 15e, 63e) Niederkorn 2 – 1 Midtjylland (Chilufya, 112e)

On le disait et on le savait : pour écrire une des plus belles pages de l’histoire du football luxembourgeois, Niederkorn devait faire le match parfait. Le dauphin de BGL Ligue l’a fait, 120 minutes durant, et ne pourra dans l’ensemble rien regretter, tant la performance fut immense. Las, un coup de pétard de Midtjylland à la 112e minute aura brisé le rêve…

Une première mi-temps d’anthologie permet à Niederkorn de croire en l’exploit

Si, dès la troisième minute, Olsson fait passer une légère frayeur au sein de la défense locale, qu’on ne s’y trompe pas : c’est bien le Progrès qui mène la danse en ce début de match. Impliqués comme jamais, les hommes de Jeff Strasser gênent considérablement leur adversaire, incapable d’imposer le moindre rythme à la rencontre. Une domination dans l’envie et le jeu qui se matérialise d’abord par un centre tendu de Mazure dégagé en catastrophe, avant un enroulé de Natami après une belle séquence qui, malheureusement, s’envole dans les airs. Pas de quoi tempérer les ardeurs de Niederkorn qui continue de pousser et au quart d’heure, ouvre le score de fort belle manière. Alors que Mazure remet à l’entrée de la surface de réparation à De Almeida, l’ailier enrhume son vis-à-vis d’une feinte de tir qui se transforme en petit pont avant de fusiller le gardien dans le petit filet (1-0, 15e). Un superbe but de soliste qui récompense l’excellente entame du match de la part des locaux.

Sonné, Midtjylland revient bien pendant quinze bonnes minutes dans la partie, mais hormis une frappe lointaine vendangée de Kaba et un slalom de Simsir dans la surface, les danois ne s’offrent que peu d’opportunités. Suffisant pour faire pousser les ailes de Niederkorn qui repart, encore, de l’avant. Il faut dire que sur chaque ligne, les hommes en vert se surpassent. Natami et Mazure avec un pressing incessant et les bons choix, Amofa au four et au moulin, et une charnière Karamoko – Peugnet impressionnante, le premier, particulièrement tranchant, et le second coupant les lignes régulièrement avec des passes tranchantes. Cette folle prestation permet d’ailleurs de croire, peu avant la mi-temps, en un second but : Karamoko assène alors un missile aux vingt mètres qui termine…. sur la barre. Si dans les toutes dernières secondes de la première mi-temps, Midtjylland glace le stade d’une frappe suite à une partie de billard dans la surface qui frôle le cadre, le constat est là, implacable : le Progrès mène 1-0 à la mi-temps de manière absolument méritée, et peut croire en un immense exploit.

Un De Almeida de feu amène Niederkorn en prolongations…

Revenu sur le terrain avec exactement les mêmes intentions, Niederkorn continue de faire le jeu contre une équipe de Midtjylland méconnaissable. De Almeida, dès l’entame, se fend d’un enroulé qui ne trouve pas le cadre. À peine quelques minutes plus tard, l’ailier, parfaitement servi par Karayer d’une passe maligne, reprend sa chance. Cette fois, l’enroulé du numéro 17, parfaitement soyeux, trouve le petit filet de Lossl, impuissant (2-0), 53e). Déchainés, les locaux, qui tiennent l’exploit à bout de bras sont intenables, à l’image d’un Jeff Strasser possédé qui harangue la foule sur le banc de touche. Un public bien chaud qui croit vivre l’extase lorsque Natami se fend d’une reprise de volée surpuissante dans la surface, que Lossl dévie brillamment en corner. C’est alors au tour de Latic de briller : Juninho, parfaitement seul dans la surface, claque une volée sur laquelle le portier se fend d’un arrêt tout simplement extraordinaire (63e).

Alors que les vingt dernières minutes approchent, la fatigue aidant, la rencontre commence à se faire de plus en plus débridée. Midtjylland récupère lentement mais sûrement le contrôle du ballon mais ne réussit pas plus que cela à se procurer de réelles opportunités si ce n’est la frappe gâchée de Fossum, parfaitement trouvé dans la surface (77e). L’amorce d’un dernier quart d’heure lorsque le Progrès semble logiquement commencer à sentir la fatigue, conséquence logique d’une folle débauche d’énergie. Alors que Midtjylland commence à sérieusement pousser, Latic continue son one man show, en effectuant une horizontale monstrueuse pour sauver les siens sur une frappe à bout portant de Fossum. Un arrêt d’anthologie qui permet à ses coéquipiers d’accrocher une prolongation, dans un suspense proche d’être insoutenable.

… qui voit son rêve brisé par un missile 

À l’image du match, cette prolongation débute par une équipe de Niedekorn qui joue crânement sa chance. Une ambition symbolisée par cette frappe aux vingt-cinq mètres de Muratovic – entré en jeu – et qui oblige Lossl à la parade. Les 1780 supporters présents ce soir-là au Stade Municipal de Differdange continuent de soutenir, tant que possible leurs protégés qui, tout en laissant la possession de balle à leur adversaire, n’offrent pas la moindre opportunité à un adversaire de plus en plus frustré. Physiquement à bout mais toujours aussi solidaire, Niederkorn atteint la fin de la première mi-temps des prolongations toujours à 2-0.

Et pourtant… Alors que physiquement, les Danois semblent en dessous, c’est encore et toujours Niederkorn qui se procure les meilleures opportunités, à l’image de ce coup-franc monstrueux de Muratovic aux 35 mètres, dévié par le portier adverse. Jusqu’à ce terrible moment lorsque Chilufya, parti en contre, assène un véritable boulet de canon aux vingt mètres qui trouve la lucarne de Latic (2-1, 113e). Un immense coup de massue dont Niederkorn ne se remettra pas. Malgré une formidable prestation, malgré une abnégation de tout les instants, et malgré 120 minutes folles, le Progrès quitte la Conference League. Une défaite qui fera forcément mal, très mal, mais que les hommes de Jeff Strasser ne l’oublient pas : ce soir, ils quittent tous la pelouse en héros.