C’est l’homme de ce début de Skoda Tour de Luxembourg. Présent par deux fois en échappée, Mil Morang a fait briller les couleurs du Grand-Duché en arrachant le maillot vert de meilleur grimpeur à l’issue de la deuxième étape, gagnée par son coéquipier Mathieu Kockelmann. Il revient sur une journée dorée pour le cyclisme luxembourgeois.
Victoire de Mathieu Kockelmann, maillot vert pour toi, comment te sens-tu après cette journée ?
C’est une journée incroyable, les mots me manquent. Je n’avais jamais eu de maillot distinctif en course et le faire comme ça dans une course professionnelle c’est génial. Quand j’ai passé la ligne, j’ai vu sur les écrans que Mathieu avait gagné, c’était magique. C’est peut-être l’une des plus belles journées de ma vie, on est comme dans un rêve !
Tu as pris l’échappée sur ces deux étapes, quelle a été la stratégie de ces premiers jours ?
Nous voulions envoyer un gars dans l’échappée même si le plan de base envoyait Mats (Bernes) et Noé (Ury) devant. Sur la première étape, je me suis retrouvé à l’avant avec Mats. Dans ces courses, c’est difficile de prévoir exactement ce qu’il va se passer. Dans tous les cas, l’objectif était de prendre des points de la montagne. A Remich, le plan était de prendre les points en haut de la première côte qui était à cinq kilomètres du départ. Il n’y avait pas encore d’échappée, en faisant le sprint pour les points je me suis retrouvé à l’avant. A la base, je devais rester dans le peloton pour aider Mathieu à faire le sprint mais il a très bien réussi sans moi (rires).
La course au maillot vert a été marquée par un duel avec Malte Hellerup, quel a été ton ressenti sur cette lutte ?
Je pense qu’il est le meilleur grimpeur mais que je suis le meilleur sprinteur. En arrivant dans la dernière côte, je savais que je devais être devant lui pour prendre le maillot. Avoir un maillot distinctif sur une telle course au Luxembourg, presque chez moi j’habite tout près de Mamer, c’est ce qui m’a donné un surplus de motivation pour réussir devant mes proches présents sur le bord de la route.
Tu n’as qu’un point d’avance sur lui, quelle est l’ambition pour demain ?
L’étape de demain (ndlr : l’interview a été réalisée jeudi soir après la deuxième étape) s’annonce beaucoup plus dure. Maintenant, j’ai le maillot et je vais tout faire pour le conserver. Il faudra voir si Hellerup tente d’aller à l’avant et le suivre au besoin. Nous avons tous les deux beaucoup de points, la lutte sera là. Je verrai aussi si j’ai les jambes, je n’avais jamais enchaîné deux jours en échappée. Malgré cela, je suis optimiste et motivé.
Durant l’étape, on t’a vu parler à de nombreuses reprises avec tes compagnons d’échappée, qu’est ce qu’il se dit dans ces moments-là ?
J’avais une bonne connexion avec le coureur de Wagner Bazin (Victor Papon) et Loïc Bettendorff qui est aussi Luxembourgeois et avec qui j’ai déjà évolué. Nous n’étions pas satisfaits de la manière de courir de Malte Hellerup et du coureur portugais (Pedro Pinto) qui ne prenaient pas beaucoup de relais. Ils ont parfaitement le droit, c’est le jeu. Mais à un moment, je leur ai dit “si vous ne prenez pas de relais, moi aussi, je vais arrêter d’en prendre”. Mon but était la dernière côte, et après j’allais me relever pour aller aider Mathieu.
Vous êtes les six même coureurs présents sur le Tour de l’Avenir, comment décrirais-tu l’ambiance au sein de l’équipe ?
On s’entend tous super bien. On est une bande de copains. Mathieu, je le connais depuis quinze ans, on partage la chambre. En plus, on vient du même village, on a été à l’école ensemble. Et les autres c’est pareil, je les connais depuis très longtemps. C’est très spécial pour moi de faire partie de cette équipe.
La dernière victoire d’un Luxembourgeois remontait à 2017 et une victoire de ton directeur sportif Jempy Drucker. C’est un joli clin d’oeil ?
Oui c’est sûr, mais c’est aussi grâce à lui que nous avons pu gagner. Il nous aide énormément, et c’est lui qui fait la stratégie. Cette victoire, c’est aussi la sienne !
Ressens-tu le soutien du public luxembourgeois présent au bord de la route ?
Oui, c’est incroyable, les gens crient ton nom. Quand j’étais sur le podium, j’étais impressionné par le monde présent. Je n’étais jamais monté sur un podium aussi grand et avec autant de public. C’est vraiment spécial. On sent que le public veut soutenir les Luxembourgeois. Je suis vraiment heureux d’avoir encore trois jours de course ici.
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