Le Progrès face à une montagne

Battu 2-0 sur la pelouse de Midtjylland, le Progrès est dos au mur, face à une équipe sur le papier logiquement supérieure. Ici, pas de calculs : pour se qualifier, il faudra réussir un authentique exploit.

« Le mot d’ordre, c’est se qualifier ». Ces propos, signés Hamadou Karamoko, rappellent bien que malgré le score défavorable, et malgré la supériorité sur le papier du FC Midtjylland, une écurie qui était encore en poules de Ligue des Champions en 2020/21, le Progrès ne vient pas sur le terrain ce soir pour faire de la figuration. 

Un état d’esprit à reproduire

Battu sur le même score à l’aller que le F91, éliminé hier soir par Gzira United, les chances de passer sont, mathématiquement parlant, les mêmes que Dudelange. Mais la réalité des forces en puissance donne au match de ce soir la sensation qu’on est ici à la recherche d’un authentique exploit. 

Quelles sont les clés pour rentrer dans l’histoire du football luxembourgeois ? Déjà, revenir sur la pelouse avec la même intensité qu’il y a une semaine, du côté d’Herning, au Danemark. Comme l’affirmait Mayron De Almeida : « : On n’a pas à rougir de notre prestation. On a tout donné. Le but était d’être solide et essayer de jouer les coups à fond en contre. On a eu quelques opportunités, à l’image du coup franc en première et le but annulé… »

Même son de cloche du côté de l’entraîneur, Jeff Strasser, qui l’affirme : « Jamais de la vie je ne vais être content de perdre un match. Mais ce qu’ont mis les joueurs sur le terrain fait qu’ils n’ont rien à se reprocher ». Une solidarité de tous les instants, une débauche d’énergie impressionnante, et un physique qui a tenu tout du long des quatre-vingt dix minutes : voilà déjà là des ingrédients qu’il faudra impérativement revoir, pour espérer toucher le graal. 

Restera alors à s’améliorer sur le seul domaine qui aura véritablement pêché : l’exploitation des opportunités. « On a manqué de précision dans les 30 derniers mètres » confirme De Almeida. « C’est ça le haut niveau, conserver la lucidité quand on donne tout défensivement. Mais on aurait pu jouer quelques situations mieux, en effet ». « A ce niveau là, tous les détails comptent et vont faire pencher le match dans un sens ou dans l’autre » confirme lui aussi Karamoko, touché au match aller, et qui aura disputé l’intégralité de la rencontre avec un sale coup à la cheville. 

Domicile et arbitrage, alliés potentiels

Si Jeff Strasser répète que « qualitativement, cette équipe, tant individuellement que collectivement est supérieure et qu’aucun club luxembourgeois ne peut venir au Danemark et se dire « on vient pour l’emporter , l’entraîneur l’affirme : « On rentrera avec l’intention de faire un coup. Et pour cela, il faut faire le match parfait ». Dès lors, comment aborder la rencontre ? « On sait qu’en mettant un bloc compact, la distance jusqu’au but adverse devient plus grande » explique le technicien avant de développer. « Mais on a aussi vu qu’en jouant plus haut, dans les phases de transitions cela va extrêmement vite et tu peux te faire punir. On a vu dans le dernier quart d’heure qu’ils n’avaient plus le même impact sur le jeu. On a eu des situations. C’est sur cela qu’il faut réfléchir. Il faudra être plus efficace ».

Reste alors, plus facile à dire qu’à faire, à trouver le bon équilibre pour mettre l’adversaire du soir en difficulté. Un objectif parfaitement assumé par Karamoko, qui compte sur le facteur domicile pour faire la différence. « A Differdange, avec notre public, un terrain plus petit, on va appuyer et tenter l’exploit. On est des compétiteurs, on croit en nous et nos capacités ». 

Reste aussi un autre facteur, longuement débattu, et qui, en cas de changement, pourrait offrir le petit coup de pouce nécessaire au Progrès pour accrocher son adversaire : un arbitrage plus clément. À l’image du but refusé pour hors-jeu, et un grand nombre de cartons jaunes et autres situations allant à l’encontre de Niederkorn, la prestation des hommes en noir fait aussi partie des composantes d’une rencontre. « J’ai vu un arbitrage quand même plus orienté domicile et équipe supérieure sur le papier. On aurait du avoir un penalty sur le ceinturage d’Antoine Mazure, et la plupart des incidents où c’est 50/50 allaient toujours en faveur de Midtjylland » confirme Strasser. Reste à prier donc, que cela ne soit pas le cas ce soir. Avec cet atout, l’impact du match à domicile, et détail ô combien minime, la prestation d’une vie, alors peut-être – peut-être – Niederkorn pourra croire en un exploit.