Le portier de l’UNA Strassen revient sur le début de saison diesel de son club. Avec beaucoup d’exigence, et une pointe d’ambition qui montre que le club de Luc Hilger continue de grandir et ne s’interdit rien cette saison.
Alors, on en pense quoi de ce début de saison de l’UNA ?
Mitigé. On perd des points bêtes, qui étaient dus au retour de l’Europe selon moi. Hesperange et Rosport étaient des fautes professionnelles, mais on a su remettre l’église au milieu du village et là ça va mieux, on est reparti sur la dynamique de la fin de saison dernière, à savoir gagner les matchs sans prendre de buts. Mais ça reste mitigé.
Quand on voit les matchs contre le Swift et Rosport comme tu dis, on se demande si ce n’est pas trop dur de revenir au pain quotidien quand tu as joué devant plus de 11 000 personnes avec une sacrée ambiance ?
Non ce n’était pas si dur, mais on s’est peut-être vus un peu trop beaux, et ça se paie. On a bien joué en coupe d’Europe et on s’est dit que ça allait le faire en BGL Ligue, alors que non. Et cette saison particulièrement, chaque erreur se paie vraiment cash.
Tu sens que vous êtes plus attendus que les saisons précédentes ? Les adversaires ont plus faim contre vous ?
Ah mais c’est clair. Hormis Hostert qui est venu jouer haut mais le reste, ils nous attendent et on doit être capable de trouver les espaces dans leur bloc. Et cette configuration de match nous demande d’être très vigilant derrière, car chaque erreur et chaque ballon perdu fait but. On commence à l’assimiler et la machine se lance petit à petit, le temps que les joueurs prennent leurs repères, mais c’est encore le début.
Strassen a réalisé un mercato solide et s’est bien renforcé, notamment derrière : qu’apportent les nouveaux dans l’effectif et comment se passe leur intégration ?
Comme souvent, j’ai su bien intégrer les nouveaux (rires). Riccardo s’est vite adapté aussi même s’il ne parle pas français, je pense que c’est un joueur qui va nous faire beaucoup de bien car c’est un profil qui nous manquait, à savoir un joueur créatif dans l’entrejeu et capable de tirer les coups de pied arrêtés comme faisait Zac Hadji avant son départ. Il a mis un sacré but contre Pétange et c’est une arme supplémentaire. Notre équipe était déjà bien huilée, mais c’est le petit truc qui fait qu’on peut espérer plus que la deuxième place.
Malgré le démarrage un peu en mode diesel, tu sens le groupe plus fort que la saison passée ? Car sur le papier, l’effectif a fière allure.
On a gardé la majorité de l’effectif et c’est vrai que les départs, hormis Zac, se sont faits sur des joueurs qui n’avaient pas un gros temps de jeu la saison passée. Je dirais que l’équipe est beaucoup plus confiante cette saison. Les adversaires ne produisent plus beaucoup de jeu contre nous, donc on doit s’adapter mais on est beaucoup plus forts que la saison passée et beaucoup plus sûrs de notre force. Strassen se construit d’année en année et je pense que l’objectif, dans la lignée du nouveau stade, est de continuer dans cette voie-là. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve mais si on continue avec la bonne mentalité, on peut faire de grandes choses.
Le fait que vous n’ayez affronté que des blocs bas réside peut-être aussi dans le fait que vous n’avez pas encore eu de gros choc cette saison. Ça tombe bien, le prochain match après la trêve sera contre le Progrès : est-ce que c’est le genre de rencontres qui vont justement vous offrir un type d’opposition différente ?
Je dirais que ça va donner plus de place au jeu. Après, je ne connais pas l’aspect tactique de Niederkorn et je ne sais pas comment ils vont nous jouer. Peut-être vont-ils aussi choisir de nous attendre. Toujours est-il que notre idée première reste de jouer contre n’importe quelle équipe. On sait que les plus petites équipes vont avoir tendance à nous attendre alors que les gros vont plus souvent essayer de jouer, ce qui rend les rencontres plus agréables à jouer également.
C’est sûr que jouer Differdange est un peu plus excitant, mais la mentalité doit rester la même pour chaque match. On l’a vu contre Hesperange, dès qu’on a marqué, on s’est relâché et ça nous a fait défaut. On sait qu’on doit respecter toutes les équipes. On connaît nos forces et on sait qu’on peut rivaliser contre les grosses équipes, mais on sait qu’on peut aussi être ridicule contre des plus petites cylindrées. Le cadre est assez étoffé pour être là jusqu’à fin mai.
En parlant de fin mai, l’objectif c’est de faire encore un peu mieux que la saison passée non ?
Je te dirai ça au mois de mars car pour moi, le vrai championnat commence entre février et avril. La saison passée, on était loin au classement à la trêve hivernale et à la fin, on finit vice-champion. C’est un championnat serré où tout peut se passer. Évidemment, une fois que tu goûtes à l’Europe, c’est comme de la drogue, tu as envie d’y retourner. Mais l’objectif est clair : faire mieux que la saison passée. On veut être européens et faire plus de points que la saison passée. Après, la place pourra être troisième, deuxième ou premier, on ne sait pas. On sait qu’on fait partie des grosses équipes du championnat. À nous d’être prêts et de montrer qu’on n’a pas été bons contre Dundee pour rien.
Avec un Nico Perez dans cette forme-là, ça devrait pouvoir se faire…
Le problème c’est que la saison passée, Zac était plus mis en avant que lui. Et Nico l’avait accepté, en conservant son rôle toujours aussi important dans le vestiaire, mais Nico marche un peu à l’affection. Si tout tourne autour de lui et Matheus, les deux se complétant parfaitement, au moment où il a les occasions, il va les mettre au fond. Il est en pleine forme et il sera sérieux jusqu’au bout. Il est important dans le jeu de l’équipe et c’est avec lui qu’on fera une grande saison.
À titre personnel, tu as fait 15 clean sheets et inscrit un but la saison passée : tu préfères encore marquer un but décisif cette saison, ou tu signes plutôt pour refaire une quinzaine de matchs sans encaisser ?
Je vais choisir les 15 matchs sans encaisser. Le but c’est beau, je l’ai fait la saison passée et c’est le rêve de tout gardien de marquer un but durant sa carrière. Mais pour un gardien, ne pas encaisser de but reste le plus important. On a un super numéro deux derrière qui me pousse et donc il faut que je sois performant pour continuer de garder ma place, même si j’ai toujours un peu de crédit auprès du staff (rires).
Tu en sais un peu plus sur le premier match dans le nouveau stade ?
De ce que j’ai entendu, ça sera soit contre Kaerjeng (mercredi 24 septembre) ou contre Mamer (dimanche 5 octobre). Tout est terminé, on est sur les derniers détails là. On s’entraîne déjà sur le terrain qui est une galette exceptionnelle. Peut-être plus contre Mamer mais c’est pour très bientôt. On va avoir une belle buvette, de belles tribunes et un beau terrain, donc c’est une belle vitrine pour le club. J’espère que ça ramènera un peu plus de monde au stade. On aimerait bien grandir avec le club sur cet aspect-là aussi.
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