À l’occasion d’une conférence de presse officielle (où tous les journalistes étaient donc admis), le sélectionneur Luc Holtz a réaffirmé ses prises de position. Une fuite en avant ?
Stade de Luxembourg. Il est 16h30 pile. Notre confrère cloué au pilori par la FLF vient de raccrocher après un appel de Paul Philipp, et Luc Holtz fait son entrée en salle de conférence accompagné de son capitaine Laurent Jans et de Marc Diederich. La première question fuse évidemment sur la double affaire Gerson Rodrigues et Le Quotidien : le sélectionneur refait la chronologie des faits, rappelle sa position sur le principe du non bis in idem (ne pas condamner deux fois la même personne) et ne bouge pas d’un millimètre sa position.
Relancé par nos soins sur les « nombreuses prises de parole de la fédération et les diverses raisons invoquées sur le sujet de la liberté de la presse qui brouilleraient un débat méritant qu’on le clôture par de simples excuses » au risque de donner raison à ceux qui accuseraient la plus haute instance du foot « d’amateurisme », Luc Holtz estime qu’il est dans son droit : « c’est ma décision personnelle, il n’y a aucune atteinte à cette liberté » puisqu’il refuse simplement de répondre aux questions d’un unique journaliste, non d’un media. Mais il admettra ensuite que si notre confrère du Quotidien avait été présent lors du « point presse » mardi, il aurait refusé de venir. Il répondra d’ailleurs à l’unique question – pertinente – dudit journaliste sur l’état physique et moral de Gerson Rodrigues par un laconique « Bien » qui achèvera de convaincre chacun de sa mise à l’écart.
Lorsque nous l’interrogeons sur l’éventualité d’un désaveu du public demain pour la rencontre face à la Slovénie devant l’ensemble de ces affaires extra sportives, le tacticien admet qu’il s’agit d’une « possibilité« . Et d’enchaîner par une comparaison avec « l’entraîneur qui vient de gagner la Ligue des Champions, Luis Enrique, a lui aussi été beaucoup critiqué par la presse française pour ses choix. »
L’occasion de rebondir sur la légitimité dans la société actuelle d’un débat sur la présence ou non d’un Gerson Rodrigues condamné par la justice pour des violences faites aux femmes, et de manière générale sur l’exemplarité des joueurs de la sélection, comme cela a été souvent le cas chez nos voisins français. Luc Holtz nous répond : « certaines personne politiques prennent le cas de Gerson pour la publicité personnelle qu’elles peuvent en tirer. Si on commence à regarder, personne n’a rien à se reprocher, moi non plus je n’ai pas fait que des choses bien, mais je ne juge personne. » Des propos qui pourraient paraitre en décalage aveugle avec l’évolution de la société moderne, le nécessaire devoir d’exemplarité de nos représentants sportifs appelé par la société civile et la défense des droits des femmes : chacun se fera son opinion en son âme et conscience.
En marge de cette discussion qui a laissé la salle de presse pour le moins songeuse, le sport a timidement repris ses droits avec l’annonce par Marc Diederich du retour d’Anthony Moris à Bruxelles pour des raisons familiales et du rappel d’André Barrela, le gardien de l’Union Titus Pétange. Luc Holtz a confirmé qu’il a demandé à Moris « de prendre soin de sa famille car il y a des choses plus importantes que le football, surtout que deux matchs amicaux ».
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