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La préparation mentale, plus que jamais un pilier fondamental de la performance

Anciennement vue comme un aveu de faiblesse et trop souvent négligée, la préparation mentale est aujourd’hui au cœur des performances de bon nombre d’athlètes. « Tout est dans la tête », « Ça va se jouer au mental », quel sportif même amateur n’a jamais entendu ces phrases-là? Dans cet article, nous donnons la parole à Cloé Guibal, préparatrice mentale et physique à Luxembourg.

Qu’est-ce que la préparation mentale et à quoi sert-elle?

La préparation mentale va s’insérer dans les 4 piliers clés de la performance, à savoir l’aspect physique, technique, tactique et mental. Elle se définit comme un entraînement consistant à développer différentes habiletés comme la gestion du stress, l’amélioration de la concentration, de la communication au sein de l’équipe, etc. Elle a pour but principal d’optimiser les performances d’un athlète ou d’une équipe en s’appuyant sur l’apprentissage et la maîtrise d’outils tels que la relaxation, la mise en place d’une routine, la gestion du discours interne, etc. L’idée d’optimisation indique donc bien qu’un accompagnement en préparation mentale n’est pas uniquement réalisé lorsqu’un problème surgit, mais bien en amont, c’est-à-dire également en prévention de celui-ci et vers l’amélioration plus rapide des performances et ce quel que soit le sport et le niveau de pratique.

L’accompagnement en préparation mentale réalisé aux côtés d’un professionnel en coaching va également permettre au sportif de mieux se connaître et d’approfondir la conscience de son potentiel. Ainsi, utilisée dans le domaine du sport, mais pas seulement, la préparation mentale permet d’obtenir un panel de connaissances et d’outils applicables dans d’autres domaines : scolaire, professionnel ou encore personnel.

Quelle est la place du bien-être des athlètes dans le sport?

Ces dernières années, nous avons tous pu prendre conscience que le bien-être des athlètes était au centre de la pratique sportive. En effet, c’est le cas pour Naomi Osaka, tenniswoman japonaise qui avait quitté Roland-Garros en 2021 au lendemain de sa qualification pour le deuxième tour, car elle avait refusé de participer aux conférences de presse pour le bien de sa « santé mentale ». Elle avait déclaré : « Ici, à Paris, je me sentais déjà vulnérable et anxieuse, et c’est pourquoi j’ai pensé qu’il valait mieux me préserver et manquer les conférences de presse. »

C’est également le cas de la gymnaste Simone Biles qui a dû renoncer à certaines épreuves des Jeux olympiques de Tokyo. Quatre fois médaillée d’or aux Jeux de Rio, c’est lors de ceux de Tokyo que la gymnaste américaine a ajouté : « Le facteur stress s’est accumulé au fil du temps, et mon corps et mon esprit ont simplement dit non. Mais même moi, je ne savais pas que je traversais cette période jusqu’à ce que ça arrive. »

Enfin, Roberto Martinez, sélectionneur de l’équipe nationale belge, a déclaré qu’il était nécessaire de mieux prendre en charge la santé mentale des joueurs, à tous les niveaux. « Je crois que nous sommes tous concernés par les questions de santé mentale […]. Je pense qu’il est temps d’admettre que, derrière le joueur, il y a un être humain, et que cette personne est confrontée aux mêmes problèmes que vous et moi. »

Qui sont ces stars mondiales du sport qui pratiquent la préparation mentale?

Ces dernières années, de plus en plus d’athlètes affirment se faire accompagner sur le plan mental par des professionnels. C’est le cas de Novak Djokovic en tennis, qui pratique quotidiennement la méditation dans l’optique d’améliorer la gestion de ses émotions ou encore la visualisation (également appelée imagerie mentale) afin d’être mieux préparé pour ses diverses échéances. Teddy Riner affirme lui aussi faire un travail mental depuis ses 14 ans ! C’est à travers la mise en place et le perfectionnement de routines de performances que le multiple médaillé de judo s’est démarqué durant tant d’années. Présente également dans les sports collectifs, les célèbres basketteurs Michael Jordan et LeBron James n’hésitent pas à revendiquer l’importance de la préparation mentale dans la carrière d’un athlète.

Bien s’entourer en se faisant accompagner par un préparateur mental professionnel

Se faire accompagner par un préparateur mental nécessite tout de même quelques prérogatives essentielles. Le métier n’étant pas une profession suffisamment protégée, cela laisse place à une grande diversité de coachs sur le marché. Pour cela, des cursus universitaires longs et axés vers le domaine du sport et (ou) de la psychologie restent un gage de qualité. N’oubliez pas qu’un coach compétent doit être formé dans le domaine adapté et qu’il pourra vous proposer un travail personnalisé en fonction de vos objectifs, avec des outils variés ! Au cœur de toute progression, tant chez le sportif professionnel qu’amateur, et quel que soit le sport, nous pouvons affirmer que le conditionnement du mental n’est surtout pas à négliger si l’on souhaite optimiser à 100 % ses performances et dépasser ses limites.

Se fixer des objectifs pour atteindre de meilleures performances

En début de saison, tant en sport collectif qu’individuel, lorsque nous évoquons les « objectifs », cela raisonne généralement comme une évidence. Mais est-il vraiment si simple de se fixer des buts? De plus, dans le cas où ceux-ci ne seraient pas correctement réalisés, cela pourrait-il être néfaste à la performance?

Athlètes et entraîneurs, sportifs débutants et aguerris, vous découvrirez dans cet article les secrets pour optimiser votre façon de vous fixer des objectifs afin de les réaliser, et nous vous dirons également quelles sont les erreurs à éviter.

Se fixer des objectifs pour atteindre un résultat, mais pas seulement

Contrairement à ce que l’on peut penser, se fixer un but ne fait pas uniquement référence à la compétition avec la concrétisation d’un résultat escompté. Avant cela, divers objectifs techniques, physiques, mentaux ou nutritionnels vont devoir être mis en œuvre dès l’entraînement.

Se fixer des buts permettra de donner du sens à son travail, ainsi que de mieux comprendre son propre fonctionnement et ses besoins. Cela servira également pour guider son attention vers les aspects pertinents, ou jugés prioritaires, de la tâche à accomplir.

De plus, cela amènera le sportif vers un meilleur maintien de son investissement sur une durée conséquente et favorisera une meilleure détermination grâce à l’appropriation de son travail et à l’intégration de ses objectifs.

Quelques conséquences d’objectifs non optimaux

Pour que des objectifs soient optimaux, ils doivent être élaborés et planifiés plusieurs mois avant la compétition, et surtout réétudiés au fil du temps dans le but de mettre le sportif en confiance avant ses échéances, tout en réduisant son anxiété le jour J.

À l’inverse, lorsque les buts ne sont pas optimisés, nous observerons chez le sportif des objectifs exclusivement axés autour du résultat, comme « gagner le match ». En effet, dans le cas où il se fixerait uniquement des buts de résultats, seules deux possibilités s’offrent à lui : gagner ou perdre. De plus, la part de déception peut être encore plus grande, car même en cas de victoire, la technique n’a peut-être pas été à la hauteur de ses performances habituelles et la déception peut tout de même être présente.

De la même façon, lorsque le sportif se fixe des buts qui ne dépendent pas essentiellement de lui et que d’autres acteurs entrent en compte – comme en sport artistique où l’avis personnel des juges a une part importante dans la notation de l’athlète – cela peut engendrer de nombreuses conséquences négatives tant sur les performances sportives de l’athlète que sur son mental.

Mais encore, lorsque les objectifs sont trop peu étudiés, le sportif peut avoir tendance à se fixer des buts trop élevés par rapport à ses capacités, ce qui peut engendrer une forte pression. À l’inverse, établir des buts trop faibles ne lui permettra pas de progresser pleinement et de s’épanouir. Dans ces deux cas de figure, cela peut entraîner une démotivation pouvant aller jusqu’à l’abandon, d’où l’importance de bien réfléchir aux objectifs en amont.

Quelques astuces pour se fixer des objectifs optimaux

Pour éviter certaines erreurs et favoriser la progression du sportif, la méthode SMART peut guider tout individu vers la réalisation de ses buts à plus ou moins long terme, de façon optimale.

  1. Le but doit être SPÉCIFIQUE, c’est-à-dire précis, clair et sans ambiguïté.
  2. Le but doit pouvoir être MESURABLE de façon à savoir à partir de quel moment on se rapproche de sa réalisation ou non.
  3. Le but doit être ATTEIGNABLE tout en restant attirant.
  4. Le but doit être RÉALISTE et rattaché au projet de vie.
  5. Le but doit être TEMPORELLEMENT défini en fixant une date de début ainsi qu’une date de fin.

Ainsi, lorsque l’on dirige ses efforts vers un but, que la durée pour l’atteindre soit plus ou moins élevée, il est indispensable de prendre en considération un certain nombre d’aspects afin que celui-ci puisse être réalisé dans les meilleurs délais. Enfin, avoir des buts optimisés avec une difficulté à les atteindre adéquate amènera le sportif à faire évoluer sa façon de travailler et par la suite, à améliorer ses performances.

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Cloé GUIBAL

Préparatrice mentale et physique diplômée

Master II Préparation psychologique et coaching

Licence III Préparation physique

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