Roni Souto : « Pendant la préparation, il n’y a pas eu une semaine où j’ai pu travailler avec tout le monde »

En ce début de deuxième tour, les équipes de la première moitié de tableau éprouvent du mal à se relancer après la trêve hivernale. Actuellement sixième au classement avec 30 points, la Jeunesse Junglinster ne déroge pas à cette règle, elle qui a repris la compétition avec un bilan d’une victoire, d’un match nul et de deux défaites. Leur coach, Roni Souto, est revenu avec nous sur ces quatre premiers matchs de 2022, en préambule du derby face à Berbourg (4e et 31 points).

Monsieur Souto, pensez-vous que votre prochain match contre Berbourg sera un match clé de votre saison ?

Je ne dirais pas que c’est un match clé. Mais c’est un match très important pour nous, parce que de un c’est un derby et de deux, si on arrive à faire notre job, on les passera au classement et nous pourrons nous établir dans le haut du classement.

Votre équipe a actuellement 30 points. À ce moment de la saison, est-ce que vous pouvez vous permettre maintenant de ne regarder que devant vous ou devez-vous au contraire encore regarder ce qui se passe derrière vous ?

Il faut toujours regarder vers le haut et le bas. Quand on regarde vers le bas, on a dix points d’avance sur le premier barragiste. Si on regarde vers le haut, on est à douze points du leader Käerjeng. Bien sûr, on aimerait se concentrer uniquement sur ce qui passe devant nous. Mais il faut être réaliste et admettre qu’en bas, c’est extrêmement serré. De ma propre expérience, je peux dire que dans le football, tout peut aller très vite. En quelques matchs on peut se retrouver aussi bien en bas qu’en haut…

Vous dites que le classement est extrêmement serré. Ça s’est d’ailleurs amplifié lors des dernières journées, parce que Bettembourg mis à part, toutes les équipes de la première moitié de classement semblent connaître des problèmes à lancer leur deuxième tour…

Oui, tout à fait. C’est d’ailleurs un constat qu’on fait semaine après semaine. Toutes les équipes perdent des points. Je pense que le covid n’a aidé aucune équipe dans ce championnat. Il y a eu des cas dans les équipes et donc des joueurs qui ont manqué une partie de la préparation hivernale. Mais vous avez raison, mis à part Bettembourg et Berbourg, toutes les équipes de tête ont perdu d’importants points.

Est-ce que pour votre équipe aussi, la préparation a été tronquée ?

Oui… Pendant la préparation, il n’y a pas eu une semaine où j’ai pu travailler avec tout le monde. Il y avait des joueurs blessés, il y avait des joueurs absents à cause du covid. Moi-même, à un moment donné, j’ai été absent des séances d’entraînement, parce que j’ai contracté le covid. Cette période de préparation était délicate, mais je peux dire qu’on a fait la meilleure préparation possible compte tenu des circonstances.

Après quatre matchs, comment jugez-vous votre début de deuxième tour ?

Déjà pendant la préparation, j’avais dit à mes joueurs qu’un nouveau championnat allait commencer. On savait que, vu notre préparation, ça allait être compliqué. Mais il fallait faire le maximum pour assurer un maximum de points dès la reprise. La première journée de championnat, le ciel nous est tombé sur la tête. On n’a rien compris. On se prend 5-0 contre Bettembourg. Même avec tout le respect que j’ai pour eux, personne ne s’attendait à ça. Nous non plus. Et d’ailleurs, moi, je n’arrive toujours pas à comprendre ce résultat. Et puis derrière, on fait un super match à Rumelange. Le match d’après, on retombe dans la difficulté contre Steinsel. On a manqué d’intensité dans notre jeu pour ce match, mais on arrive à faire un match nul quand même. Finalement, on perd le match à Canach qui était un véritable match piège. On y a joué contre un adversaire qui était moins bien classé, mais qui possède d’excellentes individualités, avec entre autres le meilleur buteur de ce championnat (n.d.l.r. Fine Bop).

En plus, on arrive à un moment de la saison où rencontrer les équipes qui jouent leur survie devient très compliqué…

Tout à fait… C’est d’ailleurs ce que j’avais dit à mes joueurs. J’avais ajouté qu’on allait enchaîner une série de matchs pour lesquels il faudrait être extrêmement vigilant, parce qu’on devait affronter des équipes qui jouent leur survie. Je pense que dans cette division, tout le monde peut battre tout le monde, mise à part l’équipe de Wasserbillig qui à mon avis pense déjà à autre chose. Tous les autres, à tous les matchs, on est capables de prendre les trois points contre notre adversaire.

Comme vous nous l’avez expliqué, votre préparation ne s’est pas passée de la meilleure des manières. Mais maintenant, à l’entraînement, remarquez-vous des progrès semaine après semaine ?

Oui, ce n’est pas facile tous les jours, mais je vois une amélioration. Heureusement pour moi d’ailleurs rires). Ça nous permet de bien travailler pendant la semaine et on va essayer d’enchaîner des bonnes performances en match pour aller chercher de gros points. Il reste encore onze matchs à jouer. Cela représente beaucoup de points et il faudra en prendre un maximum. Il y aura des jours où on sera vraiment bien, où on sera dans notre match et où on ira chercher les trois points. Mais il y aura aussi des jours où on sera moins bien et où on ira chercher un match nul ou une défaite…

Au niveau des transferts, vous avez rapatrié au club William Rodrigues. J’imagine que son adaptation s’est faite très rapidement…

Oui, tout à fait. Il connaît bien le club. C’est un jeune joueur avec beaucoup de qualités. On l’a fait venir pour nous apporter un plus. C’est ce qu’il est en train de faire. Il a maintenant encore onze journées devant lui pour prouver à tout le monde qu’il a sa place dans un club de BGL Ligue. C’est en tout cas quelqu’un qui a de très grandes qualités footballistiques.

Berbourg, votre adversaire du weekend, semble aussi s’être renforcé pendant le mercato…

Oui, c’est vrai. Ils ont fait venir des joueurs qui savent jouer au foot. C’est une équipe très solide, je l’avais déjà remarqué au match aller. Depuis, journée après journée, ils se sont établis à une bonne place au classement. Il faudra s’attendre à un match très serré.

Pour prendre les trois points contre l’équipe de Berbourg, à quoi faudra-t-il faire très attention ?

Il faudra faire attention à l’ensemble de l’équipe. Ils n’ont pas 31 points pour rien. C’est aussi simple que ça. Personne ne donne de point à personne. S’ils sont où ils sont, c’est parce qu’ils le méritent. On a un seul point de retard, c’est très serré. On va jouer contre une équipe très combative qui a des qualités, mais aussi des défauts…

Propos recueillis par Andy Foyen

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