La BGL Ligue entre colère, frustration et incompréhension

Après l'annonce de la remise génerale de toutes les rencontres programmées ce week-end, les acteurs de la BGL Ligue réagissent.

Sebastien Grandjean (coach du Fola) : « Le mode de fonctionnement actuel n’est plus le bon ».

"J’essaye toujours de tirer les leçons en cas de mauvaise nouvelle. Et la leçon est à l’image de beaucoup de choses qui sont demandées et qui ne sont jamais prises par le bon bout, très claire : le mode de fonctionnement actuel n’est plus le bon. Aujourd'hui, on se trouve dans une situation où personne ne prend ses responsabilités comme une fédération devrait les prendre. Depuis le début, on sait qu’on devrait se faire tester, or depuis quelques jours le ministère de la Santé dit que ce n’est pas obligatoire et la fédération saute dessus pour ne pas prendre ses responsabilités.

Cette non-prise de décision est un problème car cela met tous les acteurs dans l’embarras. Je pense aussi aux jardiniers qui ont travaillé sur le terrain aujourd’hui pour pouvoir jouer demain. Je pense à mes joueurs, les pieds dans l’eau qui se sont entrainés comme des dingues pour être prêts demain. Ca ne peut plus durer. On a besoin de gens qui nous disent quoi faire avec des décisions peut-être dures, mais justes. Ce sont les acteurs de terrain qui sont victimes d’un manque d’organisation incroyable.

On n'anticipe pas les choses. Le monde du football joue et se fait tester. Et nous, à Luxembourg, à 24 heures du match, on ne savait toujours pas si ça allait se faire ou pas. Regardez au mois de novembre : la BGL Ligue n’était pas reprise comme élite sportive car considérée comme amateur et maintenant en février nous devons jouer parce qu’on a des impératifs sportifs et financiers liés à l’UEFA. Tout aurait pu continuer en novembre. Comment peut-on prendre des décisions qui ne suivent pas le monde du football professionnel ? Où est le respect dans tout ça ? Où est le respect ?

Donc maintenant on attend. On ne nous demande pas à nous, les gens de terrain de donner notre avis dans une situation exceptionnelle. Je dis toujours à situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. Au lieu que la fédération reste en vase clos avec des gens qui ne sont pas de terrain, pourquoi ne pas nous inclure, parler tous ensemble et créer quelque chose de plus solide ? Je tombe des nues. Où est le bon sens ? Je ne dis pas qu’il n’y a aucune forme de dialogue.  Mais je ne vois pas de collaboration, lorsque le bon sens n’est pas mis au-dessus de tout. On a vu venir le couac. Le Luxembourg a une des politiques de testing les plus développées au monde. Et le jour où, en moyenne 30 personnes par club doivent aller jouer contre d’autres personnes d’un autre club, soit 500 personnes vont devoir se rencontrer en un weekend, on ne fait pas de tests. Non mais franchement ? Comment peut-on en arriver là ?

(Sur ses joueurs): "Je vais essayer d’utiliser des mots acceptables, mais c’est l’incompréhension totale. Tout ceci est incroyable et nous montre qu’il faut changer les choses, il faut une ligue professionnelle. Il faut anticiper les choses. A l’heure actuelle on subit et on réagit. Si on a des groupes de 30 joueurs, c’est pour anticiper des blessures et des suspensions. La fédération doit aussi travailler comme ça. Le football luxembourgeois tombe dans le marasme car il ne se professionnalise pas. Il doit se professionnaliser. C’est une question de survie".

Fabrizio Bei (président du FC Differdange): « Le mot facultatif m’énerve ».

«Je suis frustré et fatigué de cette valse-hésitation. Cela commence à devenir pesant. Je n’en veux à personne en particulier si ce n’est à la décision trop tardive de la commune de Differdange. Le mot facultatif dans les recommandations du ministère des Sports est pénible. Moi je veux une ligne de conduite claire et nette. Savoir quelle rue je dois prendre. Mercredi, à la FLF, on décide d’un protocole. Je suis d’accord mais qu’on nous laisse le temps de mettre tout ça en place.

Ce n’est pas en un jour que l’on va former des gens pour pratiquer des tests antigéniques. On n’est pas au Barça ni au Bayern ici. On est à Differdange. Je suis conscient des conséquences de cette pandémie. La santé est en jeu. Mais nous, comme club, on a un rôle éducatif à jouer. Un rôle psychologique aussi après des jeunes. Sans oublier que l’on n’a aucune aide financière pour nous en sortir. Alors je fais comment ? Je mets la clef sous le paillasson. Bon, essayons d’être positif et disons que l’on jouera la semaine prochaine à Differdange!»

Au FC Wiltz: « on réclame du temps »

Michael Schenk, le président du FC Wiltz, pointe lui du doigt certaines incohérences qui restent à éclaircir: « C’est logique finalement, je pense qu’il y a beaucoup de questions qui restent en suspens, car il faut une cohérence entre les règlements au niveau des tests. Au premier tour on annulait les matches avec un cas positif, maintenant c’est avec trois… Maintenant il y a des questions aussi au niveau du couvre-feu, si nous on joue le mercredi au sud, c’est impossible d’être rentré avant 23h. En France, le couvre-feu c’est 18h… Comment les joueurs font-ils? Il y a beaucoup de questions qui restent ouvertes ».

Au niveau des fameux tests, le président wiltzois demande plus de clarté: « Ici à Wiltz, on a toujours fait des tests PCR. Si on veut tester plus largement cela doit être fait raisonnablement, de façon claire et organisée, notamment au niveau des frais, qui prend en charge la personne qui réalise les tests? Au handball c’est la fédération qui prend en charge. Ce n’est pas du tout évident ». Toutefois Michael Schenk ne veut pas désigner de responsables: « Je ne veux pas critiquer une personne ou une autre, la FLF a la pression de l’UEFA pour désigner les clubs européens etc. On ne s’est pas bien vendu comme le plus grand sport du pays. On est tous dans le même bateau, mais la santé doit primer avant tout » résume Michael Schenk.

Stéphane Léoni: « Ça fout les boules »

Décidément, ce n’est pas encore ce week-end que l’on verra Stéphane Léoni sur le banc du Progrès Niederkorn. Le nouveau coach du Progrès voit une nouvelle fois ses débuts niederkornois repoussés: « Je suis déçu, on avait envie de rejouer avec impatience, on doit encore s’adapter. A mon avis c’est un problème de communication, je n’ai pas toutes les informations pour me prononcer. Dans l’organisation ça complique encore les choses, il y a beaucoup d’incertitudes. On s’adaptera, on n’a pas le choix. Ça fout un peu les boules entre guillemets. Il y a des gens plus compétents que moi, mais quand j’ai vu qu’au hand et au basket ils faisaient des tests, et pas au football, cela m’a un peu interpellé ».

 

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