Kim Kintziger : « Le milieu de terrain sera la clé du match »

En Promotion d’Honneur, on prépare lentement mais sûrement le sprint final. Il reste neuf rencontres à jouer et on observe des luttes à tous les niveaux. Mais à l’issue de ce weekend, on pourrait voir une véritable scission entre le deuxième, Mondercange, et le troisième, Mamer. Ces deux équipes aux mêmes initiales s’affrontent lors d’une rencontre qui va certainement être décisive pour la suite de la compétition. Pour l’occasion, nous avons pris contact avec Kim Kintziger, le capitaine du FC Mondercange.

Monsieur Kintziger, vous êtes un joueur qu’on ne présente plus. Vous avez été international à partir de 2005, vous avez connu la BGL Ligue avec Hesperange, Differdange ou encore la Jeunesse Esch. Depuis 2016, vous évoluez au FC Mondercange. Vous avez connu la D1 et maintenant, vous êtes en bonne voie pour retrouver la BGL Ligue…

Oui, c’est tout à fait vrai. J’ai un peu tout connu avec Mondercange. La première saison, on est descendus de Promotion d’Honneur en D1. Nous avons donc tenté de remonter le plus vite possible et nous y sommes parvenus. Sur le très long terme, l’objectif était de ramener le club en BGL Ligue. Pour le moment, tous les voyants sont au vert. On se dit que cette année serait l’année idéale pour franchir le pas.

Vous êtes deuxième au classement et vous allez jouer ce weekend contre le troisième, Mamer. En cas de victoire, vous feriez passer l’écart entre vos deux clubs à 7 points, ce qui vous mettrait en position extrêmement favorable…

Il faut être très prudent quand on fait des calculs dans cette Promotion d’Honneur. Il n’y a pas d’équipe qui domine totalement la division et à l’inverse, il n’y a quasiment aucune équipe qui perd tous ses matchs. Tout le monde peut battre tout le monde. C’est ce qui rend cette ligue imprévisible et c’est la raison pour laquelle je ne veux pas faire le moindre calcul. Ce qui est bien, c’est que nous occupons actuellement la deuxième place. Ça veut dire qu’on a entièrement notre sort entre nos mains. On ne doit pas compter sur la défaite d’un concurrent direct pour atteindre nos objectifs. On est en position idéale.

Comme vous le dites, vous êtes en position idéale, d’autant plus que la lutte pour les places de barrages est extrêmement serrée…

Oui. Je ne connais pas le classement par cœur, mais je crois que les sept premiers sont dans la course pour les quatre premières places. À chaque journée on voit des changements plus ou moins importants dans ces positions au classement. Aucune équipe ne peut se permettre d’enchaîner trois défaites. Il faut marquer des points chaque dimanche. C’est d’ailleurs l’objectif que nous nous sommes fixés en tant qu’équipe. On va faire en sorte de prendre un maximum de points et on verra où nous serons en fin de saison.

Saviez-vous en début de saison que vous aviez l’équipe adéquate pour jouer la montée ?

À vrai dire, non. C’était extrêmement difficile de prévoir quoi que ce soit, après deux saisons tronquées par la Covid. La saison passée, si la saison n’avait pas été interrompue, je pense que ça aurait été du 50/50 pour la montée. À cause de la Covid, on a commencé la saison avec beaucoup d’interrogations. Quelle est la forme de nos joueurs ? Quelle est la forme des autres équipes ? Il y avait beaucoup d’inconnues… Notre grand avantage, c’est que nous avons un noyau très large. On est un groupe de 25 joueurs et aucun de ces joueurs ne sort réellement du lot. On n’a pas de superstar, mais au contraire, on a un niveau homogène. Ça s’est avéré être une bonne chose, parce que chaque semaine, il y a des absents, par exemple un blessé, un suspendu, un joueur en vacances, un joueur testé positif à la Covid. C’est très simple, il ne nous est presque jamais arrivé d’aligner le même onze deux fois de suite. C’est vraiment notre point fort cette saison.

Si on se réfère aux statistiques, vous avez un autre point fort de taille, à savoir la défense…

Oui, la défense, mais aussi un très bon gardien (n.d.l.r. Teddy Da Silva). Il assure parfaitement nos arrières. Au niveau de la défense, on a tous une grande expérience. Notre philosophie de jeu aussi joue un rôle dans notre stabilité défensive. Notre premier objectif est de ne pas encaisser et individuellement nous avons les qualités nécessaires pour marquer à tout moment de la partie. Si derrière, nous tenons bon, nous avons de bonnes chances de gagner, parce que devant nous avons assez de qualités pour marquer l’un ou l’autre but.

C’est d’ailleurs à cela qu’on a remarqué que vous étiez dans le dur pour la reprise. Vous avez recommencé par deux victoires (n.d.l.r. 3-1 contre Steinsel et 2-3 à Canach), certes, mais vous encaissiez plus que d’habitude et ensuite, il y a eu ce revers contre Berbourg et ce nul contre Schifflange. Depuis, vous vous êtes bien repris…

On s’est peut-être vus trop beaux. On a peut-être changé légèrement d’approche. Mais on ne pouvait pas se permettre de continuer à encaisser un, voire deux buts par match, parce que ça veut alors dire qu’il faut en marquer deux, voire trois, ce qui est compliqué. Il était important qu’on retrouve notre philosophie de base. À mon avis, nous n’avons pas joué de match où nous avons largement dominé l’adversaire, ces matchs où la domination est à 80%/20% en notre faveur. Nous jouons souvent des matchs à 60%/40%, voire des 50%/50%. Il est important de parvenir à gagner ce genre de matchs pour engranger le plus de points. Le parfait exemple est le match de ce weekend. On mène 0-1 contre l’US Esch. On doit se mettre à l’abri, mais on n’y arrive pas. On a dû livrer une grosse bataille et finalement on parvient à ne pas encaisser, et c’est grâce à ça qu’on repart avec les trois points. Les gens disent alors qu’on n’a pas très bien joué. Ils n’ont pas tort, ce n’était pas le plus joli des matchs, mais en fin de compte, ce sont les trois points qui importent.

Vous parlez des rapports de force 50%/50%, 60%/40%. Qu’en sera-t-il du match contre Mamer ?

Ce sera du 50%/50%. Mamer est une équipe très ambitieuse. Je compare souvent leur équipe à la nôtre, parce qu’elle a une structure similaire. Ils ont des piliers expérimentés à chaque position et alentour, ils ont des jeunes joueurs qui ont envie de montrer ce qu’ils ont dans le ventre et qui ont envie de découvrir la BGL. Ce sont souvent des matchs très difficiles qui peuvent se jouer sur des détails, comme une petite erreur ou une phase arrêtée. Ce sera serré.

À l’avant, le FC Mamer a un attaquant qui lui a déjà rapporté un bon nombre de points, à savoir Mickaël Jager. Avez-vous élaboré une tactique anti-Jager ?

Non, pas vraiment. Pour contrer Jager, ce ne sont pas nous en défense qui sommes les éléments les plus importants, mais c’est la ligne juste devant nous, nos milieux récupérateurs. Ce sont eux qui doivent priver Jager de ballon. Le milieu de terrain sera la clef du match à mon avis. Il va falloir se battre sur chaque deuxième ballon pour justement empêcher Jager de jouer. Vous savez, avec l’expérience qui est la sienne, c’est un véritable renard. Il n’est pas possible de le tenir en marquage pendant 90 minutes. Il faut le sevrer de ballon.

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