Andrea Fiorani: « Nous sommes l’une des meilleures équipes de Promotion d’Honneur »

La semaine dernière, nous avons pris contact avec Manuel Cuccu, l’entraîneur de Rumelange, pour qu’il revienne avec nous sur la bonne forme de son équipe. Justement, l’USR rencontre l’autre équipe en pleine bourre actuellement, à savoir Weiler-la-Tour. Sous la houlette d’Andrea Fiorani, les Yellow Boys ont connu une trajectoire très semblable à celle des Rumelangeois avec un début de saison très compliqué, suivi d’une remontée fantastique. Andrea Fiorani a accepté de nous expliquer comment son équipe est parvenue à remonter la pente.

Votre équipe est sur une excellente dynamique et vous avez confirmé celle-ci en vous imposant 3-1 contre Junglinster en match d’alignement ce mercredi. Quelles ont été les clés du match ?

C’est évidemment un résultat très important contre une équipe qui est extrêmement forte physiquement. Peut-être même sur ce point la meilleure du championnat. Les conditions météorologiques n’étaient pas idéales. On a joué sur un synthétique humide et les balles étaient fuyantes. Ils avaient un style de jeu agressif et ont tenté de nous prendre à la gorge dès le début du match. Ce n’était pas facile, mais nous sommes sur une bonne dynamique et nous en avons profité. À 1-1, j’ai fait rentrer Luka Semedo Glod. C’est un joueur rapide qui cherche constamment la profondeur, et son style de jeu allait apporter beaucoup offensivement à l’équipe. C’est lui qui marque le 2-1, certes avec un peu de réussite, mais il a fait une très belle montée au jeu. Ce n’est pas le seul choix tactique que j’ai fait. On jouait en 4-3-3 et j’ai décalé mon avant-centre Kaylesiz, qui était bien pris par leurs défenseurs centraux, sur la droite et j’ai fait monter Desevic. C’est un autre détail tactique qui nous a permis de gagner cette rencontre. En tant qu’entraîneur, il faut être créatif. Il faut analyser la force d’un joueur et reconnaître à quels postes ces qualités peuvent être mises en valeur.

Votre équipe est désormais cinquième à trois points de la deuxième place, alors que votre saison avait commencé de la pire des manières…

Oui, il ne faut pas oublier que nous étions à zéro point après quatre matchs… Je pense que certains joueurs, et je leur ai dit, n’avaient pas le niveau qu’on était en droit d’attendre d’eux au début de la saison, comme Lamotte et Kaylesiz qui venaient de Virton et de Waremme respectivement. Ils se sont très bien rattrapés. On a eu également un problème de gardiens, l’un a dû rentrer chez lui à Kaiserslautern pour des raisons professionnelles, Pina Cruz s’est blessé après 20 minutes contre Canach, et c’est un jeune joueur, Kenan Agovic, qui a pris la place entre les perches. Il n’a pas fait du mauvais travail, loin de là, mais ce problème de gardien, ajouté aux quelques blessés et aux suspendus qu’on avait nous a mis dans une spirale négative. Nous avons dû changer notre système et nous avons repositionné certains joueurs, à l’image de Khemici que j’ai placé au poste de défenseur droit, parce qu’on avait des absents à cette place. Depuis, il n’a plus quitté cette position, parce qu’il y fait des matchs excellents. On a beaucoup de joueurs très polyvalents. Après ce remaniement, on a commencé à enchaîner les bons résultats. On a un projet et les joueurs y adhèrent. Je suis le premier à le dire, même si je suis l’entraîneur : sur papier, nous sommes l’une des meilleures équipes de Promotion d’Honneur. On n’avait rien à faire dans le bas du classement.

Au-delà de votre bonne forme, ce qui impressionne, c’est que vous jouez avec des joueurs très jeunes qui se montrent fréquemment décisifs…

C’est vrai. Nos jeunes joueurs ont beaucoup de qualités et on veut faire passer le message vers l’extérieur que nous voulons jouer en Promotion D’Honneur avec les jeunes que nous avons formés. Nous montrons à tout le monde que c’est possible. On sait que les jeunes joueurs de notre noyau ont un énorme potentiel, que ce soit Lamotte, Kaylesiz, Nennig ou Semedo Glod. Notre mélange entre jeunesse et expérience est très bon, puisqu’à côté des jeunes, on a des joueurs comme Dervisevic et Da Silva qui apportent toute leur expérience. C’est très important. On ne peut pas aligner uniquement des jeunes. Quand je suis le long du terrain, l’âge ne compte plus pour moi. Qu’ils aient 16, 17, 18, 30 ou 40 ans, peu importe. Ce qui compte, c’est ce que les joueurs peuvent apporter à l’équipe. Mercredi, à 1-1, j’ai fait entrer Luka Semedo Glod. J’aurais pu faire entrer un joueur plus expérimenté, mais je ne l’ai pas fait, parce que pour moi, Luka était le joueur qui correspondait le plus à ce dont j’avais besoin à ce moment de la rencontre.  Bien évidemment, l’âge joue un rôle sur la politique à moyen, voire long terme, parce que si tu formes plus de joueurs, tu dois faire moins de transferts pour mettre une équipe sur pied.

Pour votre prochaine rencontre, vous allez recevoir Rumelange, l’autre équipe en forme du moment. À quel genre de match vous attendez-vous ?

Cette saison, on a toujours eu plus facile de jouer contre les équipes qui nous devançaient au classement. Mis à part Käerjeng, on les a toutes battues. Ce sera un match difficile. J’ai quelques informations sur Rumelange, mais notre approche ne va pas changer. Comme depuis le premier match du championnat, on va faire un pressing haut et défensivement, on va essayer de bâtir sur les dernières journées lors desquelles on a été très solides. Il est évidemment possible qu’il faille changer quelque chose en cours de match. Mais on verra à ce moment-là. On ne va pas les craindre. Ce sera certainement un beau match.

Vous sortez en plus d’une véritable semaine anglaise avec trois rencontres en huit jours. Comment prépare-t-on une telle semaine ?

La première chose est de doser l’entraînement. On ne peut pas s’entraîner de la même manière que si on n’avait pas de match en semaine. Ce qu’il faut éviter, c’est de faire trop de changements dans le onze de base. Ce serait mortel. J’ai opté pour deux changements. Si on est sur une bonne dynamique, c’est le nombre maximal de changements dans l’équipe type que je m’impose. Sinon, je dirais qu’il peut être judicieux de changer jusqu’à quatre joueurs. On avait un entraînement mardi et on fera un petit décrassage avant le weekend. On y donnera aux joueurs la possibilité de prendre un bain de glaçons. Le kiné sera présent à l’entièreté de la séance et interviendra pour masser les joueurs qui en auront besoin. Comme Lamotte et Kaylesiz font 150 kilomètres pour venir à l’entraînement, je les ai dispensés de la dernière séance de cette semaine. C’est un entraînement qu’ils peuvent tout aussi bien faire depuis chez eux et je n’ai absolument aucun doute en leur mentalité professionnelle.

La trêve arrive également à grands pas. Ne risque-t-elle pas de stopper votre dynamique ?

Oui, c’est vrai. La trêve va être davantage bénéfique à des équipes comme Mondercange ou même Käerjeng qui connaissent actuellement peut-être un coup de moins bien qu’à nous. C’est dommage, mais on va s’entraîner presque jusqu’au 20 décembre et on reprendra le 3 janvier. Il n’y aura que deux semaines de coupure pour que les joueurs puissent pleinement profiter de leur famille et des fêtes de fin d’année. J’ai planifié un programme de préparation où nous allons affronter quasi exclusivement des clubs de BGL Ligue, comme Dudelange, Strassen ou Pétange. On ne va pas en rester là, on va tout faire pour maintenir notre forme.

Peut-on en déduire que pour le reste de la saison, vous ne regarderez que vers l’avant ?

On va uniquement regarder vers l’avant. C’était l’objectif initial avec cette équipe. Je n’ai pas directement dit à mes joueurs qu’on devait être les premiers, parce qu’un tel discours en football, c’est une ineptie. Mais l’objectif est de jouer les premiers rôles. C’est ce que nous parvenons à faire actuellement.

Andy Foyen

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