L’ambiance était concentrée après la victoire hier soir et la qualification de Differdange pour un 3e tour de coupe d’Europe. Florilège de réactions et projections, la tête déjà face à Bissen en championnat.
Sur la double confrontation face aux Gallois de The New Saints, les spectateurs ont pu assister à deux périodes pleinement satisfaisantes : la première au Park Hall, et la deuxième hier au stade municipal de Differdange. 90 minutes où l’on a pu observer, sinon apprécier, le jeu made in Pedro Silva : un football résolument porté vers l’avant avec de nombreux centres distribués par les pistons, un Hadji en fausse pointe qui décroche jusqu’à jouer principalement les 10 et distribuer en déviation, multipliant le jeu dos au but.
Le n°23 s’en amuse : « le coach aime que je crée les espaces derrière, et souvent j’en abusais exprès car j’étais seul donc je savais qu’ils allaient descendre! » Un système qui aura permis à Lempereur, en difficulté il y a deux semaines lors de la réception de Drita, de re-montrer son véritable niveau : « Dylan a très bon pied gauche, c’est grâce à sa qualité qu’il y a eu autant de centres. »
Parmi les plus enthousiastes, on comptait évidemment sur Fabrizio Bei, le président du FC Differdange 03 qui avait bien besoin d’une bonne nouvelle en ce moment : « Ce n’est pas tous les jours qu’on se qualifie au tour suivant en coupe d’Europe. J’ai attendu dix ans, c’était déjà face à une équipe du pays de Galles… C’est beau, c’est mérité vu l’ensemble des deux matchs. En première mi-temps on était nerveux, scotchés derrière… Après pénalty, pas pénalty, on s’en fout, on a gagné ! » Un fait de jeu sur lequel reviendra dans les mêmes termes le capitaine Geoffrey Franzoni, tout sourire devant les caméras : « Il y avait probablement pénalty en première mi-temps, mais peu importe, le principal c’est de gagner et de passer ce tour, le reste on s’en fout ! »
Après la douche, Samir Hadji prenait un peu de recul : « on a fait un match propre, on aurait pu marquer plus de buts, on a eu un peu de malchance mais aussi de maladresse. Le but de toute l’équipe c’est d’atteindre les poules, on s’est compliqué la tâche, mais tant que c’est encore possible on va continuer à y croire. Ça va être dur pour enchaîner le championnat et la coupe d’Europe. »
Cette malchance, le tout jeune Boris Mfoumou, 20 ans et déjà deux sélections sous le maillot national camerounais, doit apprendre à la digérer. Comme son coach le rappelle : « tout doit se faire petit à petit, il n’est là que depuis 3 semaines. Il a besoin d’un peu de temps pour s’adapter et ne pas être frustré ». Car il aura montré un impact considérable lors de ces deux titularisations, causant le désordre dans les défenses par son explosivité et son imprévisibilité balle au pied.
Des qualités qui sortent du lot, surtout en l’absence de profondeur de banc… Quand Remy Manso fait le compte des blessés, on prend peur : Bruninho, Gianluca Bei, Edgar Pacheco, Ludo Rauch en plus des indisponibles longue durée André Mendy et Arlindo Barbosa… Et un problème de doublure latérale gauche qui persiste : « le président a promis au coach qu’il recruterait un latéral gauche, car Dylan ne pourra pas assurer deux matchs par semaine tout le temps. Si Dylan avait dû sortir, c’est Abreu qui aurait pris sa place! »
En effet, si le FCD03 s’est qualifié 2-0 sur l’ensemble des deux matchs, tout n’a pas été rose. La première période de ce match retour stigmatise d’ailleurs toute la nervosité. D’après l’entraîneur Pedro Silva, elle était même « catastrophique ». Leandro Borges par exemple était méconnaissable les 45 premières minutes. « Nous avons corrigé ça à la mi-temps, poursuit le coach. En deuxième, on a montré beaucoup de qualités individuellement comme au niveau collectif, et beaucoup de confiance avec le ballon ». Pour Artur Abreu aussi, les choses ont changé à la mi-temps : « on rentre en deuxième à 200%, on aurait même pu mettre un but de plus. Maintenant il faut se concentrer sur le prochain match contre Bissen. »
Ainsi, l’euphorie est de courte durée. Le premier match de BGL Ligue est dans tous les esprits. « J’ai hâte de poursuivre cette aventure européenne, confie d’abord Fabrizio Bei. En plus Talinn c’est un bon souvenir pour nous ! Je pense que c’est faisable, mais il faut garder les pieds sur terre et penser à Bissen. La victoire était bonne, mais il faut penser à demain. » Depuis que le rêve de C1 s’est éloigné, la BGL Ligue plus importante que le reste ? Ce sont en tout cas les éléments de langage de tout le club, jusqu’à une scène surréaliste où en réponse à des questions sur le niveau du prochain adversaire [le FCI Levadia Talinn], Pedro Silva comme le directeur sportif Remy Manso évoquent… le FC Atert Bissen. C’est Vítor Pereira qui va être content.
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