Liés par le sang autant que par le volley, les frères Novais tissent depuis un quart de siècle leur histoire à deux, unis par le jeu et l’ambition. Portrait des jumeaux du VC Strassen qui, d’année en année, continuent de marquer l’histoire de leur sport.
Dans le hall omnisports de la cité strassenoise, alors que les ballons smashés fusent et les semelles crissent, il suffit d’un instant pour distinguer, au milieu de cette effervescence, deux silhouettes qui se répondent comme un miroir. Samuel et Simão Novais, tous deux âgés de 25 ans, sont jumeaux. L’un distribue le jeu avec la précision d’un horloger (Simão) pendant que l’autre, libéro infatigable, défend chaque point comme une promesse (Samuel).
Leur histoire a débuté bien avant les trophées au sein du club le plus titré de l’élite masculine du volley grand-ducal. « On avait essayé plein de sports, le foot, le basket mais aussi le tennis de table » se remémore Simão. « Et puis notre grand frère Flávio nous a lancé un défi : allez, essayez le volley une fois ! Dès le premier entraînement, on a su qu’on ne décrocherait plus jamais du volley. » enchaine Samuel.
C’était en 2007, dans le gymnase de Wiltz. Depuis, la passion née aux confins du Nord du pays n’a jamais faibli. Le premier service, le premier bloc, la première victoire ; tout a été vécu à deux : « On a commencé ensemble et on continuera jusqu’à la fin ensemble. » clament-ils d’une seule voix.
De Wiltz à Diekirch, puis Lorentzweiler et enfin Strassen, le parcours des deux frères ressemble à une ascension méthodique, toujours nourrie par un amour sincère du jeu. Et surtout, par cette gémellité complice qui les pousse à se dépasser : « Être jumeaux a tout changé. On se corrige mutuellement, on se motive, on se console après les défaites tout autant qu’on célèbre chaque victoire ensemble. » confie Simão.
Si leur carrière a connu plusieurs sommets, 2018 reste gravée dans leur mémoire. Cette année-là, les frères Novais décrochent la médaille d’or au Small Countries Division, sous les couleurs de la sélection luxembourgeoise. « On a osé, on a tout donné » se souvient Simão. Il sera sacré meilleur passeur du tournoi tandis que son frère repartira avec le titre de meilleur libéro.
« Ce moment-là, c’est notre Madeleine de Proust » sourit Samuel. « La première médaille, le premier hymne, la fierté de représenter le Luxembourg ensemble. »
Depuis, les distinctions se sont enchainées avec plusieurs titres de champion national, des Coupes à répétition et une aura grandissante dans une Mixvoip league de plus en plus compétitive.
Depuis 2021, Strassen est devenu leur maison sportive. « C’est le club où on se sent le plus à l’aise » explique Simão. « On y a trouvé un équilibre, un groupe soudé et une atmosphère familiale. »
Concernant le nouvel exercice, l’optimisme reste intact de leur côté : « On a une équipe jeune, pleine d’envie. Cette saison, on veut à nouveau viser haut, ensemble. »
Pour Samuel, cette routine victorieuse ne lasse jamais : « Beaucoup disent qu’on doit être fatigués de gagner. Mais personne n’aime perdre ! On est Strassen, on joue pour le titre. Toujours. »
Seule exception à leur trajectoire parallèle à noter dans leur parcours, 2022, quand Simão s’envole pour Lisbonne afin de poursuivre un master. « C’était une année un peu atypique. On n’était pas ensemble à l’entraînement, mais toujours unis par la sélection nationale. »
Une séparation relative, presque symbolique. Car, au fond, l’un n’existe jamais sans l’autre. « Représenter le même maillot, c’est une fierté immense » résume Samuel.
À 25 ans, les frères Novais ne pensent pas à ralentir. « On jouera tant qu’on en aura envie et tant que le corps suivra » sourit Simão. Leurs objectifs ? Continuer à empiler les titres avec Strassen, et briller encore sous les couleurs luxembourgeoises. Cela commence dès samedi face à Junglinster…
Samedi 18 octobre à 19h30 : Strassen – Junglinster
Jocelin Maire
Mental Médias SARL
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