Céline Töpler : « Je me mets toujours moi-même sous pression »

L’ancienne gardienne de Differdange arrivée à Junglinster cet été fait déjà l’unanimité à la Jeunesse. Entretien avec Céline Töpler, sans concession sur ses performances et ses ambitions.

Après trois belles saisons à Differdange, pourquoi as-tu fait le choix de relever un nouveau challenge à Junglinster ?

Pour des raisons personnelles ! En déménageant à Wasserbillig, mon temps de trajet a doublé… J’ai accepté cette situation pendant une saison, mais ces trajets me prenaient trop de temps libre. Après un entraînement, on souhaite rentrer chez soi le plus vite possible sans passer tout son temps en voiture. À la longue ça devenait éprouvant… J’ai informé Differdange assez tôt que j’étais à la recherche d’un club plus proche de mon nouveau domicile. Il me tenait à cœur de partager ma réflexion de manière transparente afin d’éviter tout malentendu.

Lorsque Junglinster m’a contactée, j’ai accepté de les rencontrer. Leur projet m’a tout de suite convaincue, car il s’inscrit dans une vision à long terme et pas seulement sur une saison. Et il ne se trouve qu’à 25 minutes de chez moi ! Mon départ de Differdange n’a donc pas été une décision facile, contrairement à ce que certains pourraient penser. J’y ai joué pendant trois ans, j’ai eu l’opportunité de faire mes preuves en première division et je suis toujours très reconnaissante envers le club pour la chance qu’ils m’ont donnée…

« Je ne suis jamais totalement satisfaite de mes performances »

La Jeunesse a une véritable histoire en Ligue 1. L’année dernière elle a joué les play-offs titre et entend revenir titiller les places de tête : est-ce que tu sens ce poids ou cette motivation supplémentaire ?

Je ne dirais pas que je ressens plus de pression que la saison dernière à Differdange : l’année passée, nous avions manqué les play-offs de très peu. Je pense donc que la pression reste la même. De toute façon, je me mets toujours moi-même sous pression, car je ne suis jamais totalement satisfaite de mes performances ! Et je suis très motivée à atteindre les play-offs avec mon nouveau club : je vais tout donner pour que nous y arrivions à nouveau cette saison, même s’il peut parfois y avoir des échecs ponctuels.

Comme ce week-end contre le SC Ell (7-1) : comment se remotiver après ce scénario ?

Personnellement, après le match contre Ell, j’étais très déçue et le week-end fut dur, dans le sens où il fallait digérer cette lourde défaite. Mais heureusement, une nouvelle semaine commence, et on nous a tout de suite offert une chance de faire mieux lors du match de coupe [ndlr : gagné 5-0 contre Rosport]. De toute façon on ne peut pas changer le passé. On apprend de ce genre de rencontres, et je pense qu’elles nous donnent beaucoup de motivation pour les prochains matchs, car on veut montrer nous-mêmes que l’on sait faire mieux. C’était un faux pas, mais on n’est qu’en début de saison et il reste encore beaucoup de matchs pour améliorer nos performances.

On parle souvent de ce club comme une grande famille, comment tu y es-tu intégrée ?

Je n’aurais pas pu imaginer une meilleure intégration dans l’équipe que celle que j’ai vécue ! On sent vraiment que le groupe est comme une famille, et j’étais, pour ainsi dire, tout de suite adoptée. Grâce au stage d’entraînement à Gérardmer, où nous avons pu mieux nous connaître, ce processus d’intégration s’est fait encore plus rapidement – d’autant plus que beaucoup de nouvelles joueuses ont rejoint Junglinster cette saison.

Tu nous racontes ton premier match sous tes nouvelles couleurs, avec une victoire 2-1 contre le Swift ?

Je dois avouer que j’étais très nerveuse ! Mais l’équipe m’a soutenue en me montrant qu’elle me faisait confiance. Quand nous avons gagné, ça me semblait tout à fait normal de partager la joie et de célébrer avec toute l’équipe. Ce n’était pas un sentiment étrange… Plutôt familier alors que c’était seulement mon tout premier match officiel avec Junglinster !

« Il faudrait davantage d’arbitres »

La FLF a dévoilé les grandes nouveautés pour l’arbitrage masculin. Comment ressens-tu l’absence d’assistants sur la touche lors des matchs féminins ?

Être arbitre n’est pas un métier facile – et seul sur un terrain aussi grand est d’autant plus difficile. C’est impossible de voir tout lorsqu’on a un seul angle de vue. Les juges de touche aideraient beaucoup l’arbitre principal. Malheureusement, il arrive encore parfois que des matchs soient décidés par l’arbitrage – sans que ce soit un reproche, car au final, il est seul face à 22 joueuses ! Le fait d’avoir trois arbitres impliquerait évidemment plus de frais pour le club, et certains n’en ont peut-être pas les moyens. Pour ma part, je serais heureuse d’avoir trois arbitres : les matchs se dérouleraient de manière plus équitable. Mais je comprends aussi pourquoi ce n’est pas le cas aujourd’hui – il faudrait tout simplement avoir davantage d’arbitres.

Un mot sur le coach Julien Turnau ?

Notre entraîneur est quelqu’un d’ambitieux, discipliné, bien préparé, drôle mais aussi exigeant. Il sait exactement quand et comment gérer l’équipe. Je suis contente qu’il soit resté à Junglinster cette saison. Il essaie de tirer le meilleur du groupe et il sait aussi que certaines choses demandent du temps.