Après l’alerte rouge sur l’exercice précédent, les clubs semblent avoir mieux géré l’année 2024 en redressant la barre pour une écrasante majorité. Analyse d’une situation financière en convalescence.
À la lecture des documents comptables des clubs de BGL Ligue, l’heure est plutôt à l’optimisme. Les rapports de réviseurs d’entreprises agréés, bilans financiers et annexes montrent que la situation, à défaut d’être saine, est en voie de guérison. Si le nombre d’associations bénéficiant de capitaux propres positifs (en vert dans le tableau 1) n’a pas bougé (il s’agit des mêmes, les promus Hostert et Bettembourg étant venu suppléer Kaerjeng et Mersch), les finances de grosses écuries comme le F91 (+162K), le Progrès (+300K) ou le Racing (+575K) montrent une très nette amélioration. Le mécénat du club de la capitale par sa présidente Karine Reuter ou la politique de sponsoring du Progrès Niederkorn mise en place par Thomas Gilgemann semblent porter leurs fruits. Le plan d’apurement des dettes de la Jeunesse et les conventions signées par le président Marc Theisen avec les joueurs ont permis à la Vieille Dame d’obtenir en première instance sa licence UEFA. Idem du côté de l’Union Titus Pétange dont les fonds injectés par les nouveaux investisseurs allemands (Kojo Ado le président-coach comme Thamrat Vechviroon le nouveau T2) ont évité la banqueroute comme cadeau empoisonné pour fêter les 10 ans de la fusion.
Encore cette année, ce sont Strassen et Mondorf qui montrent l’exemple. Bien aidé par les subventions qui récompensent la qualification européenne miraculeuse en 2024, le club de Luc Hilger ne s’est jamais porté aussi bien, dépassant même le million d’euros de fonds propres (pour un budget de 1,388M). La vraie politique sportive ambitieuse affichée aurait pourtant pu faire craindre quelques excès. Non seulement les finances sont saines avec un bénéfice de plus de 200K sur l’exercice, mais l’UNA a terminé la saison à une historique deuxième place du championnat qui lui garantit de nouvelles indemnités de l’UEFA. Coup double pour Strassen. Quant à l’USM, avec une gestion toujours aussi rigoureuse et un record de points dans l’élite du football pour le club malgré des subventions en bas de tableau, Christian Strasser apparait à nouveau un dirigeant modèle.
Notons que Hostert et Bettembourg font partie des bons élèves, malgré les hausses de frais engendrés par une montée en BGL Ligue (occasionnant une perte de plus de 116K pour l’USH, loin de bénéficier des subventions publiques et du nombre de licenciés du SCB), avec une gestion raisonnée tout à leur honneur. En revanche, la relégation sportive du peloton de tête Wiltz, Mondercange et Bettembourg en Promotion d’Honneur interroge : entre les clubs aux capitaux propres dans les abysses, ceux qui étalent leur plan de sauvegarde sur des années en attendant la venue messianique d’un généreux donateur, et ceux qui ont jeté l’éponge et de l’équilibre des comptes et de la transparence, l’heure n’est guère aux réjouissances… Mais le tableau ne semble pas si noir. Hormis le cas particulier du Swift Hesperange, resté sourd à nos demandes, les impayés aux joueurs ou entraîneurs tendent à se résorber. La lumière parait même jaillir de tous côtés à en croire les associations bénéficiaires sur l’exercice du 1er janvier au 31 décembre 2024.
Deux clubs seulement enregistrent des pertes, dont des progrès notables pour Rosport (passant d’un exercice déficitaire de 35,5K à 4,7K seulement) et une situation prévue de longue date pour Hostert (rénovation, modernisation et agrandissement des infrastructures entièrement amortis par les fonds propres). Il faut dire que le nouveau programme de solidarité de l’UEFA a bien aidé les clubs à franchir le cap vers un bénéfice. Si l’on excepte les deux comités qui n’ont pas joué le jeu de la communication de leurs données financières, on s’aperçoit que notre BGL Ligue a été majoritairement bénéficiaire en 2024. Ce sont près de 2,4 millions d’euros qui ont été capitalisés dans les caisses de nos clubs, grâce aux sponsors, aux manifestations hors-terrain, à la billetterie ou aux transferts de joueurs.
Il ne faudrait bien sûr pas faire preuve d’un angélisme forcené qui cacherait le problème de fond (dans tous les sens du terme). Avec les comités qui n’ont fourni aucune donnée dont on sait au moins pour l’un d’entre eux que la situation financières est dans le rouge, ce ne sont pas moins de 50% de nos clubs qui sont sous la menace d’un dépôt de bilan. Mais quand bien même es conséquences de la crise immobilière sont toujours aussi dramatiques pour les créanciers ou fournisseurs, les dirigeants de notre football pourraient avoir trouvé d’autres moyens pour subsister.
À suivre demain : le bilan sur les affluences de la saison !
Retrouvez la partie du bilan : la saison en 7 chiffres clés.
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