Arno Mersch : « Fier de pouvoir vivre ce moment d’histoire » 

6 minutes

Pour le FC Lorentzweiler, cette saison est la toute première de son histoire en Promotion d’Honneur. Quoi de plus normal donc que de donner la parole à Arno Mersch ? Le désormais septuagénaire a marqué le club en tant que gardien, mais aussi comme homme à tout faire sur lequel le FCL a toujours pu compter. Arno revient avec nous sur l’ampleur prise par son club et sur ses plus beaux souvenirs en orange.    

Se tromperait-on si l’on disait que le FC Lorentzweiler a rythmé toute votre vie ? 

C’est tout à fait ça. Je suis originaire de Lorentzweiler et j’ai fait ma première licence au club en 1962. À l’époque, il n’y avait qu’une équipe de jeunes. C’était celle des scolaires. Le club a grandi au fur et à mesure et on a rapidement su mettre une équipe junior sur pied. Mais pour ma part, j’ai commencé dans l’équipe première. On jouait en D3, on a accédé quelques fois à la D2, puis on est redescendus en D3. On restait un club de village avec les difficultés que cela implique. On n’avait pas le réservoir de joueurs nécessaires pour se maintenir durablement en D2 dans notre village. Alors, on dépendait beaucoup de l’entraîneur du moment. À l’époque, quand un entraîneur débarquait dans un nouveau club, il venait souvent avec des joueurs qui le suivaient de club en club. S’ils étaient de qualité, le club en profitait grandement.  

Vous étiez donc joueur pour le FCL. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ? 

Oui, j’y ai joué, avec quelques interruptions, jusqu’en 1986. J’en garde évidemment de très bons souvenirs. Comme dans tout club, on a vécu beaucoup de hauts et beaucoup de bas. Mais si je ne devais retenir qu’un seul match, ce serait celui à domicile contre Mertzig. J’avais 18 ou 19 ans (NDLR : C’était lors de la saison 1970-1971). On était en D3 et on jouait la montée. Mais pour ce faire, on devait absolument battre Mertzig. Finalement, on gagne ce match et on fête la montée comme il se doit. 

Vous avez donc évolué au FC Lorentzweiler pendant 4 ans comme joueur. Comment l’histoire a-t-elle continué quand vous avez raccroché les crampons ? 

Dès 1986, je suis devenu caissier et trésorier. Je me suis beaucoup impliqué dans la vie quotidienne du club. J’étais sur le banc le dimanche en tant que soigneur, j’ai longtemps fait partie de la commission des transferts et j’ai aussi entraîné les gardiens. Mais dans ce domaine, on s’est bien professionnalisé. Depuis 2 ou 3 saisons, on a un entraîneur des gardiens en bonne et due forme. Je gérais également le stock de marchandises à la buvette. Mais dans ce domaine, ce sont maintenant des personnes un peu plus jeunes que moi qui prennent plus de responsabilités. C’est une bonne chose, parce que quand l’âge avance – et j’ai maintenant un 7 comme premier chiffre à mon âge – il faut savoir se freiner.  

D’autant plus que le FCL est connu pour être un club très actif… 

Oui. Le club organise un bon nombre de fêtes, par exemple une soirée moules ou une soirée choucroute. Dans ces cas-là, j’aide pour faire les achats ou pour l’organisation de la soirée. Ce sont toujours de bons moments. Je me rappelle quand on a eu notre nouveau terrain en 1998, on a organisé quelques matchs de gala qui étaient très agréables. Voir l’Eintracht Trier – qui évoluait en 2. Bundesliga à l’époque – jouer sur notre terrain, c’était une sensation inoubliable. 

Comment décririez-vous l’évolution de Lorentzweiler ces 30 dernières années ? 

Évidemment positivement. Lors de la saison 1999-2000, on a accédé pour la première fois de notre histoire à la D1. Pour tout notre village, c’était l’événement de l’année. Ensuite, on a fait l’ascenseur pendant quelques années entre la D2 et la D1, avant de nous inscrire définitivement comme une valeur sûre de la D1 à partir de la saison 2011-2012. On a longtemps bataillé pour accéder à la Promotion d’Honneur. Par exemple, au terme de la saison 2017-2018, nous avons accédé aux barrages pour monter, mais on a été défaits 1-0 par Mamer. On a aussi joué contre Steinsel une finale de Coupe FLF, que l’on a malheureusement aussi perdue. Mais malgré les défaites, cela reste des moments inoubliables tant c’était spécial de voir notre équipe évoluer devant autant de monde. Enfin l’année dernière, nous avons réussi à acter notre montée en Promotion d’Honneur. C’était un sentiment indescriptible… J’étais évidemment très fier de pouvoir vivre ce moment d’histoire. 

Revenons à vous, pourriez-vous nous décrire une semaine typique de travail pour Lorentzweiler ?  

Mon occupation première dans le club, c’est mon rôle de trésorier. Gérer la trésorerie d’un club de Promotion d’Honneur, aujourd’hui, ce n’est pas un travail que l’on fait en 5 minutes. À côté de cela, je vais voir les matchs les dimanches. Je prépare les caisses pour les entrées et celles pour la buvette. J’essaie aussi d’aller voir le plus souvent possible nos équipes de jeunes. Je m’assure également que les maillots soient lavés. Mais là, ce sont des occupations un peu plus secondaires.  

Ce qui est frappant avec Lorentzweiler, c’est que le comité est en majorité assez jeune, mais il représente quand même toutes les tranches d’âge. 

Je suis le plus ancien du comité, avec mon âge qui commence par le chiffre 7. On a deux autres membres qui ont une petite soixantaine d’années. Mais le reste du comité est constitué de personnes assez jeunes. Ces derniers sont une véritable plus-value pour le club. Ils s’occupent désormais des transferts. Grâce à leurs excellentes relations, ils ont réussi à faire venir chez nous des joueurs que l’on n’aurait jamais su faire venir sans eux. 

Est-ce ce qui permet d’expliquer votre bonne moyenne de spectateurs en Promotion d’Honneur ? 

La montée en PH a évidemment augmenté notre nombre de spectateurs. De plus, en Promotion d’Honneur, il y a actuellement beaucoup d’équipes de la région. Cela nous permet de jouer un grand nombre de derbys, par exemple contre Walferdange, Steinsel ou Beggen. On regrette évidemment que Bissen, Schieren et Lintgen n’évoluent plus en PH. Contre eux, c’était toujours des derbys intéressants. Avant cette saison, l’assistance de nos matchs dépendait beaucoup de notre forme. Quand nous jouions les premiers plans, nous attirions évidemment plus de monde. En D1, on était contents lorsqu’on vendait 80 ou 90 tickets d’entrée en plus des abonnés. La billetterie était vraiment bonne lorsqu’on atteignait la barre des 100 personnes. Aujourd’hui, sans compter les abonnés, on en vend environ 150 par match. En tout, on atteint facilement les 250 spectateurs. Si on compare nos entrées avec le reste des plus hautes divisions, je ne pense pas que nous ayons à rougir.  

Le FC Lorentzweiler doit-il à moyen ou long terme ambitionner d’accéder à la BGL Ligue ? 

On peut toujours rêver. Notre premier objectif doit être de nous maintenir durablement en Promotion d’Honneur. Mais pourquoi pas ? Le Marisca Mersch nous a montré la voie…  

Andy Foyen

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