Allemagne, eldorado des Luxembourgeois 

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Depuis plusieurs années, l’Allemagne est devenue une terre d’accueil pour nos joueurs. Que ce soit à la formation ou plus tard dans leurs carrières, nombreux sont les Rout Léiwen ayant évolué dans le football allemand. 

Le Grand-Duché a toujours entretenu des liens étroits avec son voisin allemand. Dans tous les domaines, les échanges transfrontaliers ont forgé la proximité germano-luxembourgeoise. Le ballon rond n’est pas en reste. L’Allemagne est devenue au fil des années un véritable Eldorado pour les footballeurs du Grand-Duché cherchant à rejoindre le monde professionnel et ce, parfois dès la formation. Éléments d’explication.

Pourquoi jouer en Allemagne ?

Parmi les quarante joueurs appelés en sélection depuis septembre 2024, vingt-cinq d’entre eux ont évolué au sein d’équipes allemandes. L’Allemagne constitue une destination de choix pour nos footballeurs. Avec trois divisions professionnelles et une quatrième semi-pro, le football allemand attire des Luxembourgeois aspirant à décrocher un contrat pro. Sans compter que d’un point de vue culturel, passer du Grand-Duché à l’Allemagne relève d’une certaine facilité linguistique. Cumulés, ces atouts font de l’Allemagne une destination privilégiée de nos footballeurs.

Quels clubs pour les Rout Léiwen ?

Les vingt-cinq joueurs passés de l’autre côté de la Moselle ont évolué dans vingt-trois clubs allemands. En se penchant sur leur répartition géographique, on remarque une proximité avec le territoire grand-ducal. Les clubs frontaliers de l’Eintracht Trier et du FC Sarrebruck sont des points de passages pour plusieurs joueurs ne voulant pas trop s’éloigner de leur domicile. Ainsi, par exemple, Mathias Olesen, Eldin Dzogovic, Alessio Curci ou encore Michael Omosanya ont évolué sous les couleurs de l’Eintracht Trier.

D’un point de vue plus global, la grande majorité des clubs fréquentés par les Rout Léiwen restent proches du pays. Parmi eux, on retrouve des équipes de Rhénanie-du-Nord Westphalie comme Cologne, le Borussia Mönchengladbach ou Schalke 04, de Rhénanie Palatinat comme Mayence ou l’Eintracht Trier, et de Sarre comme Sarrebruck.  

Mais de plus en plus de joueurs se dirigent vers des villes plus éloignées de la frontière. Par exemple Sébastien Thill a évolué au Hansa Rostock, Danel Sinani à St. Pauli, Dirk Carlson au Erzgebirge Aue ou David Jonathans au Bayern Munich. 

Le poids du CFN

Le Centre de formation national de Mondercange joue un rôle prépondérant dans le départ de nos joueurs vers l’Allemagne. Sur les vingt-cinq passés par le championnat allemand, dix-neuf y ont finalisé leur formation. Dans un entretien accordé à la chaîne YouTube du SC Bastia, Florian Bohnert mettait en lumière le parcours de nombreux jeunes du pays. « Au CFN, on jouait surtout contre des équipes allemandes comme Mayence, Cologne ou les autres clubs de la région. Pour ma part j’avais le choix entre signer en U17 à Sarrebruck ou au FC Metz : j’ai préféré l’Allemagne pour rester dans ma famille et ne pas aller en centre de formation loin de la maison ». 

A l’instar de Bohnert, beaucoup de jeunes joueurs suivent la même trajectoire. La politique du CFN est de pré-former les jeunes espoirs avant, à leurs seize ans, de les pousser vers des clubs professionnels pour parfaire leur apprentissage. C’est là qu’intervient un règlement de la FIFA. Un jeune entre seize et dix-huit ans ne peut intégrer un centre de formation que si celui-ci est situé à moins de 100km de son domicile, ou à 50km de la frontière si le joueur réside à moins de 50km de cette démarcation. De ce fait, pour les Luxembourgeois, les options sont limitées à Metz et à l’Allemagne avec les frontaliers de Trèves et de Sarrebruck notamment. Passé dix-huit ans, cette règle ne s’applique plus, permettant aux joueurs d’intégrer les filières jeunes plus lointaines comme Cologne ou Hanovre. Un point de règlement parfois aussi contourné par l’entouyrage des joueurs ou les clubs attirés puisque certains jeunes intègrent des centres de formation plus lointains, à l’instar de Fabio Domingos qui a rejoint l’académie du PSG avant sa majorité.

Détectés lors de leurs passages au CFN, les talents de Mondercange rejoignent les clubs allemands pour poursuivre leur évolution dans un cadre professionnel. Les valeurs de l’école allemande séduisent aussi au grand-duché. Réputée rigoureuse physiquement et portée sur la discipline, l’école allemande est reconnue en Europe pour former des joueurs complets capables de se frotter jeunes au plus haut niveau. En allant finaliser leur formation outre-Moselle, nos meilleures pépites s’assurent un apprentissage du monde pro en vue de décrocher un premier contrat. De l’autre côté, l’explosion ces dernières années de footballeurs luxembourgeois incite les recruteurs allemands à se tourner vers notre vivier national. En allant piocher au CFN, tous espèrent signer le futur Leo Barreiro, formé à Mayence où il s’est révélé au monde. 

Mayence, un foyer de Luxembourgeois

Mayence parait le plus luxembourgeois des clubs allemands. Parmi les quarante joueurs appelés depuis septembre 2024, six sont passés par le club de Rhénanie. Florian Bonhert, Jayson Videira, Timothée Rupil, Aiman Dardari, Alessio Curci et Leandro Barreiro ont tous porté la tunique rouge du club allemand. Arrivé au club en 2016, Leo a gravi les échelons de l’académie pour devenir un titulaire indiscutable avant de rejoindre le Portugal et Benfica. Son ascension fulgurante a vraisemblablement convaincu les dirigeants de se tourner vers le Grand-Duché. Désormais, Mayence est un habitué des confrontations au CFN afin de dénicher ses futurs talents luxembourgeois. Le dernier en date, Fabio Da Silva Santos, seize ans, est arrivé au club en juillet en provenance des Young Boys de Diekirch. Jayson Videira a également rejoint la réserve de Mayence après quatre ans passés à Hanovre.

Pour des raisons sportives, culturelles et géographiques, l’Allemagne est devenue ces dernières années un point de passage pour de nombreux Rout Léiwen. Du fait d’un apprentissage reconnu au plus haut niveau, les jeunes espoirs du football grand-ducal partent faire leurs armes outre-Moselle en vue de décrocher des contrats professionnels. Plus qu’un simple centre de formation, le football allemand voit aujourd’hui des joueurs luxembourgeois briller au haut niveau, à l’image de Danel Sinani, pierre angulaire de St. Pauli. 

Thomas Kauffmann

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