Ado Kojo : l’OVNI 

Parmi les dirigeants du football luxembourgeois qui portent souvent la double casquette de chef d’entreprise, Ado Kojo fait figure d’originale exception. Coup de projecteur sur un président qui tente de donner le « la ». 

215 800. On ne parle pas là du prix du dernier SUV à la mode ou du dernier bijou hors de prix que se serait payé une star holywoodienne, mais bien du nombre d’auditeurs mensuels du président de l’Union Titus Pétange, Ado Kojo, sur la plateforme de streaming Spotify. Samuel Shari Aaliah Adomako de son vrai nom possède sa petite notoriété dans le monde de la musique en Allemagne, notamment avec le hit « Du liebst mich nicht » en featuring avec Shirin David qui cumule par exemple plus de 52 millions de vues sur YouTube. De quoi se demander ce que ce drôle d’oiseau est venu faire au Grand-Duché. 

Car le chanteur de R&B est devenu, en février 2025, le nouvel homme fort de l’Union Titus Pétange, le club fondé il y a une dizaine d’années après la fusion entre le CS Pétange et le FC Titus Lamadelaine. Son binôme formé avec l’homme d’affaires Thamrat Vechviroon a mené à quelques changements rapidement opérés, et parfois difficile à suivre, d’autant plus que le quadragénaire est plutôt avare en paroles au moment de commenter l’actualité de son club. 

Coach : ça change plus vite que la musique

Le coach Filipe Ribeiro avait ainsi été remercié à la mi-saison, malgré les résultats honnêtes, afin d’installer Akil Momade. Mais en proie à des soucis de santé, le recruteur ne reste que quelques mois avant de céder sa place à Kiril Rachev cet été, qui n’aura tenu que… trois semaines. Une instabilité qui a de quoi inquiéter, et qui a en tout cas obligé le nouveau président à prendre une décision radicale qu’il avait déjà expérimentée en fin de saison passée : c’est désormais lui qui officie sur le banc pour coacher une équipe dont le début de saison n’incite guère à l’optimisme. 

Une situation à laquelle le Germano-Ghanéen est semble-t-il habitué, en témoigne son titre de 2015 intitulé sobrement « Ups&Downs ». Comme une sorte de message prémonitoire que, 10 ans plus tard, son nouveau club allait devoir traverser quelques zones de turbulences durant la saison avant d’arriver à bon port dans l’objectif maintien. 

En espérant pour l’UTP que cela ne soit pas le début d’une chute pour le club et que le titre « Supernova », également sorti en 2015, ne soit un autre message prémonitoire qui n’aurait pas valeur de très bon présage.