
L’Allemagne aurait pu ne plus être l’ogre tant redouté. Mais un jeu léché, un impact surpuissant et des erreurs individuelles des Rout Léiwen ont scellé la rencontre dès les premiers instants.
ALLEMAGNE 4-0 LUXEMBOURG
Deux matchs rageants ont ouverts en septembre la campagne de qualification pour la Coupe du Monde 2026. Deux rencontres frustrantes, la première avec l’expulsion dès la 4e minute de Seid Korac, la deuxième avec un but largement évitable encaissé contre la Slovaquie. Celle-là même qui avait réussi à vaincre la Mannschaft pour son entrée en compétition et que les Rout Léiwen avaient presque réussi à dompter. Alors on pouvait espérer. Écouter Barreiro qui martelait que rien n’était impossible en conférence de presse la veille. On se prenait à croire que cette Allemagne était prenable, avec Jeff Strasser aux commandes et face aux 2381 supporters qui vibraient sur l’hymne national. Et puis on se rappelait que Sinani était suspendu, qu’Yvi était blessé au genou, et qu’en face il y avait Wirtz, ovationné en avant-match en recevant le prix de footballeur de l’année décerné par Kicker, mais aussi Raum, Goretzka, Adeyemi, Gnabry…
Le XI de départ de Strasser augurait un jeu résolument recroquevillé en défense. Bohnert et Jans évoluaient davantage en latéraux bas qu’en pistons. Et les premières mèches allumées par les Allemands donnaient le ton. Les rares phases de possession luxembourgeoises étaient mal gérées et après l’expulsion de Carlson, il ne restait plus que trois joueurs pour occuper les trois-quarts du terrain. En face, la Mannschaft s’amusait dans les petits espaces, faisant étalage d’une palette technique à donner le tournis. Heureusement Moris était dans un grand soir, car que ce soit en tiki taka, sur les centres ou en transition, les Rout Léiwen se faisaient manger.
Près d’une demi-heure après avoir été réduits à 10, Strasser n’avait toujours pas fait entrer de sang neuf, avec un Kiki Martins repositionné dans la défense à 3. À la pause, le constat était sans appel : 25 % de possession et seulement 62% de passes réussies, souvent de longs ballons dégagés ou des passes dans le dos quand les rares incursions dans le camp adverse se retrouvaient sans solution. Finalement, 2-0 à la mi-temps, ce n’était pas cher payé. Mais après 5 minutes au retour des vestiaires, l’addition était doublée, les coups de pieds arrêtés redoutables. À l’entrée en jeu de Selimovic (67′), Martins revenait dans l’entre-jeu et on ne voyait plus aucun Luxembourgeois en attaque. Les 25 dernières minutes étaient alors dévolues aux Ola des 23.000 supporters allemands, au siège assidu de notre surface et aux dernières sueurs froides de Jeff Strasser. Dans le temps additionnel, Anthony Moris montrait encore qu’il avait été largement à la hauteur d’une rencontre où il a été sollicité à 28 reprises… Ce n’était sans doute pas le match sur lequel son groupe était attendu. Mais pendant ce temps à Belfast, l’Irlande du Nord venait à bout de la Slovaquie (2-0) et nous laissait à 6 points derrière les trois devant.
Après trois minutes de jeu, Woltemade obligeait Moris à briller, et quelques secondes plus tard, la frappe détournée de Gnabry terminait au fond des filets. Par chance, la VAR annulait le but car le ballon avait rebondi sur le bras de Woltemade… Sursis puisqu’après une faute de Kiki Martins aux 20 mètres, David Raum venait inscrire un sublime coup-franc direct enroulé qui surprenait Anthony Moris (1-0, 13′). Cinq minutes plus tard, Dirk Carlson a le mauvais réflexe devant le ballon de Gnabry et décolle le bras du corps. La VAR intervient pour signaler le pénalty logique, et M. Minaković expulse Carlson en position de dernier défenseur. Sévère, tout autant que la sanction sur le terrain : Joshua Kimmich transforme (2-0, 21′). Les Allemands inscriront même un troisième but avant la première moitié du premier acte, mais le festival de Gnabry était fort justement signalé hors-jeu.
Serge Gnabry va pourtant profiter des premières minutes de Veiga pour le déposer, bénéficier d’un contre favorable et crucifier Moris (3-0, 48′). Le nouvel entrant pas en veine, puisque sur un corner de la droite vers la gauche dans la foulée, cafouillage de Moreira et Veiga pour le doublé de Kimmich(4-0, 50′). Quant au poteau gauche d’un Moris battu, il tremblera encore longtemps sur un coup-franc direct de Florian Wirtz qui aurait pu assurer une manita à la Mannschaft.
World Cup European Qualifiers Group A – dimanche 10/10/25 – 20h45
PreZero Arena à Sinsheim – pelouse en excellent état – 25.249 spectateurs
Arbitres (SRB) : Nenad Minaković, assisté de MM. Nikola Borović et Boško Božović
4e arbitre : Pavle Ilić. VAR : Momčilo Marković, assisté de Jelena Cvetković
ALLEMAGNE 4-0 LUXEMBOURG
( Raum 13′, Kimmich s.p 21′ 50′, Gnabry 48′ // )
Compositions :
ALLEMAGNE (sél. : Julian Nagelsmann) : 4-2-3-1
Baumann (G) – Raum (Brown 82′), Tah, Schlotterbeck (Anton 46′), Kimmich (C) – Goreztka, Pavlović – Wirtz, Gnabry (Beier 68′), Adeyemi (Baku 61′) – Woltemade (Burkardt 61′)
LUXEMBOURG (sél. : Jeff Strasser) : 5-3-2
Moris – Bohnert (Veiga 46′), Carlson, Korac, Mahmutovic, Jans (C) – Olesen (Dzogovic 87′), Barreiro, C.Martins (S.Thill 78′) – Dardari (Selimovic 67′), Moreira (O. Thill 67′)
Avertissements :
ALL : –
LUX : [Strasser 34′] Martins (60′)
Exclusion :
LUX : Carlson (19′)
De notre envoyé spécial à Sinsheim
Mental Médias SARL
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