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Mehdi Terki, retour d’un ambitieux au Luxembourg : « On n’a peur de personne »

9 minutes
Mehdi Terki Bissen
© Sportspics

Figure de proue du projet bissenois, celui qui avait été sacré champion avec le Swift Hesperange en 2023 en tant que capitaine revient au Grand-Duché pour une fin de carrière qu’il aborde avec motivation. Le milieu qui a beaucoup voyagé durant sa carrière pense que l’Atert Bissen a les armes pour faire bien mieux que le maintien cette saison. 

Tu as une carrière qui t’a amené à beaucoup voyager et à découvrir différentes cultures. Quel est le pays où tu as le plus apprécié évoluer au quotidien ? 

Chaque pays a ses qualités et ses défauts. J’ai passé la majorité de ma carrière en Belgique, donc je suis fortement attaché à ce pays. J’ai passé quatre superbes saisons à Lokeren et dernièrement à Charleroi. 

Comment c’est l’ambiance en Algérie, en Grèce ? On sait que ça vit pour le foot là-bas, est-ce que tu as des petites anecdotes à nous raconter ?

En Grèce, quand tu joues au PAOK ou à Athènes contre l’AEK… Les supporters étaient malades ! Tu te fais insulter tout le match (rires). En Algérie, c’était encore différent car tu avais parfois 8000 à 10 000 personnes… Juste pour un entraînement ! À Constantine tu avais 60 000 personnes au stade le week-end, c’était incroyable. Et même en Thaïlande, attention ! J’ai été jouer un amical en Indonésie dans un stade où il y avait 80 000 personnes. C’est vraiment un autre monde. Hormis la Premier League, ils suivent plutôt les championnats asiatiques donc ils sont dans leur monde, mais niveau ambiance c’est aussi quelque chose. 

« J’ai joué avec le footballeur le plus riche du monde »

En termes de vie, c’est quelque chose qui t’a plu de découvrir des pays dans lesquels tu ne serais peut-être jamais allé si tu avais eu une carrière plus classique ? 

C’est une sacrée expérience de vie. J’aime voyager de base, mais là avec le foot c’est encore mieux, puisque tu y vas, tu travailles et tu rencontres des gens au quotidien. J’ai par exemple joué avec Faiq Bolkiah, le prince du Brunei, qui est le footballeur le plus riche du monde. Il était assis à côté de moi dans le vestiaire. C’est devenu un bon ami, on s’écrit encore aujourd’hui. Le mec avait des photos avec la reine d’Angleterre. C’est un mec simple, qui dans sa tête est footballeur avant d’être prince. Mais la réalité le rattrapait au quotidien, notamment quand on allait jouer des matchs et que beaucoup de personnes l’attendaient au stade. 

Qu’est ce qui t’a amené à revenir au Luxembourg après ton passage en Thaïlande et ce retour en Belgique ? 

On pense forcément à la fin de sa carrière, et à préparer son après carrière, passer les diplômes. Le rythme est un peu moins élevé qu’en Belgique ou dans les premières divisions étrangères où j’étais. Donc l’idée c’est de ralentir le rythme progressivement. De plus, c’est le parfait compromis car je me rapproche de ma famille, notamment mes parents qui ne sont qu’à deux heures de route. J’ai pu rencontrer le président Carlos Teixeira et honnêtement, tu sens qu’il y a un train qui démarre, que le club veut passer un cap et s’en donne les moyens. J’ai de l’expérience à revendre de mon côté, donc ça a matché tout de suite. 

Quand tu dis « passer les diplômes », tu penses à quoi ? 

Je parle d’obtenir l’UEFA A. J’ai déjà l’UEFA B et je m’étais lancé dans l’UEFA A, mais j’ai dû m’arrêter à mon départ de Belgique. J’attends la prochaine session de l’UEFA à Luxembourg pour pouvoir passer le diplôme. 

« Hesperange aurait pu être un grand d’Europe »

Ça veut dire que ton aventure au Swift ne t’a pas dégoûté du pays ? 

Non évidemment pas, le pays est bien ! Maintenant, c’est sûr que le club en lui-même… Regarde où ils en sont aujourd’hui. Il a reculé, donnant une mauvaise image du football au pays, car il y avait beaucoup d’impayés. Tu as beaucoup de monde qui a eu du mal à finir les fins de mois à cause de trois, quatre, cinq parfois six mois d’impayés. Comment cela a été géré avec moi, avec Carzaniga… J’ai encore ce poids dans le cœur car ils nous ont retiré un parcours européen. J’étais 100% sûr qu’on allait le faire. Tout le monde voulait rester, il n’y avait que Rayan Philippe qui voulait partir. L’équipe tournait d’elle-même. L’ambiance, les installations, tout était parfait, ils se sont tirés une balle dans le pied.  

Hesperange aurait pu être un grand d’Europe. À l’échelle du Luxembourg bien sûr, mais ça aurait pu devenir une équipe qui faisait régulièrement les poules des compétitions européennes et qui écrasait son championnat chaque année. 

Ton arrivée à Bissen a pu surprendre certains observateurs. As-tu conscience d’être l’une des figures d’incarnation d’un projet ambitieux ? 

Je n’ai même pas cherché à aller dans un autre club. J’ai directement croisé Carlos et j’ai dit oui immédiatement. J’ai ramené notre nouvel attaquant avec moi (ndlr : Roman Ferber). La réalité c’est que j’ai ramené le meilleur attaquant du Luxembourg. Il est trop fort. Et Toufik Zeghdane, qui m’a mis en contact avec le président pour que je vienne, qui est quelqu’un connait bien le Luxembourg, avec de l’expérience et avec qui j’ai été champion. Le président se donne clairement les moyens de ses ambitions. Aujourd’hui les gens rigolent en se disant « qu’est ce qu’il fait là-bas », mais on sait très bien que c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens. Hesperange aussi n’avait pas gagné le championnat à l’époque, même s’il y avait Flavio Becca derrière et que c’était un autre monde. Bissen n’a rien à envier à personne. Le staff est top, les installations pareil, le président a les reins solides et l’effectif est bon : on a tous les ingrédients pour faire quelque chose.

« Quelque chose », ça serait quoi pour un club comme Bissen ? Car on a l’impression que vous êtes presque un « faux promu ».

Ils parlent de maintien mais moi je parle de beaucoup plus haut. Après, chaque chose en son temps, le championnat a pas mal changé depuis mon départ, donc on va prendre les choses dans l’ordre, jouer les matchs, et en décembre on pourra déjà dresser un tableau plus réaliste de tout ça. 

Le début de saison, on a joué beaucoup de gros et il n’y avait pas une si grande différence. Avec les ajouts qu’on a eu depuis, ça peut être ce petit plus qu’il manquait. À 2-1 pour nous à Dudelange à 15 minutes de la fin, si je suis là je calme tout ça. Là malheureusement, on encaisse trois buts. Le contrôle des émotions, c’est aussi pour ça que des joueurs comme Roman et moi venons. Car la qualité est déjà présente au sein de l’effectif, mais on va ramener notre expérience, comment gérer ces moments clés dans une saison par exemple. 

Tu as pu disputer tes premières minutes le week-end dernier contre Rosport : comment te sens-tu physiquement ? Les pépins physiques sont derrière toi ? 

J’ai 34 ans maintenant, je vais toujours avoir des pépins physiques ça y est (rires). Plus sérieusement, on sait gérer ça avec le coach, j’ai besoin de deux bonnes semaines pour revenir bien physiquement. J’ai eu une blessure en préparation, une petite déchirure au mollet qui a été bien soignée, donc ça devrait aller. 

« Parfois, j’ai l’impression d’avoir 19 ans dans ma tête »

Ça doit faire du bien de retrouver les terrains et prendre du plaisir, surtout sur un terrain comme celui de Bissen qui est de très bonne facture …

Franchement ouais ! Le terrain est un billard. Le vestiaire, les installations, la salle de musculation, les télés dans le vestiaire c’est fort, donc c’est un bon cadre pour se régaler. 

Tu l’as dit en rigolant, mais tu as 34 ans : est-ce qu’on a toujours aussi faim à cet âge-là, alors qu’on sait que la fin de carrière approche ? 

La passion est toujours là. Parfois, j’ai l’impression d’avoir 19 ans dans ma tête (rires) ! Surtout quand on fait des matchs d’entraînement. Le jour où je n’ai plus cette flamme, ou bien que je n’ai plus le niveau, j’arrêterai. Tant que la motivation et le niveau sont encore là, et que le corps tient, on continue. Même si le temps de jeu diminue, je ne suis pas quelqu’un d’envieux ou aigri, je sais que la jeunesse doit prendre la place. On encadre, on pousse, on conseille et si le jeune veut prendre les conseils, tant mieux. 

Quel est ton rapport à cette nouvelle génération justement ? Tu vois un changement de mentalité entre des joueurs de ta génération et les plus jeunes ? 

C’est complètement une autre mentalité. Ils ont leurs codes et leurs manières de voir les choses. Ils sont nés avec un téléphone dans la main, contrairement à nous, donc on ne peut pas leur en vouloir. Il faut faire avec. Je suis quelqu’un qui reste très connecté à la jeunesse, je pense avoir ce contact et cette manière de parler qui peut faire qu’ils entendent ce qu’on leur dit sans qu’ils se vexent. 

J’ai souvent entraîné des jeunes ces dernières années, des U6, des U13 et U15 à Tubize donc je comprends un peu comment ils fonctionnent. 

J’ai été très bien accueilli dans le vestiaire, et je pense que les jeunes sont demandeurs et travailleurs. 

Est-ce que tu as pensé à aller chercher un nouveau titre de champion du Luxembourg en signant à Bissen ? 

Ça c’est l’objectif. Quand je commence une saison, j’espère faire champion, pas jouer la descente. Maintenant, entre les rêves et la réalité, il faut rester raisonnable. Mais j’ai signé 4 ans ici, donc c’est un projet à long terme et j’ai intérêt d’aller chercher des titres sur cette durée, sinon le président va me virer (rires). Si on peut le faire tôt ou tard, on le fera. Il faut encore que je vois toutes les équipes, et où sont nos limites pour vraiment nous situer par rapport aux autres.

Boris Saint-Jalmes

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