Auteur d’un doublé ce week-end avec la Jeunesse Canach, Maurice Deville se livre sur son retour au Grand-Duché et ses débuts chez le promu.
Maurice Deville aura connu une carrière riche en football de haut niveau. Avec soixante-et-une sélections en équipe nationale et plus d’une décennie passée sur les terrains des championnats professionnels allemands, Maurice Deville fait figure joueur clé de l’histoire récente du football luxembourgeois. Cet été, l’avant-centre d’un mètre quatre-vingt-quatorze fait son retour sur les pelouses de BGL Ligue, un an après avoir quitté le Swift Hesperange. Avec déjà trois buts marqués en championnat pour son club de la Jeunesse Canach, Maurice Deville est l’un des hommes fort de ce début de saison. Il revient avec nous sur ce début de saison et son retour au Luxembourg.
Après une défaite contre Mamer en ouverture, vous lancez votre saison avec cette victoire contre le Racing, quel est ton ressenti sur le début de saison de ton équipe ?
Oui, je pense que c’étaient des bons premiers matchs. Pour le premier, on a perdu, mais maintenant, on s’est relancé, contre une équipe qui joue pour le titre, avec de très bons joueurs comme Okpo Mazié ou Dominik Stolz. Je pense qu’on a montré que tout le monde peut compter sur nous. On a aussi montré qu’on peut se corriger. Lors du premier match, on a fait des erreurs, quelques fautes. On a changé plusieurs choses. Cela a tout de suite montré que nous sommes capables de jouer en BGL et de gagner des matchs contre n’importe quelle équipe. Et ça me plaît beaucoup. Je suis très content de jouer avec ce groupe, car je pense qu’on peut faire beaucoup cette saison.
Vous avez réussi à vous imposer face à une équipe du top 4, quelles ont été les clés de votre succès ?
Le coach nous a dit qu’il fallait montrer le vrai visage de l’équipe. Et ça, tout le monde l’a compris. On a senti dans le vestiaire que tout le monde était un peu plus organisé et plus concentré qu’avant. Cela a fait de nous une meilleure équipe qu’auparavant. Si tout le monde ne se donne pas 100 % et n’est pas concentré, on n’est pas au niveau qu’il faut pour gagner des matchs en BGL Ligue. C’est ce que tout le monde fait en semaine : se donner 100 % pour l’équipe et jouer ensemble. Le carton rouge a aussi été l’une des clés du match. Il faut le dire, ils ont joué à 10. Mais malgré cela, on a montré qu’on était organisé, on n’a pas fait n’importe quoi. On a respecté ce que l’entraîneur nous avait dit. On est restés dans notre plan de jeu, même s’ils étaient en infériorité. Je suis vraiment fier de l’équipe, tout le monde a fait son boulot. Même les joueurs qui sont rentrés ont très bien joué. Et ça, c’est super, même les remplaçants nous aident à gagner les matchs !
A titre personnel, tu signes un doublé et portes ton compteur à 3 buts cette saison, est-ce important pour toi de retrouver de la confiance devant le but ?
Oui, bien sûr. Personnellement, je suis très content de ce début de saison. En préparation, j’avais marqué beaucoup de buts. Et maintenant, l’équipe m’aide à en marquer encore plus. Ça me donne de la confiance, et c’est ce qui m’avait manqué les deux ou trois dernières saisons. Je sens que les joueurs sont contents que je sois là tout comme l’entraîneur, le staff et les supporters. Ça me donne beaucoup d’énergie. J’essaie de leur rendre avec des buts, pour aider à gagner les matchs et des points.
Tu fais ton retour au Luxembourg après une saison passée chez la réserve de Schalke 04, qu’est-ce qui a motivé ton retour au pays ?
J’étais à Schalke, je pouvais rester, mais c’était trop loin. Je faisais l’aller-retour en voiture car je n’avais pas déménagé à cause de ma femme. Quand on est venus au Luxembourg il y a trois ans, c’était pour rester ici, commencer à construire une maison, fonder une famille, s’installer. On ne voulait plus déménager. C’était déjà pour ça que j’avais signé à Hesperange. Là-bas, il y a eu des événements que je n’avais pas prévus. En août, je n’avais pas de club, je ne pouvais plus changer au Luxembourg à cause des règles. Et autour de chez moi, il n’y avait pas de clubs qui me voulaient. Alors en janvier, j’ai eu cette option à Schalke, et c’était une très belle opportunité. Je suis vraiment fier d’avoir joué là-bas, même si c’était avec la deuxième équipe. Ça reste Schalke. Les deux équipes sont très proches, notre terrain était juste à côté de celui des pros, ils venaient s’entraîner avec nous. C’était très bien structuré. Mais je ne voulais pas rester, car j’étais toujours seul là-bas. Ma femme était ici, avec les chiens. C’était trop loin : 360 km, 3h30 de route à chaque fois. Donc j’ai décidé de revenir, avec l’objectif de rejouer en BGL Ligue. L’entraîneur et le directeur sportif de Canach m’avaient déjà contacté en janvier pour discuter. Et ça m’avait beaucoup plu. Dès que j’ai annoncé mon envie de revenir en BGL Ligue, ils m’ont recontacté. Je ne regrette pas d’avoir choisi ce club, car ils me donnent beaucoup. Et moi, j’essaie de leur rendre.
Avec de nombreuses saisons professionnelles en Allemagne et 61 sélections en équipe nationale, penses-tu que ton expérience du haut niveau est un atout pour le groupe ?
Je crois que c’est aussi pour ça qu’ils m’ont pris. Ils savent que je peux aider, que ce soit les jeunes ou les joueurs qui sont déjà là depuis longtemps. Donner de l’expérience, conseiller dans certaines situations, expliquer comment faire mieux, ou simplement montrer l’exemple. Si un joueur comme moi, qui a joué en D2 allemande, donne tout à l’entraînement, les autres se disent : « Si lui, il donne tout, je dois aussi tout donner. » Et ça, ça montre la qualité de l’équipe. J’ai toujours été un joueur qui s’entraîne à fond. J’espère que ça aidera. C’est mon but : aider tout le monde, le staff, le club, les joueurs. Je joue pour l’équipe, pas seulement pour moi.
Quels sont les objectifs de Canach pour cette saison ?
Je pense que c’est clair : le maintien, c’est l’objectif. Très clair, même. On essaie de prendre le plus de points possible pour y arriver. Il n’y a rien d’autre à viser. C’est notre but numéro un, en tant qu’équipe. Et je suis très confiant, je sais qu’on peut le faire !
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