À l’aube de la nouvelle saison, Dudelange et le Racing font leur entrée en Conference League ce jeudi. Avec des enjeux importants .
Il est l’heure. Alors que l’exercice précédent a pris fin il y a un peu plus de six semaines, les meilleures équipes du pays sont déjà sur le pont pour disputer les rencontres européennes. Si Differdange a perdu sur la plus courte des marges et préservé ses chances pour le retour mardi prochain au Stade Municipal, tâche désormais à Dudelange et au Racing de faire rayonner fièrement les couleurs luxembourgeoises lors de leur premier tour respectif sur les jours qui arrivent, l’UNA entrant directement au second tour de la compétition.
Et les deux clubs sont sur des dynamiques bien différentes pour aborder cette première confrontation. Du côté des résidents du Jos Nosbaum, l’heure n’est pas franchement à la fête. Et pourtant, le tirage avait de quoi donner le sourire : un premier tour identique à celui de la saison passée face aux Andorrans de l’Atlétic Escaldes, contre lesquels ils l’avaient emporté par deux fois (0-1, 2-0) et un potentiel deuxième tour face aux Albanais du Dinamo City. Deux équipes ayant respectivement terminé deuxième et troisième de leur championnat, pour un tirage qui semblait en l’état le plus accessible de tous ceux des clubs luxembourgeois engagés.
Oui mais voilà, entre temps, le F91 a repris le chemin de l’entraînement et l’effectif s’est retrouvé amputé de bon nombre de joueurs importants. Que ce soit au rayon des titulaires (Desprez, Decker, Gonçalves, Freire, Bojic, Hadji) ou celui des remplaçants (Schaus, Flick, Zrankeon, Merk, Altun, Esposito, Mancini), l’effectif n’est plus le même que celui d’il y a deux mois. Et les huit nouveaux venus pourront difficilement permettre d’évoluer dans les mêmes sphères que la saison passée, encore plus en début de saison où les automatismes sont primordiaux et permettent parfois de compenser une préparation un peu courte pour être immédiatement à 100%. Du XI type de la saison passée, seuls Kirch, Delorge, Stumpf, Benkhedim et Rotundo sont encore dans l’effectif et l’on se demande sérieusement quelles pourront être les ambitions du plus grand club luxembourgeois du XXIe siècle sur cette saison 2025-2026.
Même si l’effectif est en chantier, le club a toujours pour lui la stabilité du coach qui a été reconduit, en plus d’une expérience européenne qui n’est plus à démontrer. Entre les deux phases de poule d’Europa League et les nombreux tours passés sur les dernières années, Dudelange fera tout de même figure de favori de la confrontation face à un adversaire qui n’a jamais passé un tour et qui n’a même jamais connu le goût de la victoire en quatre participations européennes. Attention tout de même à la montée en puissance de l’adversaire, devenu un candidat de plus en plus crédible au fil des années et dont les quatre participations européennes remontent aux quatre dernières saisons, preuve que la régularité demeure au sein d’un effectif composé en grande majorité de joueurs espagnols.
Il faudra donc sérieusement se retrousser les manches pour le club de la Forge du Sud pour passer a minima le premier tour, qui revêt une importance non négligeable d’un point de vue financier. Passer un tour assurerait ainsi une rentrée de 700 000 euros au club, contre « seulement » 325 000 euros en cas d’élimination. On parle donc d’une double confrontation à 375 000 euros pour une structure comme celle de Dudelange qui est sur la corde raide d’un point de vue financier, l’enjeu est évidemment de taille.
Côté Racing, les préoccupations sont un peu différentes. Le club de Karine Reuter récolte déjà les fruits de ce nouveau virage ambitieux pris il y a de ça un an. Le RFCUL est de retour en Europe et tentera de bien y figurer pour pourquoi pas aller chercher la première qualification de l’histoire du club dans une confrontation européenne. Mais la tâche ne sera pas simple face aux Géorgiens du Dila Gori, en avance physiquement puisqu’en pleine saison, ces derniers venant notamment de remporter la Supercoupe nationale il y a de ça une semaine.
Si les Géorgiens font figure de favoris, c’est aussi dû à la stabilité que connait le club, qui n’aura perdu aucun joueur clé durant cette trêve de mi-saison qui arrive pour eux en été. Différent du Racing qui aura dû faire avec les départs combinés de Mabella, N’Goma, Delferrière ou encore Denis Ahmetxhekaj pour ne citer qu’eux. Si l’on ajoute à cela des joueurs de rotations qui sont aussi partis (Amiri, Dupays, Diop, Seydi), forcément, l’effectif en prend un coup. Le mercato devrait cependant permettre de garder un niveau assez stable si l’on compare à l’effectif de la saison passée. Les arrivées de Lesquoy, Freire, Stolz et Azong en vieux routiers du championnat, combinées au bon coup Mabanza, titulaire indiscutable en N2 française la saison passée, et des profils comme Saban ou encore Enzo Daoud, arrivé récemment, devraient permettre au club de conserver ses ambitions à moyen terme.
Mais qu’en sera-t-il pour l’Europe ? Car c’est bien là toute la problématique pour un effectif qui se retrouve passablement modifié et dont les automatismes seront forcément impactés au vu du faible temps d’adaptation et de préparation dont les joueurs auront bénéficié. Le poste de numéro 9 pourrait particulièrement poser souci au moment d’aborder ces matchs européens, Stolz pouvant occuper la pointe mais ayant plutôt un profil de second attaquant, quand Conrad Azong reste un point d’interrogation après une saison dernière où il n’a que très peu joué à Strassen, et qu’Enzo Daoud sera selon les derniers échos trop court pour débuter la rencontre aller, du fait de son arrivée tardive au sein du groupe.
Cependant, les motifs d’espoir existent et si le Racing n’est pas le favori des bookmakers, il pourra s’appuyer sur une identité de jeu forte imposée par le coach Kakoko qui a déjà eu le temps d’infuser depuis un an ses préceptes tactiques à un effectif dont la majeure partie est toujours là cette saison. L’entrejeu sera notamment l’un des points clés de la confrontation et il faut espérer que le capitaine Farid Ikene sera en pleine possession de ses moyens, lui qui avait été gêné physiquement une bonne partie de la saison dernière mais qui avait serré les dents pour aider son équipe. Rien d’impossible pour le Racing donc, qui se présentera avec une équipe qui aura tout de même fière allure, mais qui aura en face un adversaire au collectif huilé et plus prêt physiquement, qui en font le favori de l’affrontement. Aux hommes de la capitale de déjouer les pronostics et de s’offrir, pourquoi pas, la première épopée européenne de son histoire.
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