Partie hier à 13h30 d’Oberkorn, l’équipe de Differdange est arrivée à Pristina très tôt ce matin et a découvert que certaines valises avaient été égarées. Retour sur une épopée de 13 heures vers les Balkans.
Certains visages ont du mal à sourire ce matin. La faute au manque de sommeil bien sûr, après un voyage qui s’est éternisé entre Differdange et Pristina, mais aussi à des soucis logistiques qui n’ont rien d’enviables.
Pour prendre ses quartiers au Kosovo avant d’affronter le KF Drita, le trajet s’est échelonné en plusieurs étapes. Après le départ à Oberkorn sous les fumigènes et encouragements des Ultras, environ 3h30 de bus attendaient le FCD03 pour rallier Francfort puis un avion jusqu’à Vienne et enfin le dernier vol vers Pristina avec une arrivée prévue pour minuit vingt.
Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu, l’attente au plus grand aéroport d’Allemagne s’est prolongée à cause d’orages sur l’Autriche, et le vol a été retardé de plusieurs heures. Pour tuer le temps, les joueurs de Pedro Silva jouaient aux cartes ou apprenaient à faire connaissance avec les nouvelles recrues. Finalement, l’avion de la Lufthansa décolle à 21h30 et atterrit dans la capitale autrichienne pour un transfert express vers le deuxième vol attrapé de justesse. À 1h30, la capitale kosovare accueille enfin le champion de BGL Ligue dans son petit aéroport. Les joueurs affamés se ruent sur le fast food américain qu’on trouve ici à tous les coins de rue. Mais allaient devoir encore patienter avant de prendre leurs quartiers à l’Hôtel Mercure de Pristina.
Le problème ? L’escale viennoise a sacrifié quelques neuf valises de la délégation, dont celle de l’une de nos consœurs, et cinq appartenant à des joueurs. Kevin D’Anzico, Théo Brusco, Ludovic Rauch, Adham El Idrissi et le nouveau venu Luis Jakobi n’ont pas accès à leurs effets personnels, crampons compris… Dans le staff, on ne panique pas, on relativise même : « ils vont avoir de nouvelles chaussures! » Parmi les concernés, on garde le sourire : « J’avais mis mes crampons dans mon bagage à main, j’avais pensé à tout! » plaisante Ludovic Rauch. « On se débrouille avec les quelques affaires qu’on a« . D’autres pestent de ne pas être dans les meilleures dispositions pour la séance de réveil musculaire prévue ce matin. Mais qu’à cela ne tienne, cette situation – hantise de la plupart des vacanciers – n’est pas une première dans le monde du foot. Et peut même avoir des conséquences inattendues.
Lors du Mondial 78 en Argentine, l’équipe de France jouait face à la Hongrie en maillot… vert ! Arrivés sur le pré avec des tricots de la même couleur blanche que ceux des Hongrois, Platini et ses coéquipiers n’avaient pas de tenue de rechange. Les traditionnels bleus de chauffe étaient dans des valises à plus de 400km. Résultat : ils joueront avec les maillots du club amateur des pêcheurs locaux !
Plus récemment, D’Anzico et consorts peuvent se rassurer : ils sont loin d’être les seuls. La même mésaventure est arrivée à l’intégralité de la sélection suédoise de rugby en mars, racontée dans nos colonnes. Des bagages perdus par l’aéroport d’Amsterdam lors d’un changement de vol. Mais dans les deux cas, l’équipe malheureuse l’a emporté sur le terrain : 3-1 pour les Bleus en vert de Michel Hidalgo en 1978, 57-18 pour les Suédois en tricot néerlandais ce printemps. Un signe du destin avant d’affronter Drita demain soir ? C’est ce que d’aucuns veulent croire ici.
De notre envoyé spécial au Kosovo
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG