Avec une affluence moyenne de 379 spectateurs par rencontre sur l’ensemble de la saison et un public total de moins de 100.000 visiteurs en 240 matchs, cet opus 2024-2025 a souffert d’une baisse de la cote d’amour du football grand-ducal. Décryptage pour cette troisième partie du bilan.
Une deuxième partie de saison ensoleillée, avec souvent l’impossibilité de suivre en streaming certains matchs : tout semblait réuni pour rehausser des chiffres peu glorieux à la trêve. Au final, seuls trois clubs peuvent se targuer de dépasser les 500 spectateurs de moyenne. Tous dans le sud à la frontière française.
D’abord le double champion qui a surclassé la BGL Ligue, sans toutefois atteindre la barre symbolique des 1000 spectateurs de moyenne (alors que le stade municipal de Differdange engrangeait 1249 de moyenne sur la phase aller). La série d’invincibilité remarquable de Felipe Ventura dans les buts (1561 minutes sans encaisser de buts) n’aura pas suffi pour faire se déplacer les foules. Peut-être lassées par l’hégémonie du club de la Cité du fer ? La finale de coupe de Luxembourg au stade national ayant rassemblé moins de 4500 supporters, on est en droit de se poser la question d’un désamour avec le F91 et le FCD03.
Ensuite le voisin et rival Niederkorn, suivi (à 6 spectateurs près!) de la Jeunesse Esch. Avec un peu plus de 10.000 spectateurs sur la saison et une moyenne de 700 par match, les deux clubs centenaires remplissent honorablement leurs objectifs et leurs gradins sur la deuxième partie de saison, malgré la déception sur le plan sportif. Les initiatives multipliées en terme de communication ont sans doute permis que l’hémorragie générale les épargne.
* Le club n’a pas transmis ses chiffres sur plus d’un tiers des matchs au stade, ce qui interdit toute comptabilité précise.
Sur cette saison, les affluences les plus fortes ont toutes été réalisées sur la phase aller. Et à y regarder de plus près, on s’aperçoit que les meilleurs affluences de chaque journée ont chuté de plus de 230 spectateurs entre la phase aller et 2025. La programmation en décalé des rencontres, quasiment abandonnée par la LFL sur la phase retour au profit des 8 matchs simultanés (ce fut le cas de 9 journées sur 15), a sans doute jeté un flou et entériné le lent déclin des déplacements du public au stade.
On a perdu environ 50 spectateurs de moyenne par match en 2025 par rapport au début de saison. Restent alors les barrages pour savourer au Luxembourg une ambiance se rapprochant des atmosphères d’antan, quand la Jeunesse accueillait encore 6000 spectateurs… À Bascharage (pour Bettembourg-Bissen) comme à Ettelbruck (pour Wiltz-Canach), plus de 2560 personnes sont venues à chaque fois profiter du « spectacle », ou plutôt de cet air de kermesse estivale qui planait autour des pelouses.
Des matchs pourtant retransmis en live. Car les explications souvent avancées perdent toutes leur crédit à l’épreuve des faits : les rencontres bénéficiant d’une diffusion (en streaming ou en direct commenté) n’ont pas souffert davantage d’un manque d’attractivité au stade. Les effectifs comptant le plus de talents luxembourgeois, n’en déplaise aux nostalgiques d’un retour à l’entre-soi, sont loin d’être parmi les mieux classés, même constat par rapport à une jeunesse que viendrait soutenir en masse un public en mal de pousses locales. Quant au décalage des matchs les soirs, notamment le samedi, il a souvent permis aux affiches les plus populaires de ne pas faire pâle figure avec des gradins vides. Ainsi, quand les explications les plus simples ne sont pas les bonnes, vient le temps de repenser notre football voire toute la société de manière systémique.
À suivre ce jour : le bilan sur la diffusion des matchs !
Retrouvez les deux premières parties du bilan : la saison en 7 chiffres clés et l’analyse financière.
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