Comptes dans le rouge, doublé historique, salaires impayés, club doyen relégué, grève des joueurs, coachs débarqués, changements de diffuseur, violences et racisme dans les stades… La saison a été riche en événements sur et en dehors du terrain. À coups de communiqués de presse ou de silences assourdissants, les clubs comme les instances ont brillé par des coups d’éclat souvent peu suivis des faits sur les pelouses. Première partie du reportage dans les coulisses de la BGL Ligue 2024-2025 et ses arcanes financières, commerciales, médiatiques ou humaines, pour un bilan et des enquêtes sans compromis.
7 clubs enregistrent à l’issue de l’année comptable 2024 des fonds propres positifs. Autrement dit, 7 clubs seulement sur les 16 présents en BGL Ligue cette saison ont de l’argent sur leur compte et peuvent prétendre à l’obtention d’emprunts bancaires. 9 pourraient donc risquer le dépôt de bilan. Une situation moins inquiétante qu’elle en l’air, quand on sait que 11 associations ont été bénéficiaires.
C’est le nombre de spectateurs venus assister à l’un des 240 matchs de BGL Ligue entre août 2024 et mai 2025 si l’on en croit les chiffres donnés par les clubs à chaque rencontre. Hormis les matchs barrages de promotion/relégation, la jauge des 2000 personnes n’a été dépassée que deux fois dans nos stades.
Sur les 240 matchs de BGL Ligue cette saison, 24 ont été diffusés en primetime par apart TV, un chiffre auquel il faut ajouter les 10 rencontres retransmises par Mental sur la phase retour. Soit environ 14% de directs commentés. À noter que 6 journées sur les 30 n’ont fait l’objet d’aucune diffusion d’affiches et n’ont bénéficié que des caméras VEO, soit 20% du championnat.
Soit le nombre de buts encaissés par Felipe Ventura en championnat cette saison en ayant disputé 29 rencontres sous les couleurs du FC Differdange 03. 23 clean sheets dont une série de 12 matchs consécutifs sans encaisser de buts en BGL Ligue : 1201 minutes entre l’ouverture du score de Yann Mabella pour le Racing le 7 décembre 2024 et l’égalisation de Dinan Amiri le 18 mai 2025… pour le même RFCUL. Et un record toutes compétitions confondues de 1561 minutes d’invincibilité.
La Fédération Luxembourgeoise de Football est passée maîtresse dans l’art de faire l’autruche. Sur l’intégralité des affaires qui ont émaillé la saison, sans parler des cas Maxime Chanot et plus récemment de l’affaire Gerson Rodrigues, la plus haute instance du foot n’a pris la parole que… deux fois. Dans des courriers à l’attention des clubs et non destinés au grand public, le président Paul Philipp aura, mollement, tapé du poing sur la table à l’automne pour dénoncer la « dégradation lente, mais inquiétante, des valeurs du football que nous chérissons » puis en janvier pris « la décision d’agir et de tirer le frein d’urgence » dans le but de contrôler l’équité financière » mais surtout « s’assurer que les clubs s’acquittent dans les délais de leurs dettes envers leur personnel ».
27 coachs ont officié sur les bancs des 16 clubs de BGL Ligue cette saison. Au total, 9 équipes premières ont dû se séparer de leur entraîneur principal. La palme des changement revient au FC Mondercange qui malgré les efforts successifs de Sébastien Mazurier, Joris Di Gregorio et Marc Depienne (deux fois) n’a pas réussi à se maintenir dans l’élite, contrairement à l’Union Titus Pétange de Felipe Ribeiro, Akim Momade et Kojo Ado.
C’est la première fois dans l’histoire de la division nationale que 4 équipes accèdent à l’élite depuis la Promotion d’Honneur à l’issue d’une saison. À la faveur des barrages, la Jeunesse Canach et l’Atert Bissen ont rejoint le FC Mamer champion de PH et son dauphin l’UN Kaerjeng pour une saison en BGL Ligue. Les malheureux FC Wiltz et SC Bettembourg ont accompagné après leur match d’appui perdu le CS Fola et le FC Mondercange à l’échelon inférieur.
À suivre : le bilan sur les états financiers des clubs !
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