Premier très gros coup du mercato du Tornado Luxembourg, Victor Bodin, gardien français de 24 ans arrive tout droit de Bordeaux où il évoluait en Ligue Magnus la saison passée. Partons à la découverte d’un dernier rempart qui devrait faire franchir un nouveau cap au club de la capitale luxembourgeoise.
L’annonce n’a pas été faite en grande pompe, mais elle n’est pourtant pas passée inaperçue. Il y a quelques jours à peine, le Tornado Luxembourg dévoilait sur ses réseaux la signature pour la saison à venir de Victor Bodin au poste de gardien. Pour les amateurs de hockey français, ce nom vous dit sûrement quelque chose, et pour cause ! Le portier de 24 ans évoluait encore aux Boxers de Bordeaux la saison passée, équipe ayant fini troisième de la saison régulière et dont la saison a pris fin en demi-finale de playoffs face à Angers. Le joueur a en tout et pour tout disputé 51 rencontres de Ligue Magnus sur les trois dernières saisons entre Amiens et Bordeaux. Un peu comme si le jeune gardien remplaçant et prometteur de Lyon ou de Francfort venait signer en BGL Ligue pour les amateurs de ballon rond. Évidemment, les enjeux économiques ne sont pas les mêmes, mais vous avez saisi l’idée. Loic Darras, team manager du Tornado, a d’ailleurs confirmé que son téléphone avait sérieusement chauffé au moment de l’annonce, avec bon nombre de messages de félicitations tombant les uns après les autres. C’est ça, l’effet Victor Bodin.
Tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours de vie afin que les gens puissent te découvrir
Je suis né à Singapour, de deux parents français. Après des passages en Australie et en France, j’ai passé la majeure partie de ma jeunesse en Californie à San Francisco. Je suis resté là-bas jusqu’à mes 17 ans avant de revenir en France, principalement pour le hockey.
La question que tout le monde se pose : pourquoi avoir choisi le Tornado Luxembourg ?
Cela vient d’une réflexion concernant un projet de vie en général. Certaines choses qui se sont passées durant mon parcours professionnel en France m’ont vraiment donné l’envie d’avoir de la stabilité. En plus de ça, j’ai envie de construire une carrière en dehors du hockey. Je finis mon master en finances cette année et le Luxembourg était un bon endroit pour débuter une carrière dans ce domaine. Quand j’ai été amené à parler à Loic Darras et Christer Eriksson, les premiers échanges. Même si je pensais tout d’abord signer dans un nouveau club pro en France, je me posais malgré tout la question sur mon projet de vie. Et j’ai donc pris la décision pour ma vie au long terme et celle de ma copine, ça serait plus intéressant de venir poser nos valises ici au Luxembourg, pour des raisons de carrière.
Tu arrives dans un club qui évolue au troisième échelon français : quelles sont tes ambitions avec le club pour la saison à venir ?
Confirmer le bon travail qui a été fait depuis plusieurs années au Tornado comme j’ai pu en discuter avec Loic. Il ne faut pas se fixer de limite concernant le championnat. Être dans le haut du tableau de la poule Nord et passer au moins un tour de playoffs me parait être raisonnable.
As-tu conscience que ton arrivée crédibilise forcément le projet du club ?
J’en ai évidemment conscience, mais ça n’a pas pesé dans ma décision, c’était plus une conséquence. Mais c’est vrai que je me suis dit par la suite « si moi je viens, d’autres profils similaires pourraient être également amenés à venir » et feront donc grandir l’équipe.
Le fait que d’autres recrues de renom soient susceptibles d’arriver a-t-il été évoqué au moment de tes discussions avec Loic et Christer ?
On en a un peu parlé, même si ce n’était pas la priorité dans ce que je cherchais à travers ce projet. Et on m’a fait comprendre que l’objectif était aussi de réussir à faire venir d’autres joueurs de qualité supérieure pour étoffer l’équipe encore un peu plus.
Tu as connu le haut niveau en évoluant notamment plusieurs saisons en Ligue Magnus avec plus de 50 matchs en trois ans : penses-tu que cette expérience que tu vas apporter puisse rejaillir sur le groupe ?
Je pense que oui, j’ai quelque chose à apporter là-dessus. Mais il ne faut pas renier le fait qu’il y a déjà des leaders dans cette équipe, qui ont l’expérience du Tornado et du championnat, donc il faut rester à l’écoute, que ce soit des coéquipiers et du coach pour prendre et m’imprégner de la culture qu’il y a déjà dans cette équipe.
Tu es un jeune joueur de 24 ans : tu te définirais plutôt comme un leader vocal ou un leader de performance ?
C’est intéressant, car ça sera ma première saison en tant que gardien numéro un. À voir si je deviens un leader vocal mais de prime abord, je serai plutôt tenté de dire non. Je suis quelqu’un d’assez réservé et dans mon coin, ce qui est souvent le cas chez les gardiens qui sont un peu dans leur monde. Mais évidemment, si je peux apporter du positif, je le ferai.
Avoir été au contact d’un gardien comme Quentin Papillon (gardien de l’équipe de France) à Bordeaux, ça doit forcément aider dans le développement et l’expérience acquise ?
C’était un peu « gagnant-perdant ». J’ai évidemment énormément appris aux côtés de Quentin dans sa manière de se préparer, de son niveau qui était extrêmement élevé. Mais il était si fort que je n’avais pas vraiment ma place pour jouer, et ce qui a fait que mon nombre de matchs baissait. Tout ce qu’il m’apportait au quotidien, je le perdais en temps de jeu.
En venant ici, mets-tu définitivement tes ambitions de jouer avec l’équipe de France de côté ?
Je pense que je les mets définitivement de côté oui. J’ai fait le deuil que je n’arriverai pas à atteindre ce niveau-là. J’ai beau avoir fait de très bons matchs en Ligue Magnus, il faut être réaliste.
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