Thomas Gilgemann : « Il faut essayer de faire bouger les choses »

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Thomas Gilgemann
Le président de Niederkorn monte au front pour modifier les plages horaires en BGL Ligue. © Albert Krier

Membre de la LFL, Thomas Gilgemann est dorénavant en charge de la planification des rencontres en BGL Ligue. Le président du Progrès Niederkorn, qui a proposé aux institutions de jouer sur quatre jours et sept plages horaires différentes, revient avec nous sur la nécessité de se moderniser en ce sens.

Pourquoi avoir repris la planification des rencontres de BGL Ligue ?

On me l’a proposé, tout simplement. Jusqu’à présent, Gerard Jeitz, le président de Rumelange, s’occupait de ceci depuis la création de la LFL. Il avait décidé lors de la dernière réunion courant juin de se retirer. On m’a alors demandé si j’étais d’accord à l’idée de reprendre cette partie des tâches. C’est une mission que j’ai accepté avec grand plaisir et fierté. Pour le bien du football luxembourgeois, et si l’on veut continuer notre progression, il faut s’investir. On doit essayer de faire évoluer positivement les choses.

Vous avez fait une proposition expliquant le désir de voir plusieurs plages horaires (ndlr : avec sept créneaux horaires différents s’étalant du vendredi au lundi) en BGL Ligue. Quel est l’intérêt de cette diversification ?

Continuer l’évolution du football luxembourgeois et de chacun de ses clubs. L’objectif de ce premier mail, c’est avant tout de débuter une discussion. Ce que je veux, c’est montrer que mon but n’est pas de transférer des emails entre clubs qui se sont déjà mis d’accord pour jouer à telle ou telle horaire, mais bien d’amener une réflexion plus globale sur le sujet. En prenant ce rôle, l’idée est de réussir à créer une planification qui fasse sens. Je savais bien que pour les trois ou quatre premières journées, entre les matchs européens et la reprise, cela n’allait pas forcément être simple, mais il fallait au moins se lancer et commencer les discussions. Sur le long terme, l’idée est d’ailleurs de ne pas planifier deux journées par deux journées, mais peut-être tout un mois d’un coup. Ce serait extrêmement bénéfique de ne plus avoir toutes les rencontres à 16h00 le dimanche. Déjà, en termes de répartition du public, il est évident que des amateurs de football peuvent très bien regarder un match à 14h00, et enchaîner avec un second pas trop loin un peu plus tard. Si on part du principe que nous avons un match le samedi, et qu’on réussit à mettre trois plages horaires le dimanche, on aura alors au maximum deux à trois rencontres à la même horaire. On pourra alors éviter d’empiéter sur les spectateurs des uns et des autres et ainsi avoir plus de monde dans les stades ainsi que des meilleures recettes pour les clubs jouant à domicile. Est-ce que ça sera 20, 50 ou 100 spectateurs de plus ? Ça, je ne peux pas dire. Mais cela ne pourra pas amener de négatif.

« Est-ce que ça sera 20, 50 ou 100 spectateurs de plus ? Ça, je ne peux pas dire. Mais cela ne pourra pas amener de négatif »

Aussi, ces changements pourraient amener une meilleure audience pour RTL et son streaming, et par conséquent permettre aux clubs d’enfin récupérer un peu d’argent vis-à-vis des droits télés. Cela a le mérité d’être tenté. Ma philosophie a toujours été que si l’on ne fait rien, rien ne va changer. Cela ne veut pas dire que la proposition initiale sera définitive, mais il faut au moins essayer de bouger les choses.

Il y a-t-il eu des retours productifs ou positifs, que cela soit de la part des institutions ou des clubs ?

On a reçu beaucoup de messages de présidents qui encouragent cette prise d’initiative, tout en étant conscients que cela prendra sûrement un peu de temps pour se mettre en place. C’est pour cela que j’ai proposé de la mettre à l’ordre du jour lors de notre prochaine réunion de la LFL, et alors chacun pourra expliquer ses problématiques – bénévoles, joueurs qui travaillent, météos, … – pour qu’on essaie de trouver une solution. Mais il faut en discuter tous ensemble. Ce qui est certain, c’est que dans l’ensemble, et malgré les difficultés propres à chacun, l’initiative a été bien accueillie. De toute façon, et sans nier les problématiques que cela peut engendrer, il faut être conscient que sans réel changement, on ne pourra pas continuer de se lamenter sur le manque de public. 

Avoir des journées qui s’étalent sur plusieurs jours est-il possible dès cette saison selon vous ?

Je suis optimiste. Cela ne sera peut-être pas valable pour chaque journée, cela sera sûrement plus difficile à mettre en place en hiver car les plages horaires tardives vont poser des problèmes au niveau du climat. On est aussi limité par nos infrastructures. En tant que président du Progrès, c’est sûr que voir mes joueurs sous des températures négatives à 19h, cela ne me plaira pas. Mais rien ne nous empêche alors de mettre quelques matchs à 14h et d’autres à 17h30, que la journée soit alors au moins décalée en deux… On s’adaptera, toujours. Mais je sens une volonté des clubs d’avancer, quand bien même il y a aussi des contraintes ne serait-ce que sur le plan sportif. 

À titre d’exemple, le Progrès essaie déjà régulièrement de jouer dans un créneau « exclusif ». Voyez-vous une différence dans  l’affluence au stade quand Niederkorn joue à des plages horaires uniques ?

Absolument. Peut-être pas nécessairement dès le coup d’envoi, mais dans les minutes qui suivent ou avant la mi-temps, il y a une différence, c’est certain. Je vais me permettre de parler de mon club puisque c’est celui que je connais logiquement le mieux : il y a dix ans en arrière, je jouais encore avec cette équipe. Nous avions terminé 5e du championnat, et nous étions avant-dernier en termes d’affluence. On est passé de 150 personnes en moyenne à près de 800 aujourd’hui. Alors évidemment, ce n’est pas que décaler les matchs qui a amené cette augmentation. Ce sont beaucoup d’éléments mis bout à bout qui font la différence, mais c’est certain que cela apporte quelque chose. Il y a un impact positif.

« Sans réel changement, on ne pourra pas continuer de se lamenter sur le manque de public » 

Quand tu joues à la même heure que tes voisins, tu perds mathématiquement beaucoup de spectateurs potentiels. Alors je suis conscient que pour Rosport, Mersch et le Racing, qui ont moins de clubs adjacents, il pourrait y avoir un impact plus faible. Est-ce qu’ils ont une nécessité de décaler les matchs ? Peut-être moins, mais cela sera toujours très intéressant d’en discuter tous ensemble. Mais pour cela, il faut une planification à l’avance, une réflexion globale. Si on continue avec des clubs qui gèrent au cas par cas, ce sera malheureux, mais on ne pourra pas nier qu’on a tenté de faire avancer les choses.

Avec 16 clubs qui ont tous des problématiques et contraintes différentes, pensez-vous pouvoir arriver à une situation où un consensus se trouve entre toutes les écuries ?

Je l’espère. En amenant notre expérience, en discutant chacun avec un réel désir d’aider tous les autres, on peut arriver à quelque chose. Il faudrait que tout le monde puisse en profiter. Maintenant, réussir à faire du 100%… je ne peux pas répondre encore aujourd’hui. Encore une fois, il y a des contraintes diverses et variées, et on en est absolument conscient. Mais on doit aller de l’avant. D’ailleurs, la planification des matchs, c’est une étape. Après, il y a une réflexion à avoir sur les infrastructures et l’attraction des stades. Il y a aussi la partie marketing à améliorer du côté de la LFL. Et il y a toute une communication des institutions et des clubs à améliorer pour créer une meilleure publicité de la BGL Ligue. Cela vaut la peine d’être tenté et de continuer notre évolution, tout en étant conscient des freins et autres difficultés à faire venir les gens au stade qu’on ne peut pas nécessairement contrôler. Mais en agissant sur des leviers qu’on est en mesure d’actionner, on pourra se retrouver avec des centaines de supporters de plus chaque week-end… Et c’est déjà une belle victoire en soi.

admin

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