Shoorendran Nageswaran :« Tout est fantastique à Roeser »

Le cavalier de saut d’obstacles Shoorendran Nageswaran (appelé Che), âgé de 30 ans, a reçu Galop ! sur son lieu de travail, le « Reitstall um Rouscht ». Affable, ouvert, Che nous raconte son parcours, ses ambitions et ses projets.

Comment es-tu venu à l’équitation ?

Je suis originaire de Malaisie, où j’ai découvert mon amour pour les chevaux à l’âge de 9 ans environ. J’étais fasciné par ces grands animaux gracieux. À l’âge de dix ans, je suis monté pour la première fois sur un cheval. Je suis ensuite devenu de plus en plus passionné par l’équitation. En Malaisie, l’équitation n’est pas très présente, car les chevaux sont généralement réservés aux personnes riches.

Comment es-tu arrivé au Luxembourg ?

Après avoir terminé l’école, j’ai décidé du jour au lendemain de déménager en Europe. J’avais entre 19 et 20 ans. C’était il y a environ dix ans. J’ai d’abord voyagé aux Pays-Bas, en Allemagne et en France, puis je suis resté un certain temps en Belgique. J’ai ensuite fait la connaissance de Charles Bettendorf, pour qui j’ai travaillé pendant deux ou trois ans. J’ai formé de jeunes chevaux avec lui et je les ai fait progresser sur le plan sportif.

Comment en es-tu venu à travailler dans le centre équestre « Reitstall um Rouscht » ?

Lorsque le Coronavirus s’est déclaré, j’ai, comme pas mal de gens, beaucoup réfléchi à ma vie et à mon avenir. J’ai alors décidé de travailler pour moi de manière autonome, afin de voir jusqu’où je pouvais aller. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Hubert Van der Weken et que j’ai décidé de poursuivre mon voyage avec lui dans le centre équestre de Rouscht. Tout a commencé très petit et très lentement, et maintenant nous sommes là, avec tout ce que nous faisons ici. Nous avons de superbes chevaux et de supers résultats. L’écurie « Reitstall um Rouscht » est une magnifique. Il faut savoir qu’en Malaisie, j’ai grandi dans une grande ville. J’aime beaucoup être à la campagne et j’adore être avec les chevaux et travailler avec eux. J’aime beaucoup le Luxembourg parce que je peux vivre à la campagne tout en étant à 15 minutes en voiture de la ville de Luxembourg si je veux prendre du recul par rapport à tout cela. En ville, je me sens un peu comme à la maison, avec toute l’agitation qui règne autour. Cette écurie est tout simplement le lieu de travail idéal pour moi. Je peux m’épanouir pleinement ici, j’ai de superbes chevaux sous la selle, je peux former de jeunes chevaux, etc.

Parlons de ton parcours équestre et de ta carrière. Quel est ta plus grande victroire jusqu’à présent ?

J’ai déjà gagné de nombreux concours de saut d’obstacles, mais mes plus grands succès restent encore à venir. Je ne me contente pas de ce que j’ai. Je suis une personne très ambitieuse et déterminée. Il y a quelques événements que j’aimerais bien gagner. J’ai eu beaucoup de belles victoires, mais si je devais en choisir une qui a beaucoup compté pour moi personnellement, ce serait le concours ici, à Roost, il y a deux ans, lorsque j’ai remporté le Grand Prix avec le hongre Ping Pong. Ce n’était pas l’épreuve la plus élevée ou quoi que ce soit, mais c’était ici, chez nous, et tout le monde était si heureux. L’ambiance était tout simplement folle. Mais actuellement, je suis toujours à la recherche de mon plus grand succès.

Qu’est-ce qui te plaît tant dans le Réiser Päerdsdeeg ?

Roeser est le plus grand événement de l’année au Luxembourg. Presque tous les cavaliers de saut d’obstacles dans un rayon de 200 km rêvent de pouvoir y participer. C’est un spectacle sportif spécial, luxueux et de haut niveau. Le terrain est fantastique. De nombreux grands cavaliers comme Steve Guerdat, Pius Schwizer et tant d’autres que je regarde avec admiration viennent ici. Non seulement je peux les affronter, mais je peux aussi regarder ces grands cavaliers faire leur travail. En fait, tout est fantastique dans cet événement. Je voudrai toujours y monter.

As-tu un cheval « once-in-a-lifetime“?

J’aime tous mes chevaux, ils m’apportent tous beaucoup, car sans eux, je ne suis qu’une personne normale. Mais oui, je pense que j’ai ce cheval spécial qui deviendra mon « once-in-a-lifetime-horse », c’est Lysha. Toute l’histoire avec elle est très spéciale. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre et connaître cette jument. Elle est à la fois très difficile et très sensible. Ce n’est pas un cheval normal sur lequel tu peux mettre une selle et monter simplement. Elle a tellement de caractère, de sang et de mentalité.

Dans les épreuves de saut d’obstacles des jeunes chevaux, nous n’avons jamais obtenu de bons résultats, elle était toujours très agitée et n’était pas un cheval fait pour ces épreuves. Quelle qu’en soit la raison, j’ai su dès le premier moment où je l’ai montée pour la première fois qu’elle était très spéciale. J’ai toujours cru en elle. J’ai de la chance qu’Hubert possède un tel cheval, il l’a lui-même élevé dans une très bonne lignée maternelle. Elle a maintenant sept ans et je pense qu’il n’y a aucune classe que je ne pourrais pas gagner avec elle. Je l’ai fait concourir il y a trois semaines à Saarburg dans la classe professionnelle. C’était son premier Grand Prix national et nous avons obtenu la 4e place. Je pense que ce cheval va encore beaucoup progresser. Je suis le seul à monter Lysha, elle est tout simplement géniale et m’a aussi beaucoup appris.

Quels sont tes chevaux de concours actuels ?

J’ai relativement beaucoup de chevaux cette saison. Mes meilleurs chevaux sont, entre autres, Ping Pong et Cuneo. Ensuite, j’ai aussi Boegegardens UN (Boo), un très bon cheval. Ensuite, j’ai deux chevaux de sept ans spécialement élevés par Hubert, Cassido et Lysha. Avec Cassido, j’ai gagné les épreuves pour jeunes chevaux à Knokke l’année dernière. Il a d’énormes résultats, il est toujours classé, c’est l’un des chevaux les plus prudents que j’ai jamais eu. J’ai encore Kimba, six ans, avec laquelle j’ai gagné l’épreuve des chevaux de six ans à Peelbergen il y a deux jours. J’ai deux très bons chevaux de cinq ans au départ et ensuite, il y a des chevaux encore plus jeunes, mais je ne les ai pas encore mis en compétition. On peut dire que je crois en chaque cheval qui se trouve dans notre écurie, c’est la raison pour laquelle ils sont avec nous.

Quels sont les concours prévus pour 2023 ?

Cette année, j’ai de grands projets, je vais participer aux « Asian Games » en Chine. Il s’agit d’une bonne étape pour une qualification pour les Jeux olympiques. Je veux aussi absolument participer au championnat du monde des jeunes chevaux à Lanaken. C’est un super concours auquel j’ai toujours voulu participer et, cette année, j’ai aussi les chevaux adéquats issus de notre propre élevage pour y aller, ce qui rendrait les choses encore plus spéciales pour Hubert et moi.

As-tu d’autres actualités en ce moment ?

Je voudrais encore mentionner que j’ai depuis peu le « Porsche Zenter Lëtzebuerg » à mes côtés comme l’un de mes principaux sponsors. J’en suis très reconnaissant et très fier, c’est un grand honneur pour moi !

Je suis très reconnaissant d’avoir un propriétaire d’écurie comme Hubert et des sponsors qui me soutiennent dans tout ce que je fais. Je me considère chanceux avec tout ce que j’ai. J’ai un groom, un cavalier, des palefreniers et un vétérinaire dans mon écurie. Derrière tout cela, il y a une équipe formidable qui me permet de faire tout cela. C’est très important pour moi de le mentionner.

A la fin de la journée, tu es aussi bon que ton cheval l’est. Tu peux monter aussi bien que tu veux, sans cheval tu n’es toujours personne !

Tania Wirth-Lahr

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