Les dents de Mamer

Après deux saisons conclues dans la position de dauphin du championnat et finaliste de la Coupe, Mamer revient cette saison plus ambitieux que jamais. Et ne cache plus son désir de définitivement marquer cette année par un exploit non réalisé depuis longtemps : renverser le Racing de son piédestal.

« Oui ». Un mot, trois lettres. L’opposé d’un long discours mais qui, dans certain contexte, peut en dire bien plus. Ainsi, lorsqu’Amy Thompson, attaquante du FC Mamer 32 et doublé lauréate du Dribble d’Or répond à la question « Mamer joue-t-il le titre ? » de cette manière, le message est simple. Clair. Et marqué d’une réelle ambition.

Car, il faut bien le dire, si le but dans le football est de toujours faire mieux, Mamer n’a pas réellement le choix. Pour la seconde saison consécutive, les coéquipières de Melody Laurent ont achevé l’exercice à la seconde place derrière le Racing. Et, pour épicer le tout, a conclu par deux fois l’année par une défaite en finale de Coupe face… au Racing. « On connait la phrase « jamais deux sans trois », et on va essayer d’éviter ça ! Deux fois deuxième, deux fois finaliste, c’est bon, on s’arrête là (rires) … » confirme Thompson, bien décidée à décrocher un trophée.

Une défaite… qui donne des ailes

Une ambition qui se justifie évidemment par la finale de Coupe de l’an passé, perdue dans une rencontre qui, en toute objectivité, aurait dû être remportée par les dames en rouge. Une défaite qui s’explique par un problème « de finition », selon Melody Laurent, défenseuse du finaliste, et une superbe performance d’Andrea Burtin. « C’est sûr que c’est très frustrant de perdre un match que l’on doit gagner et dans lequel j’ai malheureusement fait des mauvais choix. Andrea a fait un super match » confirme Amy Thompson, avant de voir en cet échec une réelle source de motivation. « Il faut voir cela comme du positif. On a vu qu’on peut les battre, alors que par le passé on allait là-bas avec l’optique de perdre avec un petit écart ». Même constat pour sa coéquipière, qui abonde en ce sens : « Sur cette finale, on a vu que l’équipe évolue, et qu’il n’y a quasiment plus de différences avec le Racing. L’année dernière, on avait fait une grande fête après la défaite. Cette année, cela n’avait rien à voir. Cela montre la progression ».

Une progression qui se fera, pour la deuxième saison consécutive, sous la tutelle d’un nouveau coach. Ainsi, c’est Fernando Reis da Silva, surnommé « Nando », qui reprend cette année les rênes. Un nouveau changement qui ne perturbe pas plus les joueuses que cela. « Le groupe reste le même. Il n’y a quasiment pas de départs. Nando veut aussi conserver la balle, avoir la possession, et sur les points qui changent, on a une préparation qui se passe très bien » détaille la buteuse. Un avis sur lequel Melody Laurent va encore plus loin, en parlant d’une arrivée qui pourrait élever le club encore un peu plus. « Avec « Nando », on sent une nouvelle ère, un nouveau souffle. L’équipe est plus étoffée avec pratiquement deux joueuses pour chaque poste. Cela colle avec la philosophie du coach qui apporte beaucoup. Pour le moment, c’est très positif ». 

Avec plusieurs recrues, un style de jeu alléchant, et une équipe en constante progression, Mamer avance donc ambitieux. Mais ne néglige pas les autres équipes d’un championnat, qui selon ses joueuses, pourrait être bien plus disputé que par le passé. « Cela va être une saison intéressante avec Hesperange et Wolmerdange qui se sont bien renforcés. Ce serait mon pari pour le top 4 » affirme Amy Thompson. Alors que Melody Laurent cite ces deux mêmes équipes comme rivales à venir, la défenseuse se réjouit aussi du changement de format de la compétition. « On passe déjà de douze à dix équipes, ce qui va renforcer la compétitivité. Il y aura toujours quelques clubs en difficultés, mais on sent que le haut de tableau sera plus disputé que par le passé ». Avec en point d’orgue, la troisième manche du combat qui oppose toujours Mamer et le Racing. Le vainqueur changera-t-il cette saison ? Réponse à venir.