1996, Resident Evil un jeu que personne n’attendait débarque sur Playstation imposant par la même occasion un nouveau genre… le survival-horror !! Depuis, du sang a coulé sous les ponts et ce genre de jeu très particulier n’a jamais cessé d’évoluer au point de laisser de côté certains joueurs en manque d’expérience horrifique old school. […]
Nous sommes en 1994 et la jeune Caroline Walker voit son quotidien perturbé lorsqu’elle reçoit par courrier une intrigante photo de deux fillettes. Prise de douleurs à la découverte du cliché des jumelles, l'adolescente à la bonne idée de partir à leur recherche au manoir de Winterlaker lieu bien glauque transformé en hôpital depuis quelques années. Assommée à peine cinq minutes après son arrivée, Caroline se réveille complètement nue dans une baignoire avant de se rendre compte que son agresseur n’a pas seulement pris soin de lui prendre ses fringues, il lui aussi embarquer un œil… sympa l’ambiance !
Avec son démarrage pas très original et un peu graveleux, Tourmented Souls montre qu’il n’est pas là pour épater la galerie mais qu’il veut avant tout faire plaisir aux fans et rendre hommage à des jeux qui ont marqué une période bien précise du jeu vidéo. De Alone in the Dark à Silent Hill en passant par Dino Crisis ou encore des titres plus obscures comme Cold Fear, c’est armé de références que les équipes des studios Dual Effect et Abstract Digital débarquent pour nous filer la frousse et dès les premières minutes manette en main, franchement on peut le dire ça fonctionne assez bien. Caméras fixes qui favorisent l’horreur hors champs, maniabilité rigide du personnage qui se contrôle comme un 18 tonnes et énigmes parfois tirées par les cheveux, tout le manuel du “Survival-Horror pour les nuls” est appliqué à la lettre avec clairement comme influence principale le tout premier Resident Evil (ainsi que son remake) à qui il reprend quasiment tout jusqu’au système de sauvegarde sur une machine planquée dans un endroit calme.
Pour progresser il faudra compter sur son inventaire, combiner des objets, lire des documents, inspecter sa carte pour se repérer et bien sûr affronter des ennemis plus ou moins véloces à l’aide des différentes armes que nous trouvons dans cette grande bâtisse pleine de mystères à résoudre et qui d’ailleurs fait elle aussi clairement référence au manoir Spencer de la saga de Capcom. Alors certes, ça ne réinvente pas la roue, les références sont parfois écrasantes et à aucun moment vous tomberez de votre chaise de surprise lors de l’évolution du – mauvais – scénario mais l’envie de bien faire et le respect pour le genre donne le sourir surtout que ce style de jeu avait presque complètement disparu des radars. Cette petite dose de nostalgie horrifique efficace ferait d’ailleurs presque oublier le design très particulier (voir loupé c’est selon) de l’héroïne ainsi que les animations globalement trop mécaniques d’un jeu qui heureusement ne vit pas dans le passé niveau réalisation.
Si les développeurs visent une expérience old school dans la prise en main comme dans les mécaniques de leur production, elle n’en reste pas moins moderne au niveau de sa réalisation qui utilise un rendu tout en 3D pour ses décors et ses personnages. Bourrés de détails et jouissant de jeux de lumières vraiment réussis, les différents décors parcourus sont un régal pour les yeux. Bien sûr là encore nous sommes en terrain connu dans ce qui nous est proposé (hall d’entrée, entrepôt, couloirs sombres, chiottes délabrées etc…) mais c’est impossible de ne pas souligner le joli travail effectué pour rendre les lieux visités inquiétants et oppressants. Toujours pour souligner la qualité de l’ambiance, la musique même si elle a tendance à trop s’inspirer des compositions de Resident Evil (oui oui encore) n’en reste pas moins efficace pour souligner les nombreux moments de tensions. Donc oui le jeu est beau avec une ambiance réussie et heureusement car sans ça nous aurions vite fait de passer à côté la faute à quelques défauts jamais rédhibitoire mais quand même bien gênants qui l’empêche d’aller au-delà de l’hommage bis sympathique destiné aux fans.
Déjà, nous l’avons évoqué tout au long de ce test Tourmented Souls n’arrive jamais à voir au-delà de ses modèles et applique scrupuleusement la recette quitte à utiliser des ingrédients parfois périmés. On pense par exemple à certaines énigmes qui manquent parfois de logique nous renvoyant à cette époque où il fallait avoir une soluce sous la main pour progresser… Honnêtement ça ne nous manquait pas ! En citant aussi ses sources parfois sans réfléchir, le jeu en oublie d'exister par lui-même faisant de lui malheureusement un produit dans l’air du temps qui ne marquera pas les esprits tout en nous faisant quand même passer un agréable moment. Bien sur c’est déjà bien pour un jeu de cet envergure et à aucun moment on ne regrette cette plongée dans les entrailles de cet hôpital maudit mais la routine s’installant au fur et à mesure on reste quand même sur notre faim une fois arrivée au bout de ce survival-horror qui reste malgré ça tout à fait recommandable.
Blindé de petits défauts, parfois maladroit et souffrant forcément de la comparaison avec les chefs-d'œuvre dont il s’inspire, Tourmented Souls est une bonne surprise visuellement réussie qui profite d’une belle ambiance qui se tient jusqu’à sa conclusion. Ne vous attendez juste pas à être surpris(e) surtout si vous êtes un(e) habitué(e) de ce genre rendu célèbre par la saga Resident Evil mais vu le prix et la sincérité de l’entreprise ça serait dommage de passer à côté.
Les plus :
Les moins :
Tourmented Souls – Dual Effect/Abstract Digital
Survival-Horror – 1 joueur
Disponible sur PC/Ps4/Ps5/Xbox et Switch
19,99€ en digital et 34,99€ en physique
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