Le coach, acteur clé

Comme dans bien d’autres sports, le golf met majoritairement en lumière le sportif. Mais derrière chaque golfeur se cache une personne bien plus importante qu’on ne puisse le penser : le coach. Mentalement ou techniquement, l’entraineur se met au diapason pour aider le golfeur à être le plus performant possible le jour J. Et il doit depuis quelques années prendre en compte une nouvelle donnée : la data.

Nombreux sont les golfeurs qui ne sont jamais allés plus loin que des entrainements «basiques». Et pourtant. De manière globale, l’entraineur de golf permet d’aider à maximiser le potentiel d’un golfeur en le faisant progresser sur ses points faibles. Mais pour cela, un coach doit bien évidemment maîtriser toutes les bases du jeu puisqu’il sera amené, tout au long de sa carrière, à travailler avec des personnes de niveaux différents avec des qualités et des défauts propres à chaque golfeur. Il est donc essentiel pour lui de connaitre chaque détail pour pouvoir faire progresser n’importe quel joueur.

Le terme de coaching dans le golf a cependant énormément évolué ces dernières années, et ce en partie en raison de l’essor des nouvelles technologies. Football, tennis, sports auto, le golf n’échappe pas aux nouvelles inventions et de nombreux outils font désormais partie du green. Trackman, Flightscope, Foresightsport… Ces machines qui lorgnent le golfeur établissent des statistiques pointilleuses sur tout ce qu’elle voit : swing, vitesse, distance, force, angle… Tout est décrypté, donc tout peut être diagnostiqué par l’entraineur et son joueur. La data apporte désormais des données concrètes qui permettent de révéler la source de chaque défaut et d’y apporter une solution.

La popularisation de ces technologies s’est vite répande, au point que certains entraineurs n’utilisent plus que ces outils, à l’image de Laurent Cabanne, coach de nombreux golfeurs professionnels, qui base ses séances d’entrainement uniquement sur le Trackman. De plus en plus de golfeurs s’intéressent aux données de leurs performances, donc de plus en plus de coachs se mettent à la page, et savent aujourd’hui exactement quels enseignement techniques travailler afin de maximiser les performances de leurs golfeurs. La généralisation de ces machines permet même à des entraineurs au niveau modeste de proposer des entrainements de bien meilleure qualité à leurs golfeurs, professionnels ou non, grâce aux chiffres apportés par ces nouveaux outils.

De quoi remettre en cause le statut de coach ?

Pas exactement. Car eux-mêmes le disent : le golf n’est pas une science et toute statistique, aussi précise soit-elle, ne remplacera jamais ce que beaucoup appellent «le feeling». Si le métier de coach a dû se réinventer avec la data, il ne met pas pour autant de côté les autres paramètres. Un Head Coach, présent à 100% aux côtés de son poulain, doit connaitre toutes les facettes de son golfeur. Le binôme doit s’entendre à la perfection s’il veut maximiser les chances de réussite. Un suivi mental, technique et physique régulier, une approche précise de chaque compétition… Le coach se charge de planifier chaque détail pour que le golfeur soit le plus performant possible. Généralement absent lors des compétitions, le coach doit également nouer des liens forts avec le caddy, qui servira de relais entre lui et son golfeur au moment fatidique des tournois.

Des entraineurs aux palettes variées

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les meilleurs golfeurs ne font pas forcément les meilleurs entraîneurs. Rares sont les joueurs aux carrières hors-normes à avoir poursuivi avec une grande carrière de professeur. Néanmoins, un coach de golf doit atteindre un certain niveau de performance afin de pouvoir prétendre à une carrière dans son domaine. S’il acquiert un niveau suffisant, il doit ensuite passer plusieurs formations de coach professionnel au sein de sa fédération, avant d’effectuer des stages en tant qu’apprenti suivi par un enseignant. Le diplôme délivré à la fin de sa formation lui permet d’offrir ses services en tant que coach. Mais avec la multiplication des technologies liées à la performance des golfeurs, le coaching professionnel se démarque désormais par ses certifications. Car pour continuer à progresser, il y a désormais les certifications. Certification Trackman, certification Smart 2 Move… Chaque certification comporte ses niveaux et définit la maitrise du coach dans le domaine à laquelle elle appartient. Plus un entraineur aura de certifications, plus il sera reconnu grâce à ses compétences et sera à même d’offrir ses services à de meilleurs golfeurs.

Mais bien plus que la certification en elle-même, c’est parfois la spécialisation du coach dans un domaine de jeu qui fait sa renommée. Dave Pelz, l’un des coachs les plus renommés de la planète, est réputé pour sa science du petit jeu. D’autres enseignants seront spécialisés dans le driving, le swing… Certains ont même créé leur propre académie, à l’image de David Leadbetter, dont l’école est dictée par sa doctrine : le bras reste constamment connecté avec le corps. Et un golfeur pourra choisir de s’entrainer avec un coach pour améliorer son swing, un autre coach pour optimiser sa vitesse…

Au final, il y a une chose ne trompe pas : la réputation d’un coach se mesure au nombre de champions qu’il crée et aux golfeurs qu’il accompagne. La réputation des entraineurs qui ont épaulé Tiger Woods s’est mesuré aux résultats qu’il a obtenu tout au long de sa carrière. Butch Harmon, l’un des plus chers au monde (voir aparté), a vu sa côte grimper en flèche après avoir entrainé Tiger à ses débuts, entre 1996 et 2002. Il a par la suite coaché Rickie Fowler et Phil Mickelson, pour ne citer qu’eux. Hank Haney, qui a succédé à Butch Harmon entre 2004 et 2010, fait aussi partie des coachs dont la renommée n’est plus à faire. Enfin, Chris Como, dont la notoriété était quasi nulle avant 2014, s’est rapidement fait un nom après que Woods l’ait choisi comme consultant, au moment où ses blessures avaient commencé à interférer avec son jeu.

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