Ce Mondial au Qatar marquera indéniablement la fin d’un cycle dans l’histoire du football moderne, et le groupe H ne fait pas exception. Cristiano Ronaldo, Pepe (Portugal), Luis Suárez et Edinson Cavani (Uruguay) s’apprêtent à disputer leur dernière Coupe du monde avec leur pays, pendant que Federico Valverde (Uruguay) et Iñaki Williams (Ghana) célébreront leur premier tournoi.
Quatre ans après leur huitième de finale au Stadion Fisht à Sotchi en 2018, le Portugal et l’Uruguay se retrouvent en phase de groupe au Qatar. En Russie, la Seleção das Quinas, championne d’Europe en titre, était sortie par la petite porte. La faute d’un Edinson Cavani des grands soirs, auteur d’un magnifique doublé dont il a le secret (2-1). Malgré cet échec, le Portugal reste le favori du groupe cette année, puisque Fernando Santos peut une nouvelle fois se targuer d’avoir de l’or entre ses mains. Attention tout de même à ne pas se voir trop beau : les Lusitaniens ont failli dire adieu au Qatar en novembre 2021, après une ultime défaite face à la Serbie dans les derniers instants. Heureusement, les partenaires de Cristiano Ronaldo ont passé les barrages sans encombre en mars dernier, face à la Turquie et la Macédoine.
Avec 14 phases finales à son actif, l’Uruguay est une nation incontournable de la Coupe du monde. Champion en 1930 et 1950, le pays a inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de la compétition. Plus récemment, en 2018, la Celeste a échoué face à la France en quart de finale, victorieuse à l’issue de la compétition. Les partenaires de Luis Suárez comptent une nouvelle fois jouer les trouble-fête lors de cette édition au Qatar. Signe que cette équipe a du mordant, Luis Suárez, avant de faire parler de lui pour ses morsures, avait littéralement réalisé une parade de gardien sur sa ligne en quart de finale en 2010, en toute fin de prolongations face au Ghana. Ou comment l’envie d’aller soulever ce trophée vaut plus que tout, même s’il faut pour cela écoper d’un carton rouge. La suite donne d’ailleurs raison à l’attaquant : Asamoah Gyan envoie son penalty sur la barre transversale de Muslera et les Blacks Stars s’inclinent finalement aux tirs au but.
61e au classement FIFA, le Ghana est l’équipe la moins bien classée des 32 présentes au Qatar. Otto Addo a fait les emplettes avant la Coupe du monde. Le sélectionneur ghanéen a convaincu l’Anglais Tariq Lamptey (Brighton) et l’Espagnol Iñaki Williams (Athletic Bilbao) de rejoindre les autres binationaux de la sélection (Djiku, Odoi). Porté par son capitaine André Ayew (32 ans/Al Sadd), le Ghana a validé in extremis son billet pour le Mondial, en s’imposant aux tirs au but face au Nigéria lors du barrage retour de qualification en septembre dernier.
Vingt ans après sa demi-finale à domicile, perdue contre l’Allemagne (1-0, but de Michael Ballack), la Corée du Sud rêve d’une nouvelle épopée au Qatar. Pour la onzième phase finale de leur histoire, les partenaires d’Heung-min Son espèrent franchir – comme en 2010 – le premier tour. En 2018, la Corée du Sud avait réussi l’exploit de s’adjuger la troisième place de son groupe devant l’Allemagne. Lors du dernier match, le « pays du matin frais » s’est même imposé 2-0 face à la Mannschaft, tenante du titre, avec deux buts inscrits dans le temps additionnel. Début février, la Corée du Sud est devenue la deuxième nation asiatique à valider son billet pour le Qatar, grâce à Kim Jin-su et Kwon Chang-hoon, buteurs face à la Syrie. La sélection emmenée par le Portugais Paulo Bento – qui retrouvera donc son Portugal natal au Mondial – va disputer sa dixième Coupe du monde consécutive.
PORTUGAL
Le dernier rassemblement au mois de septembre n’a pas permis au Portugal de se rassurer : avec une défaite dans les dernières minutes face à l’Espagne en Ligue des nations, les Portugais ont dit adieu au Final Four de la compétition. Plus inquiétant encore, l’équipe a à nouveau affiché des difficultés dans le jeu. Un classique pour les hommes de Fernando Santos, pour qui le doute est devenu une habitude avant les grandes échéances. Le Portugal n’a pas fait mieux qu’un huitième de finale (2010, 2018) depuis sa demi-finale en 2006 face à la France. Sans véritable numéro 9, et avec la blessure de Diogo Jota devant (blessé au mollet), Fernando Santos va une nouvelle fois miser sur son homme providentiel, Cristiano Ronaldo. À moins que l’étincelle ne vienne de l’un des nouveaux visages de cette sélection, comme Rafael Leão.
URUGUAY
À l’image de CR7, deux monstres du football vont disputer leur dernière Coupe du monde à 35 ans avec l’Uruguay : Edinson Cavani et Luis Suarez, 267 sélections et 126 buts à eux deux. Le premier a signé à Valence à la fin du mois d’août et le second est rentré au pays, au Nacional, à Montevideo. Avec 28 points en 18 matchs, l’Uruguay s’est hissé à la troisième place de son groupe, derrière les deux intouchables, le Brésil et l’Argentine, mais devant la Colombie et le Chili. La sélection emmenée par Diego Alonso s’est d’ailleurs imposée en mars dernier face à la Roja d’Alexis Sanchez et Arturo Vidal. L’ancien entraîneur de l’Inter Miami en MLS (2019-2021) assume pour l’instant la lourde tâche de succéder à l’emblématique Óscar Tábarez, à la tête de la sélection ces quinze dernières années (2006-2021). En plus de son duo d’attaquants vedettes, l’Uruguay dispose de sérieux atouts dans sa manche. En défense Sebastián Coates (Sporting Portugal) et Ronald Araújo (FC Barcelone) vont guider la défense au Qatar, bien épaulés par Rodrigo Bentancur (Tottenham) et Lucas Torreira (Galatasaray) au milieu de terrain, sans oublier l’inusable Federico Valverde (Real Madrid).
GHANA
Absent en 2018 en Russie, le Ghana fait son retour en Coupe du monde. Éliminé en quart de finale par l’Uruguay en 2010, les Blacks Stars étaient sortis au premier tour au Brésil en 2014, éliminés lors du dernier match de poule par… le Portugal et Cristiano Ronaldo (2-1). Pour sa quatrième participation à un mondial, le Ghana espère créer la surprise. Pourtant, les partenaires de Thomas Partey (Arsenal) restent sur un échec cuisant lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations en janvier dernier. Le bilan est famélique : un match nul et deux défaites, dans un groupe composé du Maroc, du Gabon et des Comores. Résultat, l’adjoint de Milovan Rajevac, Otto Addo, a été propulsé sélectionneur au mois de février. En plus de ses cadres (Aidoo, Amartey, Djiku, André et Jordan Ayew), l’ancien joueur du Borussia Dortmund compte dans ses rangs quelques jeunes pépites : Kamaldeen Sulemana à Rennes, Mohammed Kudus (Ajax) ou encore Felix Afena-Gyan (Cremonese, passé par la Roma).
CORÉE DU SUD
Après son exploit face à l’Allemagne en 2018, la Corée du Sud a remplacé Shin Tae-yong par Paulo Bento après la Coupe du monde. Le sélectionneur des Guerriers Taeguk peut s’appuyer sur un noyau de joueurs évoluant en Europe, comme Heung-min Son (Tottenham), Lee Jae-sung (Mayence), Hwang-Hee chan (Wolverhampton) et Kim Min-jae (Naples), véritable révélation en Italie. Arrivé cet été en provenance de Fenerbahçe, le solide défenseur central a pris avec brio la relève de Kalidou Koulibaly, parti du côté de Chelsea.
