Où sont les fans ?

Les saisons passent et la tendance ne cesse de se confirmer : les spectateurs de la BGL Ligue désertent globalement les stades luxembourgeois, qui paraissent bien vides chaque week-end de championnat. Et on se dit que ce n’est pas prêt de s’arranger.

Malgré un niveau qui a augmenté et une lutte pour le titre de champion de Luxembourg toujours plus indécise, on a du mal à savoir si les stade de BGL Ligue seront un peu plus garnis lors des prochaines saisons. À l’heure actuelle, on semble plus parti sur un non que sur un oui. Et pourtant, si la tendance est de dire « c’était mieux avant », il convient de savoir à quelle époque correspond ce « avant ». Car en analysant d’un peu plus près les chiffres des affluences de la division nationale, obtenus sur la base de données European Football Statistics, on constate qu’il y a vingt ans, lors de la saison 2001-2002, la moyenne globale de l’affluence en BGL Ligue était de… 400 spectateurs par rencontre. Un chiffre similaire à aujourd’hui qui prouve ainsi qu’il n’y a finalement pas beaucoup moins de spectateurs qu’à l’époque. Mais si l’on regarde plus en détail les affluences par club, on se rend également compte qu’un club comme le F91 Dudelange, champion en titre, a perdu bon nombre de ses spectateurs, passant de 827 spectateurs en moyenne par match à 528 lors de la saison passée. Et ce n’est probablement pas cette saison qui va inverser la tendance, car en dehors du derby du sud entre le club de la Forge du Sud et la Jeunesse Esch (875 spectateurs), les affluences ont tourné entre 480 et 530 spectateurs par match au stade Jos Nosbaum. Mais si le club dudelangeois n’est pas forcément un exemple à suivre en la matière, il est tout de même loin devant d’autres prétendus cadors du championnat qui planent eux à une moyenne de moins de 400 spectateurs par match, à l’image du Racing Union, seul club de la capitale au sein de l’élite, ou encore du Fola Esch, qui ont beaucoup de mal à attirer les foules dans leur stades. À titre d’exemple, sur ses trois premiers matchs à domicile de la saison, le club doyen a eu comme meilleure affluence 253 spectateurs (face à Strassen). Un chiffre très faible pour l’un des clubs les plus importants du pays.

La Jeunesse et le Progrès en bons élèves

Dans les bonnes notes de l’élite du football luxembourgeois, on peut vraisemblablement ressortir deux noms : le Progrès Niederkorn et la Jeunesse Esch. Le premier impressionne quant à sa capacité à attirer régulièrement plus de mille spectateurs depuis plusieurs années déjà, tandis que le second, s’il a perdu quelques dizaines de spectateurs en vingt ans (1 091 spectateurs de moyenne en 2001-2002 contre un peu moins de mille désormais), peut se targuer de compter sur une fanbase toujours aussi présente et ce malgré la période sportive bien compliquée traversée par les bianconeri, leur dernier podium en championnat remontant à la saison 2018-2019 (depuis, ils n’ont pas fait mieux qu’une huitième place). Cette saison ne devrait pas déroger à la règle puisque le début de saison de la Jeunesse ne nous ferait pas parier mieux qu’un ventre mou en fin de saison et pourtant, 920 aficionados, en moyenne, sont venus supporter leur club lors des trois premiers matchs à domicile cette saison, et pas face aux clubs les plus huppés (Mondercange, Wiltz et Käerjeng).

Une moyenne d’âge qui ne cesse d’augmenter

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? L’une des raisons principales réside certainement dans un fait que peu peuvent nier : la moyenne d’âge des spectateurs de certains clubs luxembourgeois est loin d’être basse, elle est même plutôt élevée. Les spectateurs d’il y a vingt ans sont toujours là mais le renouvellement générationnel n’a pas véritablement eu lieu ou n’a en tout cas pas été à la hauteur. Les jeunes se déplacent désormais moins au stade qu’avant et si de nombreux facteurs expliquent cela, la multiplication des possibilités de regarder les championnats étrangers en tête, et que la fatalité y joue un rôle, chacun a sa part de responsabilité dans la mise en valeur d’une BGL Ligue qui ne demande qu’à évoluer dans le bon sens. Clubs, fédération, supporters, le chemin est encore long avant de voir le Luxembourg devenir un tout petit peu plus un pays de football via ses stades et ses supporters. Si tant est qu’il le devienne un jour.

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