Miguel Correia : « Nous sommes favoris»

Ce jeudi, le Fola fait son entrée en lice dans les compétitions européennes, avec un affrontement contre l’équipe de Tre Fiori. Un adversaire abordable sur le papier, même si le club eschois a vécu une inter-saison plus que mouvementée. Entretien avec Miguel Correia, promu entraîneur principal, et qui va avoir un véritable baptême de feu.

Lors d’une interview dans nos colonnes, Pascal Welter avait expliqué votre nomination comme le choix de la continuité. Mais peut-on vraiment parler de continuité pour vous alors qu’une énorme majorité de l’effectif a été chamboulé ?

Si je suis là, c’est que c’est tout de même la continuité (rires) ! Dans l’absolu, on avait déja eu des discussions avec Pascal Welter ces dernières années. Les saisons passant, et notre situation ne s’arrangeant pas, on était conscient que ce virage allait sûrement du être pris à un moment. J’avais affirmé que nous avions les qualités dans nos équipes de jeunes pour s’en sortir, mais qu’il fallait faire un travail différent. Celui-ci a été fait. Il y a deux ans déjà, nous avions beaucoup de jeunes, et Sébastien Grandjean a fait un excellent travail en les faisait énormément jouer. Même si certaines personnes pensent que nous sommes obligés de le faire dû à notre situation, la philosophie sportive du Fola a toujours été de faire jouer les jeunes et de les former. On a lancé cette idée il y a six ans, et on continue sur ce cap. Tôt ou tard, on savait qu’on arriverait dans une situation similaire, et il fallait un entraîneur qui connait la maison, les jeunes, pour pouvoir prendre à bien ce projet. Je ne pense pas être un choix par défaut. Tout a été discuté. 

Vous vous sentez confiants dans les capacités de réussir le job, donc ?

Est-ce que je suis capable de réussir cette mission ? Le terrain le dira, mais j’ai confiance en mes capacités. C’est certain que passer d’adjoint à entraîneur principal n’est jamais simple, mais je reste la même personne, et la motivation est présente. Je prône la même philosophie que Sebastien, et la qualité des jeunes que nous avons ici est au plus haut. Tout comme le staff qui m’accompagne, d’ailleurs. C’est certain qu’au niveau créatif, sans Correia et Mustafic, on a beaucoup perdu, et ça va être compliqué de les remplacer. À nous de nous adapter, et une promesse comme Issam-El-Alami aura un rôle à jouer. Dans l’immédiat, notre manière de jeu va être un peu différente, mais je demeure content de l’effectif, et confiant sur la saison à venir.

Beaucoup de gens ont accueilli les changements de l’intersaison du Fola avec du scepticisme, un peu de doute. Est-ce que cela a aussi été le cas au sein du groupe ? A t-il fallu remotiver tout le monde ?

Non, pas du tout. Dans ma première prise de parole, j’ai tout de suite dit que ceux qui sont au club depuis plusieurs années savent que chaque année, le Fola perd des joueurs, et s’en sort finalement très bien. Le travail que l’on fait porte ses fruits, et va continuer dans ce sens. On reste un club de haut niveau, compétitif, et garde ce niveau d’ambition. La situation ne change rien à notre manière de prendre les matchs, que l’on va aborder avec l’intention de l’emporter. On va jouer chaque match comme si c’était une finale, et on fera les comptes à la fin.

Est-ce que les matchs amicaux ont déjà pu permettre de déceler un onze type, ou y a t-il encore beaucoup d’ajustements à faire ?

De base, on avait déjà un onze type qui se dégageait. On a tout de même conservé une colonne vertébrale de qualité, à l’image de Cabral, Delgado, Klein, Pimentel, Bensi, Bruno Correia, Jules Diallo… Je peux déjà faire une équipe qui tient la route. Et nous avons beaucoup de jeunes dont je suis très content, avec de la qualité, et un excellent état d’esprit. On devrait avoir deux trois belles surprises encore cette saison du côté du Fola. Tout dépendra de la dynamique.

L’an dernièr face aux Lincoln Red Imps, le Fola n’avait pas semblé nécessairement moins bon qualitativement parlant, mais s’était fait dépassé en termes d’experience, voire de vice. Est-ce quelque chose sur lequel vous vous focalisez pour la rencontre de jeudi ?

Absolument. Au niveau du tirage, on ne peut pas se plaindre. On est favori à mes yeux, et on va prendre ce rôle clairement. Mais Gibraltar l’an passé nous a fait comprendre qu’avoir un meilleur effectif ne fait pas tout. Tu auras beau faire, le Luxembourg demeure un pays avec des joueurs de qualité, mais qui n’ont pas nécessairement le petit vice latin. Dans ce genre de compétitions, c’est primordial. Ils savent où appuyer, quand appuyer, et on doit aussi réussir à s’adapter à cela. On sait que Tre Fiori sera pareil, avec des joueurs qui ont de la bouteille et en équipe nationale. On n’y va pas la fleur au fusil en disant qu’on va attaquer à tout va. On va y aller prudemment, voir ce que ça donne, et essayer d’aller chercher cette qualif.

Avez-vous eu le temps de correctement étudier votre adversaire de jeudi ? Savez-vous à quoi vous attendre, quel type d’équipes va se retrouver en face de vous ?

L’adversaire a fait quelques transferts, donc on ne peut pas encore savoir qui précisément débutera. Mais l’avantage que nous avons comparé aux saisons précédentes, c’est qu’on affronte une équipe qui est similairement dans la même phase de préparation que nous. Ils n’ont eux aussi que trois semaines d’entraînement dans les pattes, donc ça m’arrange. On sait comment ils jouent, on les a correctement analysé, et on sait ce qu’ils vont présenter. On est prêts à les recevoir, et on va tout donner pour la qualification.

Ce n’est pas un secret que les matchs européens, en cas de qualification, peuvent être un énorme soutien financier pour les clubs luxembourgeois. Est-ce que cela rajoute une forme de pression ?

Ces dernières années, tout le monde nous a dit qu’on n’allait pas se qualifier dans une compétition européenne. Donc quand on arrive à se qualifier, on se dit que ce n’est que du bonus. Maintenant, quand on voit le tirage au sort, on se dit que potentiellement, on peut aller au deuxième tour, voire qui sait, encore plus loin, même s’il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. On doit jouer notre chance à fond, et rester concentrés. On se rappelle d’Ararat, du Sheriff, de Lincoln… C’est sûr que des qualifications font une vraie différence, mais la philosophie au Fola est de toujours prendre sa chance et jouer le coup à fond. On peut parler de pression, oui, mais de pression positive.

Le groupe est-il prêt physiquement ?

Avec trois semaines d’entraînement, c’est dur (rires) ! On a fait beaucoup de volume, on a essayé sur les matchs amicaux de faire tourner tout le monde. On essaye de faire en sorte que la grosse partie des joueurs soit prêt. Cette semaine, on est un peu plus tranquille, plus axé sur la tactique. Au-delà de l’impact physique, je ne veux pas que les joueurs soient saturés mentalement. Il faut qu’ils restent tranquille dans leur tête. 

Premier match en tant qu’entraîneur principal du Fola, est-ce qu’on peut vous demander un petit pronostic sur le résultat final ?

Allez, un petit 2-0 !

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