Un important réseau terroriste d’extrême-droite a été démantelé ce mercredi matin par la police allemande. Il préparait plusieurs attaques armées, notamment contre le Bundestag, ainsi que des enlèvements de personnalités politiques.
Plus de 130 lieux différents perquisitionnés dans tous les Länder du pays, dont la caserne du commando des forces spéciales de la Bundeswehr à Calw (Bade-Wurtemberg), 25 personnes interpellées, et plus de 3000 policiers mobilisés sur ce qui représente une des plus grosses opérations de la police allemande de ces dernières années. Ce matin, avant l’aube, ce vaste coup de filet visait un réseau terroriste d’extrême-droite, soupçonné de projeter des attaques armées et des enlèvements de personnalités politiques.
Recherche de soutiens au sein de la police et de l’armée
Selon les informations du Spiegel, ce réseau serait lié aux Reichsbürger (« citoyens du Reich »), un mouvement né dans les années 1980, ne reconnaissant pas la légitimité des institutions de l’Allemagne fédérale, prônant le rétablissement de l’Empire (le Reich), refusant d’obéir à la police, de payer impôts, taxes et cotisations sociales. On recenserait environ 15 000 membres aujourd’hui au sein de cette nébuleuse.
Selon les enquêteurs, l’objectif principal du réseau terroriste était d’organiser une attaque armée du Bundestag, complétée par d’autres actions comme l’enlèvement de personnalités politiques. Ils auraient cherché en parallèle à obtenir des soutiens au sein de la police et de l’armée pour assurer un véritable coup d’Etat. Une fois l’action menée et réussie, ils souhaitaient installer comme chef du nouveau gouvernement Henri XIII, prince Reuss, âgé de 71 ans et vivant en Thuringe, une des têtes de pont du réseau, lui aussi arrêté ce matin. Les enquêteurs affirment également que ce leader du mouvement séditieux d’extrême-droite aurait cherché à s’assurer le soutien de la Russie.
A ce stade, cette vaste opération de la police allemande met sur la table de nombreuses questions encore non élucidées concernant ce groupe d’extrême-droite et d’autres dans le pays, sur leur niveau de structuration et d’influence.
